Que l'Eglise chrétienne copte continue à exprimer son soutien au président Sisi ne signifie pas que la situation de la minorité chrétienne d'Egypte s'est améliorée. Il suffit de regarder les nouvelles pour s'en convaincre. Le mois de janvier en cours a déjà été témoin de trois affaires différentes où quatre chrétiens coptes ont été abattus en l'espace de 10 jours.

Le 3 janvier, un homme musulman issu du courant salafiste s'est glissé derrière un Copte âgé de 45 ans et lui a tranché la gorge , le tuant à Alexandrie. Le raisonnement du meurtrier était que l'homme chrétien possédait un magasin qui vendait de l'alcool et que le Salafiste jugeait cela "contraire à la charia [loi islamique] et la religion [l'islam]."

Quelques jours plus tard, un homme copte âgé de 62 ans et sa femme âgée de 55 ans ont été retrouvés abattus dans leur maison à Monufia, au nord de l'Égypte. Les gorges du couple chrétien ont été tranchées et leurs corps ont été poignardés à plusieurs reprises. Rien n'a été volé dans leur appartement; c'était un crime de haine.

Puis, le vendredi 13 janvier, un autre  chrétien, un jeune chirurgien, a été retrouvé égorgé dans son appartement à Assiout, au sud de l'Egypte. Lui aussi avait reçu des coups de couteau au niveau du cou, de la poitrine et du dos. Les collègues du médecin ont déclaré qu'il était bien élevé et semblait s'entendre avec tout le monde.

Telle est l'hémorragie de la minorité chrétienne copte qui est en cours et qui éclate rarement au grand jour parce que ces meurtres "banals" ne sont pas aussi spectaculaires que les attentats à la bombe des églises coptes. Par exemple, en décembre dernier, l'église de Saint-Pierre au Caire a laissé plusieurs dizaine de morts (Nd Christian Hofer: L'attentat visait spécifiquement les femmes et les enfants).

Source Traduction Schwarze Rose pour Les Observateurs.ch

Nos remerciements à Alain Jean-Mairet