Le Royaume-Uni est sur le point de sortir de l'Union européenne. Ce n'est plus qu'une affaire de quelques mois. Craignant de nouvelles conditions complexes en lien avec le Brexit, les grandes banques mondiales se préparent déjà à changer d'environnement, quittant Londres pour d'autres capitales européennes, dont Paris notamment.
HSBC déménage une importante partie de son personnel londonien
Au forum de Davos en Suisse, le directeur général de la banque britannique HSBC, Stuart Gulliver, a confirmé dans une interview à Bloomberg Television qu'un millier d'emplois de son activité de banque d'investissement à Londres devraient être déplacés à Paris, avec la sortie du marché unique du Royaume-Uni.
«Il y ce que nous appelons l'activité de banque mondiale et de marché, et c'est celle pour laquelle j'ai dit publiquement, il y a un moment déjà, qu'il y aurait un millier d'emplois qui sont couverts par la législation européenne et qui, dans le cadre de l'accès au marché unique, devraient probablement aller en France dans notre cas», a expliqué le patron de HSBC d'après une transcription de l'interview transmise mercredi 18 janvier.
Interrogé sur la possibilité pour HSBC de déplacer ces activités ailleurs dans l'Union européenne, par exemple à Dublin ou Lisbonne, Stuart Gulliver a été catégorique : «Nous avons acheté le Crédit Commercial de France en 2002, donc nous avons un service bancaire universel en France. Donc pour nous, c'est la France».
Le directeur général de HSBC a ajouté toutefois que la banque n'avait pas besoin de «se presser» pour le faire. Elle emploie en effet près de 9 500 salariés en France.
Il a précisé que l'activité qui risque d'être déplacée concernait environ 20% des revenus de sa banque d'investissement basée au Royaume-Uni, ajoutant que les activités sur les marchés des changes, obligataires et action ne devraient pas être touchées.
«"Good news"» (bonne nouvelle) s'est réjouie devant la presse la maire de Paris Anne Hidalgo à Davos, où elle se trouve également. «Ils ont choisi Paris, je suis ravie, parce que c'est de l'emploi, de l'attractivité», a-t-elle ajouté.
«Nous avons beaucoup beaucoup de contacts de sociétés qui sont basées à Londres. Nous avons mis en place un guichet unique pour attirer des entreprises qui veulent être en Europe», a-t-elle ajouté, précisant qu'elle avait rencontré certains entrepreneurs lors de son passage à Davos.
Hormis ses activités sur les marchés, HSBC dispose au Royaume-Uni de deux autres entités, qu'il ne modifiera pas malgré le Brexit : son siège mondial, que HSBC a décidé de maintenir à Londres, et sa banque au détail chargée des clients spécifiquement britanniques.
Goldman Sachs et UBS pourraient suivre
L'américain Goldman Sachs envisage lui aussi de déménager jusqu'à 1 000 employés de Londres vers Francfort en Allemagne en raison du Brexit. C'est ce qu'a indiqué le quotidien allemand Handelsblatt, citant des sources financières.
La banque américaine envisage en effet de réduire de moitié son effectif londonien à 3 000 employés et de transférer des opérations clés vers New York et vers l'Europe continentale, en particulier à Francfort, a rapporté le journal allemand.
Le personnel qui doit déménager à Francfort comprendrait des commerçants et des gestionnaires responsables de la réglementation de Goldman Sachs, selon le Handelsblatt. Une autre partie pourrait se déplacer vers Varsovie en Pologne, tandis que les banquiers d'affaires qui conseillent les entreprises françaises et espagnoles se déplaceraient vers ces pays.
Plus tôt dans la journée du 18 janvier, le suisse UBS a déclaré que près de 1 000 de ses 5 000 employés basés à Londres pourraient être «touchés» par le Brexit.
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