L’UE se résignerait finalement au maintien de Bachar el-Assad et à un soutien financier à la Syrie

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«Il y a un plan de transition encore flou, mais si toutes les parties s'entendent et acceptent de faire ce que propose l'Union européenne, il y aura beaucoup d'argent à la clef». C'est en ces termes qu'un représentant de l'opposition syrienne a décrit au Times l'accord que l'UE aurait élaboré pour une sortie de conflit en Syrie.

L'UE serait-elle donc en train de revoir sa ligne de négociation dans le dossier syrien? Selon la source interrogée par le journal, elle envisagerait sérieusement de fournir une aide financière à Damas en échange d'un accord qui permettrait aux rebelles de conserver au moins partiellement le pouvoir dans certaines régions du pays. Cette nouvelle proposition européenne aurait été officiellement avancée par la chef de la diplomatie de l'UE, Federica Mogherini, lors d'une rencontre avec les leaders d'opposition à la mi-novembre.

Alors que la diplomatie occidentale avait fait du départ de Bachar el-Assad la condition de tout accord, et que les rebelles avaient fait de du slogan «Assad must go!» leur objectif absolu, il semble que la «transition politique» exigée jusqu'alors ne soit plus d'actualité : Bruxelles n'évoque plus du tout le retrait de Bachar el-Assad comme condition préalable aux négociations. En contrepartie, «une délégation du pouvoir aux provinces syriennes, qui intégrerait les ''rebelles modérés" dans les forces de sûreté locales» serait sur la balance, selon le journal.

Cette inflexion de la politique étrangère européenne semble être la conséquence des évolutions récentes sur le terrain, où l'armée syrienne, soutenue par la Russie, a réalisé une série de victoires décisives au cours de l'automne et s'apprête désormais à reprendre le contrôle total de la ville d'Alep. Dans le même temps, les Etats-Unis se sont sensiblement mis en retrait de la scène syrienne ces derniers mois, notamment en raison de la transition présidentielle.

De plus, l'UE estimerait préférable de proposer son aide financière au gouvernement syrien et aux rebelles afin d'optimiser les chances de succès de l'accord, plutôt que de continuer à assumer les conséquence de l'exil massif des populations civiles qui «contribue au chaos électoral sur le continent européen et détruisent son tissu politique».

 

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