Il l'a fait, il sera le 45^ème président américain de l'Histoire. Vent debout contre Donald Trump, la pensée officielle s'est pris durant cette nuit historique une magistrale baffe. Pensez-donc, Ma Chère, un homme vulgaire, homophobe, islamophobe, misogyne et autres qualités ne saurait accéder à la Maison Blanche, quelle idée ridicule ! Et pourtant, c'est bien cet homme que les Etats-Unis ont choisi comme président. Face à la pensée unique glissant sur la moquette, Donald Trump a su exprimer la voix de ceux à qui personne n'a jamais demandé l'avis. Les ouvriers déclassés par la mondialisation, les petits producteurs ayant perdu tout accès aux grands marchés, ces hommes et femmes ruinés par la crise des subprimes, bref ces gueux qui ne sont pas en mesure de définir ce qui est bon pour eux, ces "pitoyables" moqués par Hillary Clinton du haut de sa suffisance ont accordé leur confiance à l'homme d'affaires.

Gueule de bois des experts, analystes, sondeurs, médias qui ont mené depuis plusieurs mois une campagne unilatérale en faveur de la potentielle première femme présidente des Etats-Unis. Pour ce qui relève du privé, chacun est libre de définir sa ligne éditoriale, cela regarde l'éditeur et son lectorat. Peut-être que les licenciements à 24Heures et à la Tribune de Genève doivent un peu à l'érosion de la clientèle qui n'a sans doute plus envie de se faire insulter à chaque tirage. Il en va par contre tout autrement en ce qui concerne notre média d'Etat sponsorisé par la redevance. Là aussi, la campagne fut clairement outrancière, du matin au soir, entre le journal de Simon Matthey-Doret et Forum, chaque jour proposait son lot d'insultes envers Donald Trump et de louanges en faveur d'Hillary Clinton. Un vrai ministère de la propagande livrant par la radio et la TV un prêt-à-penser que rien ne doit remettre en cause. Il vaut la peine de se pencher sur cette redevance qui ne sert plus désormais qu'à assurer la promotion du Parti Socialiste Suisse.

Cela dit, pour les fans du futur président, que de nouvelles réjouissantes. L'accord de libre-échange signifiant la mise à mort de notre agriculture semble repoussé au Calendes Grecques. Les Frères musulmans sur la liste des organisations terroristes des Etat-Unis, enfin, pour ces promoteurs de haine sponsorisés par les monarchies du Golf. Une position claire face à l'Islam, chose qui fait réagir le maire musulman de Londres estimant que Trump doit modifier son point de vue afin d'éviter la confrontation. Les imprécations de la gauche, bref, tous ces éléments constituent les prémices d'une législature réconfortante au point de vue international.

Ici, en Suisse, c'est une autre paire de manches. On apprend aujourd'hui que notre pays a versé un demi-million à la Fondation Clinton en 2011, en plein différend fiscal avec les Etats-Unis. Par ce geste, Micheline Calmy-Rey admettai,t voire soutenait la corruption des élites américaines. En disant que ce modeste présent aidait quand par exemple les banques suisses étaient sous pression aux Etats-Unis, notre ancienne ministre des affaires étrangères reconnait qu'un don à une fondation en principe privée pouvait valoir une certaine mansuétude de la part du gouvernement américain. En pratique, la Suisse a versé des pots-de-vin en vue d'alléger quelque peu les attaques américaines, ce qui, en langage courant, relève de la corruption. Evidemment, cette largesse s'explique, il s'agissait de soutenir des projets de développement dans le Tiers-Monde. Magnifique ! Mais alors, si la Fondation Clinton travaille mieux que la très onéreuse direction du développement et de la coopération, pourquoi ne pas supprimer cette dernière et verser l'entier du budget à la fondation en question ?

Plus sérieusement, ce don désintéressé montre une fois de plus la vénalité du couple Clinton dont le seul intérêt consiste à remplir le bas de laine. Etonnamment, peu de réactions à gauche. Il est vrai que pour les gardiens du dogme, Hillary Clinton ne peut que faire juste. Ainsi, aucune protestation lorsqu'il est apparu que l'intéressée l'avait emporté sur son challenger Bernie Sanders parce qu'elle connaissait les questions au préalable. Imaginez ce qu'on aurait dit de Donald Trump s'il s'était livré à une tricherie aussi misérable.

Effet collatéral fâcheux néanmoins, les tenants de la pensée unique, loin de se remettre en question, vont au contraire redoubler d'efforts pour empêcher l'intrusion du vulgaire dans les affaires du monde. Préparons-nous donc à entendre beaucoup de bien des migrants et de l'Islam et beaucoup de mal de Marine Le Pen. La ligne éditoriale printemps 2017 de la presse aux ordres.

La Côte-aux-Fées, le 13 novembre 2016                                             Yvan Perrin – Président UDC-NE