«Que ceux qui ont des devises étrangères sous l'oreiller les convertissent en or, les convertissent en livres turques. Que la livre turque et l'or gagnent de la valeur», a déclaré Recep Tayyip Erdogan lors d'un discours à Ankara retransmis à la télévision.
Les déclarations du président turc surviennent alors que la livre turque bat chaque semaine de nouveaux records à la baisse face au dollar en raison des incertitudes politiques et d'une situation sécuritaire tendue. La livre a atteint un plus bas par rapport au dollar à 3,51.
Dans la soirée du 2 décembre, la livre s'échangeait à 3,50 pour un dollar, perdant 0,3% de sa valeur en 24 heures.
La livre s'est dépréciée de 10% par rapport au dollar pour le seul mois de novembre.
Les marchés s'inquiètent aussi des interventions répétées dans les affaires économiques de Recep Tayyip Erdogan qui ne cesse d'appeler la banque centrale à baisser ses taux, malgré une inflation élevée (plus de 7%).
«Il n'y a pas d'autre choix que de faire baisser les taux d'intérêt», a encore insisté Recep Tayyip Erdogan le 2 décembre. «Ce que je dis est aussi valable pour les banques publiques», a-t-il ajouté.
Cependant, la Bourse d'Istanbul a annoncé dans la soirée qu'elle avait «décidé de convertir en livres turques tous ses avoirs en liquide [...] pour soutenir l'appel du président Erdogan».
Consciente des inquiétudes suscitées par l'érosion de la livre, la Banque centrale turque a relevé en novembre de 50 points de base son principal taux directeur après une longue période de baisse.
Cette mesure n'a eu que peu d'effet, tant les tensions politiques sont élevées : les relations avec l'Europe se sont fortement dégradées et le Premier ministre turc a annoncé l'introduction au Parlement la semaine prochaine d'une réforme constitutionnelle visant à renforcer encore les pouvoirs de Recep Tayyip Erdogan.
Les plus hauts responsables du secteur économique, réunis vendredi soir au sein du Conseil de coordination économique (EKE), pour la troisième fois en deux semaines.
Plusieurs mesures ont été décidées pour soutenir les dépenses publiques, le secteur financier et bancaire ainsi que les marchés immobiliers et du travail, indique un communiqué publié vendredi soir à l'issue de la réunion du Conseil de coordination économique (EKE), qui regroupe les responsables du secteur économique.
Aucun détail n'a été donné sur ces mesures qui seront annoncées publiquement la semaine prochain après un examen technique.
Extrait de: Source et auteur
Et vous, qu'en pensez vous ?