Editorial de Bernard Lugan , historien africaniste, écrivain, ex-professeur (en disgrâce) à l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr ♦ Au Mali comme en RCA, des conflits récurrents et résurgents opposent des populations que tout sépare. Au nom du mythe universaliste du « vivre ensemble », la seule solution proposée par la France est électorale. Or, l’ethno-mathématique confirmant à chaque fois la domination ...
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Bernard Lugan, comme toujours, apporte d’utiles éclaircissements. Ayant vécu en Afrique, je témoigne que les pays dont le découpage est issu du partage colonial sont pluri-ethniques et ne sont pas capables de gérer les tensions inter-ethniques : c’est vrai en Afrique de l’Ouest comme en Afrique de l’Est (pour ce que je connais). Il est évident que des régimes “forts” comme celui d’Houphouêt-Boigny ou de Harap-Moï arrivaient à contenir ces dissentions. Mais c’était une solution à très court terme. L’irruption de la “démocratie” à l’occidental a tout déstabilisé. Il est dès lors évident que l’Afrique devra à terme procéder à un nouveau découpage tenant compte des réalités ethno-politiques.
Naturellement, les “stratèges” du Quai d’Orsay (je les connais aussi !), depuis la disparition des Ambassadeurs issus de l’ancienne Administration Coloniale, ignorent totalement cette réalité : l’ENA et Sciences-Pô sont des fabriques d’incompétents, et l’on éloigne systématiquement pour incorrection politique ceux qui connaissent la réalité du terrain (témoin la disgrâce de B Lugan à Saint-Cyr). Cette imbécillité fait que, si nous n’y mettons pas bon ordre, les guerres africaines seront comme le rocher de Sisyphe, et continueront à nous coûter de l’argent et des hommes, tout en approvisionnant l’invasion de nos contrées.
“Il est donc urgent que soient fondées des universités « hors contrat » libérées de la doxa et dans lesquelles l’approche des Afriques pourra enfin se faire à travers le seul réel.” Oh oui !