L’UE veut désarmer les citoyens. La Résistance s’élargit. Conférence de Malte 7.1.2017

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Résistance contre l'UE

La Conférence de Malte

 

 

Les organisations européennes de défense des propriétaires d'armes, FESAC, AACTS, AMACS et Firearms United ont organisé, le 7 janvier dernier une grande conférence à Malte. Pourquoi cette île méditerranéenne ? Parce que Malte a pris au 1er janvier la présidence du Conseil de l'Eurrope... et que ses dirigeants semblent un peu - nettement - moins obtus que la plupart des autres d'Europe occidentale.

 

L'organisation maltaise n'épargna aucun effort pour cette conférence, qui comprenait même une exposition de certaines armes qui seraient normalement condamnées à la destruction par la Commission européenne. C'est d'ailleurs la conclusion qu'apporta le président de FESAC et "lobbyiste illégal" Stephen Petroni, qui compara ce genre de destruction impardonnable à celle de Palmyre par les barbares de l'Etat islamique.

 

La seconde partie de la conférence débuta avec l'intervention du Conseiller national suisse  Jean-Luc Addor, vice président de proTELL, qui expliqua très simplement que les Suisses ne se plieraient pas aux décisions de Bruxelles. Et qu'ils se préparent déjà au référendum qui entrainerait un "Swixit", plus grave encore que ne le fut le "Brexit" britannique.

 

Ci dessous, le texte de l'intervention de Jean Luc Addor.

 

Les Suisses ne se laisseront pas désarmer 

par Jean-Luc Addor, député au Conseil national, vice-président de proTELL, capitaine de milice et ancien commandant d’une compagnie d’infanterie, Suisse

 

C’est un honneur, pour moi, d’avoir l’occasion de m’exprimer ici, à Malte. Car ce pays n’a pas simplement, cette année, la charge de la présidence du Conseil de l’Union européenne. Mais c’est aussi un pays chargé d’histoire, de l’histoire de notre civilisation, c’est-à-dire de quelque chose d’essentiel qui nous réunit tous. Son histoire, c’est, entre autres, celle d’une étape pour les pèlerins et pour les croisés. Les croisades, justement… Ce que nous faisons tous, ici, n’est-ce pas en effet une forme de croisade, croisade pour nos libertés ?

 

Nos libertés, nous le savons, sont aujourd’hui attaquées, frontalement, par l’Union européenne. Le prétexte des idéologues qui font avancer ce projet ? A cause d’une poignée de détenteurs d’armes illégales qui ont ensanglanté l’Europe au nom de l’islam, on veut nous désarmer, désarmer les citoyens libres et honnêtes.

 

Qu’en est-il en Suisse ?

 

La Suisse, vous le savez, n’est pas membre de l’Union européenne. Pourtant, comme les pays membres, comme vous, elle sera touchée par la révision de la directive européenne sur les armes, cette révision qui, malheureusement, après l’accord intervenu en décembre dernier entre les instances européennes compétentes, semble devoir être approuvée en mars prochain par le Parlement européen. En effet, par l’effet de l’accord de Schengen, nous Suisses disposerons ensuite d’un délai de deux ans pour réviser en conséquence notre loi sur les armes, une loi qui, du même coup, ne sera plus une loi suisse, mais une loi européenne (cela dans un pays qui a été créé par un serment de ne jamais reconnaître de juges étrangers…).

 

Le droit suisse, justement…

 

Il ne connaît pas d’équivalent au Deuxième Amendement de la Constitution américaine. Il ne règle que l’usage abusif des armes. Sous cette réserve, déjà de plus en plus contraignante (à cause de Schengen, déjà…), la détention d’armes, pour les citoyens suisses, plus encore qu’une tradition, est un droit, que ce soit à des fins de collection ou pour la pratique du tir. Voilà le point de départ de toute réflexion sur notre législation sur les armes et sur son évolution prévisible.

 

Ce droit est solidement ancré dans nos traditions. C’est qu’il existe un lien très fort entre la problématique des armes et l’indépendance et la souveraineté de notre pays. Ce lien est non seulement symbolisé, mais aussi matérialisé par la figure du citoyen-soldat. Machiavel écrivait déjà à ce propos : « Rome et Sparte furent longtemps en armes et en liberté. Les Suisses sont très armés et très libres ». Toucher aux armes, c’est donc toucher à la liberté de la Suisse.

 

Malgré l’accord de Schengen, le droit suisse sur les armes reste relativement libéral. Cela s’explique aussi par un lien tout aussi fort entre cette problématique et celle des libertés des citoyens libres face à l’Etat. L’arme d’ordonnance que nos soldats conservent à la maison durant leur temps de service et qu’ils sont même autorisés à garder au-delà de leur libération, c’est la marque – unique au monde – de la confiance tout aussi unique qui règne en Suisse entre l’Etat et les citoyens. Il en va de même de la confiance qui, sous réserve de contrôles nécessaires, laisse aux honnêtes citoyens de mon pays, dans l’acquisition et la détention d’armes, une liberté dont ils n’abusent pas (le taux de la criminalité liée à l’abus d’armes légales est en effet extrêmement bas en Suisse). Toucher aux armes, c’est donc aussi toucher aux libertés des Suisses. Car partout où la liberté d’acquérir et de détenir des armes a reculé, les libertés publiques ont reculé d’autant. Sans fusil, le citoyen n’est plus guère qu’un contribuable.

