Ce ne sont pour le moment toujours que des mots, mais plusieurs poids lourds de la politique allemande semblent engagés dans une véritable réflexion sur les mesures à prendre après l’attentat de Berlin commis par un islamiste tunisien, que son pays avait à plusieurs reprises refusé de reconnaître comme étant son ressortissant. C’est ainsi que le ministre fédéral de l’Intérieur Thomas de Maizière (CDU) et le vice-chancelier et ministre fédéral de l’Economie et de l’Energie Sigmar Gabriel (SPD) proposent d’infliger des sanctions économiques aux pays qui se comporteraient comme la Tunisie s’est comportée avec Anis Amri, le tueur de Berlin.
La première des sanctions serait de couper toute aide au développement aux pays qui refusent de reprendre les immigrants déboutés du droit d’asile. Cette proposition, articulée dans une interview de Sigmar Gabriel publiée samedi dans Der Spiegel, a reçu le soutien explicite de Thomas de Maizière, qui devait lui-même discuter mardi avec le ministre de la Justice Heiko Maas (SPD) de ses propres propositions pour expulser plus efficacement les personnes dont la demande d’asile a été rejetée (Présent du 7 janvier). Heiko Maas a, de son côté, confirmé dimanche qu’il voulait que ces personnes soient systématiquement placées en détention en attendant leur expulsion lorsqu’elles représentent un danger potentiel pour la sécurité des Allemands.
Même chez les Verts, des voix commencent à s’élever pour changer de politique en matière d’expulsions. Le ministre-président vert du Bade-Wurtemberg Winfried Kretschmann a déclaré vouloir que la Tunisie, l’Algérie et le Maroc soient déclaré pays sûrs afin de pouvoir expulser rapidement les personnes originaires du Maghreb. « L’énergie criminelle qu’on trouve parmi les groupes de jeunes originaires de ces pays est alarmante et doit être combattue avec résolution », a expliqué la semaine dernière le leader écologiste.
Le vice-chancelier Sigmar Gabriel, toujours dans la même interview pour Der Spiegel, dit également vouloir la fermeture des mosquées salafistes en Allemagne et l’expulsion des prédicateurs de haine musulmans. Ceci alors que Hans-Georg Maassen, le chef de l’Office fédéral de protection de la constitution (BfV), le service de contre-espionnage allemand, affirmait dimanche que le nombre de musulmans salafistes en Allemagne était passé de 3 800 en 2011 à 9 700 aujourd’hui. Au printemps 2015, M. Maassen parlait encore de 7 300 salafistes. Le même Maassen affirme qu’il y a en Allemagne plus de 1 200 musulmans qui sont des terroristes potentiels. Sigmar Gabriel promet aujourd’hui à ses concitoyens la tolérance zéro vis-à-vis de tous ces musulmans radicaux, mais il reste à voir si toutes ces belles paroles vont être transformées en actes, contrairement à ce qui s’est passé en France où les promesses de fermeture des mosquées radicales n’ont pas été tenues, malgré plusieurs attentats meurtriers. Or, en Allemagne comme en France, les intérêts du Qatar et de l’Arabie saoudite, deux pays qui financent et diffusent l’islam sunnite radical dans le monde, sont bien défendus à coups de pétrodollars. Le Qatar, par exemple, est un actionnaire important de Deutsche Bank, de Siemens et de VW-Audi.
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