Il y a un consensus parmi les experts électoraux, les instituts de sondage, les candidats et la presse à propos de l’élection présidentielle : tout est possible, nous ne sommes à l’abri d’aucun bouleversement car, depuis le début, rien ne se passe comme prévu, au point qu’on finirait par oublier ce qui était prévu. Et pourtant, dans cet océan d’incertitudes, une seule certitude subsiste, faisant, elle, aussi consensus : Marine Le Pen ne sera pas élue à la présidence de la République. On s’interroge seulement sur l’ampleur de sa défaite, plus ou moins importante selon le candidat qu’elle aura à affronter le 7 mai. Mais, quel qu’il soit, elle doit faire le deuil de la victoire.
C’est devenu une donnée immédiate, si ce n’est évidente, de cette élection. C’est pourquoi tous ses adversaires ne concourent que pour la deuxième place, antichambre assurée de la première, quinze jours plus tard. Cela implique évidemment que la présidente du Front national soit présente au second tour, ce qui n’est pas contesté non plus et c’est un progrès : qu’on se souvienne des vociférations et du déferlement de haine quand son père y figura en 2002, les militants de gauche hurlant dans la rue : « Le Pen s…, le peuple aura ta peau ! » Pourtant, pour nos politologues, le fait qu’elle arrive en tête au premier tour n’impliquerait aucune dynamique pour le second.
Nos « experts » et autres éditorialistes, ont esquissé un plus que timide mea culpa après la victoire de Donald Trump, qu’ils avaient également décrétée impossible. Ils se moquaient même de ceux qui envisageaient l’éventualité que ce « clown » devînt président des Etats-Unis. « Nous ne l’avons pas vu venir », disent-ils. Mais cela ne leur sert pas de leçon, ni ne les invite à la prudence pour ce qui est de Marine Le Pen. Ils ne la voient pas venir non plus, ils croient donc qu’elle ne viendra pas les démentir. Des raisons qu’ils jugent plus pertinentes les unes que les autres justifieraient leur point de vue.
Ils oublient d’abord ce qui a fait le succès de Trump, celui du Brexit, entre autres, et la défaite des favoris des primaires chez nous : les électeurs prennent le contre-pied des préconisations de la classe politico-médiatique installée, il suffit qu’un candidat soit désigné comme le gagnant pour qu’il passe peu après à la trappe, laquelle est déjà très peuplée.
Dans leur aveuglement partisan, ils négligent aussi des données objectives. L’électorat de Marine Le Pen est celui qui a le plus grand taux de fiabilité : 80 % à 90 % de ses électeurs affichent la certitude de voter pour elle (50 % pour Macron), les « casseroles » financières qu’on essaie d’accrocher à ses basques n’affectent en rien son score – contrairement à un Fillon – elle ne cesse de progresser et nul ne sait jusqu’où elle peut aller. Et puis, il y a l’inconnue de son adversaire de second tour. Tout est possible : la cote de Macron commence à s’effriter et celle de Hamon progresse, il n’est plus interdit de penser que les courbes finiront par se croiser. Que feront les électeurs de la droite libérale en cas de duel Hamon-Le Pen ? Tout est possible, y compris ce que les prophètes électoraux déclarent impossible : la victoire de Marine Le Pen.
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Avant sa victoire, Trump avait dit:” Hillary a derrière elle Béyoncé; moi, j’ai derrière moi l’Amérique qui souffre”.
Espérons que la France qui souffre se rangera derrière Marine!