Une centaine de militants et sympathisants du Front National ont fait le déplacement ce samedi 18 février à Béziers pour venir assister à une conférence de Jean Messiha, le coordinateur du projet présidentiel de Marine Le Pen. Egyptien copte naturalisé français, Jean Messiha est un énarque qui s’est rapproché de Front National en 2014. Resté dans l’ombre durant ces années, il a été mis en avant par Marine Le Pen lors de son meeting de lancement le 5 février dernier à Lyon.
Jean Messiha, comment résumez vous en quelques mots le projet de Marine Le Pen ?
Ce projet se résume par lui même, c’est « au nom du peuple », remettre la France en ordre pour refaire de la France un pays majeur. Voilà le triptyque sur lequel on est. Nous entendons remettre la citoyenneté au cœur de notre nation, redonner aux citoyens français les droits et les privilèges qui sont rattachés à n’importe quelle citoyenneté au monde. Nous voulons également restaurer notre souveraineté nationale pour donner au peuple français, en tant que nation, la liberté de choisir et de prendre en main sa destinée. En cela le projet de Marine Le Pen consiste, ni plus ni moins, qu’à redonner à la politique ses lettres de noblesse. Marine Le Pen est une femme politique, ses détracteurs et ses adversaires ne sont que des managers, des gestionnaires qui ont oublié ce qu’était la politique. La politique est avant tout une affaire de circonstance et je crois que Marine Le Pen est aujourd’hui la seule personnalité politique qui a les épaules suffisamment larges pour endosser la liberté d’un grand pays comme la France.
Tous les sondages annoncent, aujourd’hui, l’arrivée de Marine Le Pen en tête du premier tour des présidentielles, en revanche, en ce qui concerne le second tour cela devient plus complexe. Est-ce que vous envisagez une défaite de Marine Le Pen ? Quel serait l’adversaire le plus redoutable pour elle ?
Il n’y a pas d’adversaire plus redoutable. Tous nos adversaires sont des passéistes qui n’ont pas compris qu’un monde est en train de mourir et un nouveau monde est en gestation actuellement, tel qu’attesté par l’élection de Donald Trump aux États-Unis, par le Brexit. C’est le grand retour des peuples, des États, du volontarisme en politique. A cette aune là, les opposants de Marine Le Pen ont tous des programmes qui appartiennent au passé, ce ne sont pas eux qui vont redresser la France puisque précisément les programmes qu’ils proposent ce sont ceux qui ont conduit la France dans la situation catastrophique que l’on connaît aujourd’hui.
Je ne crois pas qu’il y ai des risques, je crois que Marine Le Pen va être élue. Les sondages dont vous parlez ce sont exactement les mêmes méthodes qui avaient donné Clinton en tête, le Brexit perdant. Les méthodes des sondagiers sont, aujourd’hui, un peu mis à mal parce que justement nous sommes dans une espèce de transition paradigmatique qui rend l’hypothèse fausse. Toutes les erreurs qui ont été commises par les sondages durant cette année écoulée le montrent.
Vous êtes un exemple d’assimilation réussie en France, est-ce que vous pensez que l’assimilation est possible aujourd’hui pour l’ensemble des populations étrangères présentes sur le territoire ?
L’assimilation est possible mais tout dépend de la façon dont nous allons remettre le creuset républicain et le creuset français au centre de la citoyenneté. On ne peut pas reprocher aux générations des Français d’aujourd’hui, d’hier et d’avant hier, de ne pas se sentir français alors même que nous avons eu une idéologie pendant ces quarante dernières années qui a diffusé l’idée que, finalement, la France n’était rien, que c’était une page blanche. D’ailleurs les représentants de cette idéologie se sont encore exprimés par la voix d’Emmanuel Macron qui prétend, aujourd’hui, qu’il n’y a pas de culture française. S’il n’y a pas de culture française on s’assimile à quoi ? On ne s’assimile pas à rien. Pour pouvoir s’assimiler il faut bien un identifiant, il faut bien qu’on indique le chemin, qu’on érige un phare vers lequel les navires en perdition se dirigent. Or ce phare, non seulement on le détruit mais il est presque honteux de dire qu’il existe. On ne peut pas reprocher à des gens de ne pas s’assimiler si nous même nous n’avons pas fait le travail sur nous même pour reconstruire notre citoyenneté autour des valeurs historiques qui ont toujours été celles de la France et qui nous ont toujours unis.
Propos recueillis par Jordi Vives pour Les Observateurs
Toutes mes excuses MR MESSIHA
J’ai un peu maltraité votre merveilleuse phrase qui disait :
Pour pouvoir s’assimiler, il faut bien un identifiant , il faut bien qu’on indique le chemin, qu’on érige un PHARE, vers lequel les navires en perdition se dirigent.
Ce qu’on oublié de faire nos responsables depuis plus de trente ans, créant ainsi des navigants sans repères.
“Il faut bien qu’on indique le chemin, qu’on érige UN PHARE pour que les navires vers lequel les navires en perdition se dirigent”. Merci Mr MESSIHA.
Pour reconquérir l’image de la France, il faudra demander à ceux qui n’ont eu de cesse de la dégrader, pourquoi ils l’ont fait. Quel malaise les habitait pour häïr à ce point leur nation. Pourquoi ont-ils été dans une telle rupture avec leur histoire, qui est d’abord familiale. Car c’est la famille qui invite à l’amour de la patrie. C’est par la famille que l’on se sent d’abord français. Ensuite vient le travail du monde extérieur et surtout de L’ECOLE. Que ceux qui ont eu la responsabilité d’enseigner à de jeunes enfants, nous expliquent leur dénigrement de la France à travers les livres scolaires. Au point qu’ils ont crée deux entités qui sont dans le malaise, la méfiance et parfois le rejet l’une vis à vis de l’autre : la jeune population française et la jeune population immigrée. A cela, s’est greffée “le nouvel arrivant”, le salafisme, qui comme tous les prédateurs arrive au moment où sa victime est en état de faiblesse. Et son impact sur la jeunesse est édifiant.