L'opération de démonétisation mise en place par le Premier ministre indien Narendra Modi s'est achevée dans le désordre et la confusion. Les Indiens avaient jusqu'au 30 décembre pour changer leurs billets de 500 et 1 000 roupies dans leurs établissements bancaires, passé ce délai seule la banque centrale acceptera de les changer pendant une période de trois mois. Le Parlement cherche d'ailleurs à faire passer une loi qui qualifiera de délit la détention des anciens billets, dès le mois d'avril 2017.
Les grosses coupures (équivalentes à 7 et 14 euros), représentaient 86% des billets en circulation dans le pays. En tout près de 24 milliards de billets ont été supprimés depuis le 10 novembre. Les files d'attente devant les guichets des banques étaient interminables, d'autant que le gouvernement avait établi une limite de 4 000 roupies par échange.
Avec cette décision, Narendra Modi souhaite lutter contre l'évasion fiscale et la corruption. Il a notamment expliqué vouloir mettre fin aux contrefaçons, tarir les sources de financement du terrorisme et «briser l’emprise de la corruption et de l’argent noir», dans un pays où 90% des transactions s’effectuent en espèces et où seuls 3% des Indiens déclarent leurs revenus, selon des chiffres officiels. Ainsi, l’économie informelle pourrait représenter 450 milliards d’euros, soit le cinquième du produit intérieur brut indien selon les autorités.
Mais les transactions se faisant principalement en argent liquide, la pénurie de monnaie fiduciaire a entraîné une perte considérable de revenus pour les fermiers et les petits commerçants, incapables de trouver des acheteurs.
Devant la grogne qui monte, le Premier ministre a défendu sa décision comme étant «un rituel de purification historique», lors d'une allocution télévisée pour le Nouvel An. Il a ajouté que le gouvernement essayait de restaurer l'ordre le plus rapidement possible. Il a enfin remercié le peuple indien «de supporter les inconvénients avec une patience extrême».
Narendra Modi avait dans un premier temps promis que la situation rentrerait dans l'ordre dans un délai de 50 jours, mais Rahul Gandhi, député de l'opposition, s'était montré bien plus pessimiste, estimant qu'il faudrait au moins six moins avant un retour à la normale. Il considère qu'entre temps, la croissance du pays sera impactée, et que ricochet, le chômage devrait s'aggraver.
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Voilà une leçon à méditer par les banksters qui voudraient voir disparaître la monnaie fiduciaire afin de tenir les peuples en servitude bancaire. Mais ne nous faisons pas d’illusions : ces criminels ne changeront pas d’avis. À moins que Donald Trump, Vladimir Poutine et les Chinois ne les contraignent à abandonner leurs projets totalitaires.