Michel Garroté - Une réforme visant à élargir - encore plus - les pouvoirs du Calife nazislamiste (et président) Erdogan sera soumise dans quelques jours au Parlement turc. Cette réforme prévoit de transférer l'essentiel des pouvoirs exécutifs du Premier ministre au président. En fait, la réforme prévoit, à terme, la suppression pure et simple de la fonction de Premier ministre, et, la nomination de deux "vice-présidents" aux côtés d'Erdogan. Etant donné le rôle de la Turquie, en Syrie notamment, cette réforme est particulièrement alarmante pour l'avenir.
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A ce propos, Laurent Leylekian, analyste politique et spécialiste de la Turquie déclare notamment (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : La Turquie cherche actuellement à renforcer ses positions en Syrie. Quand on voit le bilan de Recep Tayyip Erdogan dans le sud-est de la Turquie après la destruction de villes comme Sarnak, on peut dire que, finalement, ce n’est pas mieux que Bachar el-Assad. Il a parlé il n'y a pas si longtemps de frontière du cœur et des morceaux de l’âme turque, en évoquant l’ensemble des anciens territoires ottomans. Il manipule directement ou indirectement différentes milices dans le nord de la Syrie et maintenant l’armée turque y est présente.
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Le point de tension extrême ce n’est pas Alep (ndmg - les habitants d'Alep profitent aujourd'hui de l'offensive victorieuse des forces gouvernementales syriennes et de leurs alliés) mais Al-Bab (les Kurdes et les Turcs sont à moins d'un kilomètre de distance autour d’Al-Bab), où se cristallisent les ambitions turques d’aller plus loin à l’intérieur de la Syrie, peut-être jusqu’à Raqqa. Il est à craindre qu'Al-Bab 2016 soit un peu le Sarajevo de 1914 (ndmg - début de la Première Guerre mondiale). Cela risque d’exploser. Je pense que le dernier épisode où les soldats turcs ont été bombardés par l’aviation syrienne et non l'aviation russe -- ce dont on a aujourd'hui la confirmation et il est clair que l’aviation syrienne n’aurait rien fait sans le consentement, sinon l’encouragement des Russes - c’est très clairement un signal de la Russie à la Turquie qu’il lui faut s’arrêter là et ne pas aller plus loin.
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Le maître des horloges et du déroulement de ce qui se passe en Syrie, c’est Vladimir Poutine. Il ne tient pas à s'aliéner d'avantage les Turcs, parce que les Turcs sont engagés dans un processus de rapprochement avec le groupe de Shanghai et d'éloignement de l’UE. Et cela fait les affaires de Vladimir Poutine. Maintenant, la question est : qui va prendre Al-Bab ? Peut-être l’armée syrienne tout simplement. Al-Bab est important, parce que c'est par là que passe l’une des routes qui mène à Alep. Dans l’hypothèse où la Russie soutient l’armée syrienne régulière (ndmg - ce qui est le cas), il ne serait pas illogique qu'elle (la Russie) laisse finalement l’armée syrienne régulière reprendre le contrôle d’Al-Bab, ajoute Laurent Leylekian (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Introduction, adaptation et mise en page de Michel Garroté
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https://francais.rt.com/opinions/29934-turquie-syrie-declarations-erdogan-credible
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Et vous, qu'en pensez vous ?