 

Dans le domaine des armes, les libertés des Suisses ont déjà considérablement reculé depuis la révision de la loi sur les armes de 2008. Elles ont marqué un recul supplémentaire depuis l’entrée en vigueur, en juillet 2016, de dispositions nouvelles qui, entre autres, ont introduit par la bande un registre fédéral des armes que le peuple avait pourtant clairement refusé en 2011 en votation populaire.

 

Ces mesures que nous combattons, il faut le répéter, vont frapper uniquement les détenteurs d’armes déclarées. Ces mesures n’auront aucun effet sur des terroristes qui se moquent des lois et qui, tous, sans exception, ont agi avec des armes illégales. Elles seront donc sans aucun effet sur notre sécurité. Les seules victimes, ce sera nous ; ce seront ces centaines de milliers de citoyens honnêtes, respectueux des lois, dignes de la confiance de l’Etat, qui déclarent des armes qui ne servent qu’une passion légitime (le tir, la collection, la chasse). Cela, proTELL ne l’accepte pas.

 

Pourquoi le projet en discussion à Bruxelles est-il si dangereux et pourquoi voulons-nous le combattre en Suisse ?

 

Voici, pour rappel, un petit échantillon des mesures dont l’UE nous menace :

 

-             enregistrement de toutes les armes à feu dans des registres nationaux dont les données pourront être échangées entre Etats membres (donc, exactement ce que les Suisses ont refusé en votation populaire en 2011, une volonté populaire, la démocratie qui serait donc bafouée quelques années seulement après cette votation !)

-             possibilité de soumettre l’octroi ou le renouvellement de toutes les autorisations (pour toutes les armes !) à un examen médical, y compris psychologique

-             limitation extrême du droit de détenir des armes semi-automatiques à un cercle de tireurs sportifs en mesure d’attester tous les 5 ans d’une pratique et d’une participation régulières à des compétitions et d’une évaluation médicale et psychologique complète

-             interdiction des chargeurs de plus de 20 coups pour les armes de poing et de… 10 coups pour les armes longues (ce qui frappera de plein fouet les armes personnelles conservées au terme des obligations militaires !)

-             confiscation sans indemnisation de toutes les armes désormais interdites

 

En deux mots, les tireurs et collectionneurs seront présumés fous et dangereux. C’est une révolution, car aujourd’hui, en Suisse, l’Etat fait confiance aux citoyens libres ; et ce n’est que lorsqu’il est établi, en résumé, qu’une personne peut représenter un danger pour les tiers ou pour elle-même qu’on va lui refuser ou lui retirer une arme.

 

Et sous réserve d’une poignée de tireurs sportifs, c’en sera fini de l’arme personnelle à la maison pour les soldats libérés de leurs obligations militaires, donc de tout un pan de notre armée de milice (car il ne suffira plus d’avoir accompli les tirs obligatoires et en campagne réglementaires). Sur ce point, la prétendue « exception suisse », c’est de l’enfumage, juste une petite miette obtenue par notre ministre, Mme Sommaruga, qui a accepté tout le reste sans avoir jamais défendu les libertés des Suisses. Ce sera à plus forte raison le cas si, comme cela ressort du projet que j’ai pu lire, cette soi-disant « exception », expressément réservée aux Etats membres, est inapplicable à la Suisse (qui n’est pas membre de l’UE…).

 

Voilà pourquoi en Suisse, les défenseurs de nos libertés, dont proTELL (que je représente) ont déjà annoncé la couleur : nous combattrons tout nouveau durcissement de notre droit sur les armes au Parlement fédéral d’abord et ensuite, s’il le faut, par un référendum auquel nous nous préparons déjà. Car lorsque les libertés des citoyens sont menacées, les citoyens européens, malheureusement pour eux, ne peuvent que subir les décisions de leurs représentants ; mais nous, en Suisse, nous avons un privilège immense : notre démocratie directe et notamment le droit de demander un référendum ; en Suisse, nous citoyens avons le droit de nous exprimer et pour cela, nous avons tous une arme : notre bulletin de vote. Pour récolter les 50'000 signatures nécessaires à un référendum, nous pourrons compter sur les 150'000 tireurs qui, en 2015, ont participé à la Fête fédérale de tir, sur les 130'000 membres de la Fédération suisse de tir, sur des dizaines de milliers de citoyens-soldats, de chasseurs ou encore de collectionneurs.

 

Que ceux qui, à Bruxelles et à Berne, sont prêts à céder se le tiennent pour dit : les Suisses ne se laisseront pas désarmer !

