Le parti allemand eurosceptique et anti-immigration Alternative für Deutschland (AfD) a récemment informé un certain nombre de journalistes et de médias qu’il leur interdirait l’accès à une conférence programmée le 21 janvier à Coblence au cours de laquelle la dirigeante du parti Frauke Petry (notre photo), Marine Le Pen du parti d’extrême droite français Front National, et Geert Wilders du Parti de la Liberté, également un parti d’extrême droite hollandais, s’exprimeront.
L’interdiction s’étend également à de grands médias nationaux tels que le journal Frankfurter Allgemeine ou le magazine hebdomadaire Der Spiegel, ainsi qu’à toutes les chaînes de télévision publique. Toutefois, tous les journalistes auront accès à la conférence de presse qui sera donnée à l’issue de l’événement.
« La liberté de la presse inclut aussi la liberté de ne pas rendre service aux fausses informations », a déclaré Marcus Pretzell, un officiel de l’AfD qui est aussi le mari de Petry, dans un tweet.
Pressefreiheit beinhaltet auch die Freiheit Fakenews nicht zu bedienen.
— Marcus Pretzell (@MarcusPretzell) January 12, 2017
La Trumpification de la politique allemande
On ne sait pas si cette interdiction est ponctuelle, ou si elle est la première d’une série qui portera sur tous les meetings à venir. En novembre, le parti avait également interdit l’accès à son congrès annuel dans l’État du Baden Württemberg à des journalistes qu’il considérait partiaux.
Les rédacteurs en chef des chaînes de télévision publique allemande ont vivement protesté contre cette décision, y voyant une « interférence massive avec la liberté de reportage ».
« Barrer l’accès à des journalistes individuels, aux médias comme à l’ensemble des chaînes de télévision publiques du secteur revient à piétiner la liberté de la presse. C’est une Trumpification de la politique allemande », a déclaré Frank Überall, qui dirige le DJV, la plus grande association de journalistes d’Allemagne.
Il faisait ainsi allusion à la campagne présidentielle américaine, au cours de laquelle le candidat Donald Trump a régulièrement fustigé les médias au cours de ses meetings et dans ses tweets.
En Allemagne, on redoute que ces pratiques se banalisent à l’approche des élections qui doivent se tenir cette année dans le pays. Certains journalistes pensent même qu’il ne s’agit que d’une stratégie pour attirer l’attention sur la conférence.
La Lügenpresse
Comme Donald Trump, l’Afd se livre aussi à des diatribes contre la presse pour galvaniser son auditoire lors de ses meetings. Les supporters du parti scandent parfois le slogan « Lügenpresse» (la presse menteuse), pendant ces meetings. Ce terme, qui a été aussi repris par les sympathisants de Donald Trump pendant la campagne électorale américaine l’année dernière, était également fréquemment utilisé par les partisans d’Adolf Hitler.
Selon le Frankfurter Allgemeine Zeitung, il aurait été créé par Reinhold Anton en 1914. Ce dernier l’avait utilisé dans ses ouvrages pour évoquer la propagande ennemie. Une décennie plus tard, il était utilisé comme slogan de propagande nazie pour instiller la haine des juifs et des communistes. Sous le régime d’Hitler, « Lügenpresse apparatus » (« l’appareil de la presse menteuse ») servait plus généralement à désigner les opposants.
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J’applaudis cette décision. Il faut boycotter les merdias et les réduire à l’inexistence.
Des torchons, dommage d’abattre des arbres pour cela, a moins que ce soie du recyclé…
Et ils ont tout à fait raison quand on lit ce qu’ils font de la liberté de presse devient de la désinformation !