Par Gaspard Koenig.
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Liberty Broken by David Schnexnaydre(CC BY-NC 2.0)
Puisqu’il est de coutume de dresser le bilan de l’année passée, voyons un peu combien de libertés nous avons perdues en 2016. Je ne parle pas des grandes libertés civiles, déjà gravement mises à mal par la Loi renseignement ou l’état d’urgence. Mais des petites libertés quotidiennes qui font le charme de la vie en société.
Quelques interdictions nées en 2016
Nos sagaces représentants ont ainsi décidé de nous interdire, dans le désordre :
- les vitres teintées pour les voitures (dès lors que le taux de transparence, précise le décret, est inférieur à 70%) ;
- la fessée pour les enfants (et même « tout recours aux violences corporelles » : quid alors des emmaillotages de nouveaux-nés ?) ;
- la moto sans gants (pour savoir quels gants sont homologués, prière de vous référer à la directive CE 89/686, sans quoi vous perdrez un point de permis) ;
- les sacs de caisse en plastique (d’une épaisseur inférieure à 50 microns, merci de vérifier à l’aide d’un microscope) ;
- les véhicules anciens dans les rues de Paris (immatriculés avant le 1er janvier 1997 : place aux Millennials) ;
- la cigarette électronique sur le lieu de travail (car comprenez-vous, le geste « rappelle celui de fumer » et « pourrait devenir un point d’entrée vers le tabagisme », nous dit le législateur) ;
- et last but not least, l’achat d’actes sexuels (mais pas leur vente : comprenne qui pourra).
Ce n’est plus l’État-Nounou, mais l’État-Folcoche, comme la marâtre de Vipère au poing.
Des interdictions insidieuses
Ce sont des détails, me direz-vous.
Justement. Ainsi que l’écrit Tocqueville dans les derniers chapitres fameux et hélas toujours aussi pertinents de la Démocratie en Amérique,
« On oublie que c’est surtout dans le détail qu’il est dangereux d’asservir les hommes. »
Ils perdent peu à peu la pratique de la liberté, et le goût de la défendre. C’est pour notre bien, me direz-vous : n’est-il pas préférable pour les enfants d’échapper à la baffe, pour la nature d’être préservée des plastiques et des pots d’échappement, pour les femmes (et les hommes) de ne pas être traité(e)s en objets sexuels, et pour la police de pouvoir observer les conducteurs de 4×4 suspects ?
Justement. Tocqueville voyait émerger avec frayeur au-dessus des citoyens ce « pouvoir immense et tutélaire » qui
« travaille volontiers à leur bonheur ; mais il veut en être l’unique agent et le seul arbitre ; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, (…) que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre ? »
Nous abandonnons année après année des libertés trop fatigantes, en nous rapprochant toujours davantage de ce « despotisme démocratique » redouté par le lumineux philosophe il y a près de deux siècles.
En dépit de nos badineries sur les moeurs et de nos prétentions progressistes, nous avons développé collectivement une forme de morale d’État plus répressive et ubiquiste que le clergé de jadis. Comme toute morale, elle génère une redoutable hypocrisie, qui pourchasse les vices des faibles plutôt que de dénoncer les crimes des forts.
On impose des paquets neutres aux fumeurs, mais on déploie des trésors de diplomatie pour vendre nos Rafales, sans images dissuasives d’enfants sous les bombes. On refuse aux vieilles guimbardes l’entrée de Paris, mais on continue à subventionner massivement les énergies fossiles. On invoque la dignité humaine, mais on dénie aux prostitué(e)s les garanties légales qui leur permettraient d’exercer correctement un métier difficile. Tartuffes !
Au lieu d’interdictions, mettre en oeuvre des politiques publiques
À la symbolique de la sanction, il serait pourtant possible de substituer une éthique de la responsabilité. En instaurant une taxe carbone pour protéger notre environnement. En faisant payer, via des mécanismes d’assurance, ceux qui viennent engorger les hôpitaux pour avoir conduit une moto sans protection adéquate. En légalisant et régulant les activités prostitutionnelles pour mieux sévir contre la traite et l’exploitation. En appliquant l’article du Code pénal qui condamne à juste titre la maltraitance à l’égard des enfants. Bref, en élaborant des politiques publiques qui nous traitent en adultes. Faute de quoi, les trois quarts des Français qui, selon l’institut Viavoice, estiment souffrir d’un trop grand nombre d’interdits, risquent bien de se rebeller.
Je propose donc une bonne résolution à nos responsables politiques pour 2017, facile à tenir, et inspirée de notre président-poète Georges Pompidou : arrêtez de nous emmerder !
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Sur le web
Cet article Et si en 2017, l’État arrêtait « d’emmerder les Français » ? est paru initialement sur Contrepoints - Journal libéral d'actualités en ligne
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Extrait de: Source et auteur
Depuis la loi d’avril 2016 de pénalisation des clients de prostituées, celles-ci se cachent et les clients étant apeurés elles ont perdu 20/30% de leur pouvoir d’achat, les Députés et Sénateurs ? RIEN !, la misére qui s’ajoute à la misère. Bien sûr qu’on aurait pu attendre une légalisation humaine et déstigmatisante de la prostitution discrète pour les femmes adultes et libres
et entre adultes consentants de la part de prétendus “progressistes” dont la maîtresse Mlle Gayet du Président porte tatoué sur son bras:”mon corps m’appartient” slogan justificatif d’ailleurs de l’avortement légal porté et rabâché par les hyperféministes (Paris Match) ( sauf pour les mères indiennes GPA) .Bref une mesure copiée des adulés protestants suèdois et de leur système …qu'”ils” aillent y vivre.