 

 

11 commentaires

  1. Posté par TulliaCiceronis le

    @M. Addor, vos arguments sont éminemment rationnels, et je m’y rallie sans barguigner. Je gage que votre combat sera difficile : vous aurez à convaincre des hommes et des femmes dont certains témoignent d’une inculture politique abyssale (un comble !), des individus ayant de la liberté et de la paix une conception qui confine au sentimentalisme, voire à l’infantilisme, et qui en viendront, si nous n’y prenons garde, à considérer le citoyen comme un enfant à protéger contre lui-même.
    @Maurice – “C’est rendre tout son sens au mot liberté, qui inclut intrinsèquement la notion de responsabilité.” Merci de le rappeler !

  2. Posté par alticor le

    Je me demande quelle organisme d’état serait prêt a se coltiner la mission de désarmer les suisses si une tel décision était prise,rien que d’imaginer la logistique, le temps, les contraintes,les oppositions et les menaces direct pour la vie des exécutants,ça me semble présque impossible a mettre en oeuvre…..

  3. Posté par Maurice le

    Merci à Jean-Luc Addor de rappeler de façon si claire la relation étroite entre la liberté et les armes, la liberté de porter des armes, la liberté par les armes lorsqu’elle est menacée !
    C’est rendre tout son sens au mot liberté, qui inclut intrinsèquement la notion de responsabilité. Oui, les Suisses, tous les Suisses sont dignes de porter des armes, les armes de leur choix.

  4. Posté par DS le

    Si les chevaliers issus d’ordres et de pays différents venus en masse à Malte pour faire barrage successivement aux Sarrasins, puis à l’empire Ottoman, s’étaient vus retirer leurs armes, il y aurait aujourd’hui plus qu’une seule mosquée à La Valette et la langue maltaise aurait laissé la place à la langue arabe.
    De plus l’Otan n’aurait pas pu bénéficier d’une place hautement stratégique qu’est Malte.

  5. Posté par Arnold le

    @Tronc Il y a moyen de cacher armes, chargeurs et munitions afin de les ressortir le moment venu. Le jour venu, je pense que les vols d’armes vont exploser. N’oubliez pas qu’il ne vous donnerons pas un centime. De plus il est exclu de passer des test psychologiques. C’est comme si, dans un asile de fou, c’étaient les patients qui faisaient passer les tests aux médecins. Et la dernière pierre de L’ASSERVISSEMENT TOTAL est déjà en place. L’UE a préparé un texte de loi pour l’abolition totale du Cash en 2018, sous prétexte de terrorisme, ahahah…Eh oui comme en Inde et me semble-t-il, maintenant en Indonésie.
    http://www.jovanovic.com/DATA/suppression-de-l'argent-liquide-par-bruxelles-jovanovic.pdf
    Voilà où nous en sommes, il est bientôt temps de souhaiter bonne chance à tous.

  6. Posté par Lopez le

    Nous devons nous battre contre les communistes de Berne assujettis à Bruxelles qui veulent à tout prix désarmer les confédérés. C’est notre liberté qui est en jeu. Merci pour votre travail dans ce sens Monsieur Addor. Je suis avec vous à 100 % !!

  7. Posté par Peter K le

    Ils peuvent toujours essayer de nous les confisquer, ce sera le bon moment de tirer sur autre chose qu’une cible en stand…a bon entendeur….

  8. Posté par Myrisa Jones le

    @ D. Schwander
    “…ils affirment haut et fort qu’il ne faut pas faire d’amalgame en jugeant tous les musulmans pratiquants par les actions de leurs fous d’Allah, mais qu’il faut faire l’amalgame de juger tous les propriétaires d’armes à feu par les actions de quelques tireurs fous porteurs d’armes illégales!”
    Il faudrait pouvoir extraire de cette phrase, dont l’évidence est percutante, le futur slogan de campagne du référendum.
    Car c’est exactement ce qui se passe partout dans cette UE: le “padamalgame” seulement quand ça les arrange!

  9. Posté par Tronc le

    Je l’ai déjà écrit. Si l’on me confisque mon arme, j’en achèterai une au noir !

  10. Posté par jean le

    merci monsieur addor.
    l’incompétence et le manque de clairvoyance de la part des initiants et soutiens de cette loi liberticide sont hallucinants !!!! comment peut on oser croire une minute sans y reflechir que cela va changer quoi que ce soit au terrorisme ? les mechants se procurent des armes au noir, ou des camions. ce manque de confiance envers leurs electeurs est a la limite de la traitrise. je suis degouté.

  11. Posté par Dominique Schwander le

    Bravo!
    J’ajouterai que les angéliques, élus comme cette Sommaruga et prostituées intellectuelles des médias ne sont pas conséquents; ils affirment haut et fort qu’il ne faut pas faire d’amalgame en jugeant tous les musulmans pratiquants par les actions de leurs fous d’Allah, mais qu’il faut faire l’amalgame de juger tous les propriétaires d’armes à feu par les actions de quelques tireurs fous porteurs d’armes illégales!

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