Mais où ça devient cocasse c’est de voir ces jours-ci tous nos “progressistes socialistes”, Peillon , Ménucci-Samia Gali- Carli etc..-.visant en fait
la Mairie de Marseille ( ?)-et 150 signataires réclamant la légalisation contrôlée du cannabis en France. Non pas que ça ne soit pas envisageable mais la manoeuvre politique démagogique est éhontée.
En effet chiffres d’il y a un an (Canard Enchaîné etc..): 80 cités sensibles de Marseille de rapport moyen 20 000€/jour= 1 600 000€ et à 5€ la dose quotidienne moyenne on trouve en gros 320 000/1 million hbts environ =32% de marseillais fumant leur chit quotidien. Mme Taubira avant de partir parlait elle de 40% de consommateurs chez les 18/50 ans devant des journalistes effarés , ce qui avait fait un choc vite escamoté. En grand nombre les consommateurs sont des français d’origine maghrébine ce qui est dans leur tradition. Le phénomène sociologique est d’importance nationale, les feuilles de tabac, le tabac à
rouler mélé au chit étant encore plus goudron et cancérigène qu’avec les cigarettes: silence assordissant des pneumologues-cancérologues tous sur le pont pourtant contre le
tabac . De plus des études scientifiques confirment une baisse moyenne du QI de 9 points (trouvable par Google) chez les utilisateurs avec une montée de l’agressivité verbale et comportementale voire physique chez les “bien jointés”. Là dessus les socialistes voulant légaliser en pleine phase “présidentielles” sont silencieux ou ignorants…mais le bassin électoral national …par reconnaissance de la légalisation ou de sa promesse …est considérable.
Menucci qui s’est battu depuis toujours pour la criminalisation de la prostitution pourtant stabilisateur social collectif (clients… des veufs, des âgés et des jeunes en difficulté temporaire, des handicapés…en gros un à deux millions d’utilisateurs environ dans le pays) et a voté pour celà en avril 2016 est maintenant aujourd’hui le Prophète avec Peillon et etc…de la légalisation “contrôlée du cannabis”. Allez comprendre ces “progressistes” à géométrie variable …ou plutôt opportunistes électoralistes malins ?
désolé pour les fautes , je faisais 2 choses en même temps.
les vitres teintées pour les voitures (dès lors que le taux de transparence, précise le décret, est inférieur à 70%) ;
–> c’st pour éviter que les contrevenants photographie par des radars voit invisible.
Comme les truands qui font le gé
la fessée pour les enfants
–> toujours des fessés n’est pas la solution , les gronder va aussi bien . Une fessée n’a jamais empêcher un enfant de refaire des bêtises ,
la moto sans gants ;
–> en cas de chute les gants protègent les mains , et surtout l’arrachage de peau
les sacs de caisse en plastique
–> un sac en plastique met 100 ans pour se dégrader , en mer ils étouffent les tortues par exemple , dans certaines plages ils ont envahie arrière pays
les véhicules anciens dans les rues de Paris
–> mettez vous derrière une voiture sans fap et avec fap vous comprendrez !
la cigarette électronique sur le lieu de travail
–> elle est nocive , donc pourquoi empoisonné les autres ??
et last but not least, l’achat d’actes sexuels (mais pas leur vente : comprenne qui pourra).
–> actes d’actes sexuels , c’est le client
la vente par publicité cela s’appelle du racolage
En france , c’est je râle et je ne me pose pas de question.
Je vote contre un candidat , pas pour un programme.
Cher ami suisse , vous me décevez, je vous pensais plus pragmatique que cela ..
Si vous devenez comme les français je vous promets un vrai bordel dans votre pays
On peut lire Thierry DESJARDINS , ses livres ont bien vieilli ; Georges POMPIDOU avait parfaitement exprimé la nature de la République , et il y a longtemps !
Combien je comprends les français….
Et si la Confédération Suisse cessait de nous emmerder avec l’UE…..et ne bradait pas nos libertés…..ni s’asseyait sur NOTRE CONSTITUTION
Tout fout-le-camp….même nos libertés les plus chères….
L’interdiction d’acheter des prestations sexuelles sollicite en moi trois réflexions:
1. Les pouvoirs publics, en omettant d’interdire la vente des mêmes prestations victimise les personnes voulant se prostituer et criminalise les acheteurs. Que dire de la détresse de qui se retrouve à devoir acheter ces prestations?
2. La non condamnation de la vente, n’engage pas les autorités à s’attaquer activement au trafic de prostitués. Ce qui amène à identifier un certain laxisme.
3. SI cette criminalisation de l’acte était efficace, elle devrait être appliquée au marché des stupéfiants où la pénalisation stricte des achats pourrait effectivement réduire la demande et proposerait une solution à la frustration des agents de police qui voient constamment libérés les dealeurs appréhendés qui, eux, n’ont rien à perdre. Imaginons si un consommateur de “loisir” devait passer 5 jours aux arrêts pour avoir acheté leur doses, comment justifieraient-ils leur absence à leur employeurs, famille, etc.?