Panique dans les rédactions: 24Heures et la Tribune de Genève (qui partagent des "synergies" depuis plusieurs années déjà) devraient avoir à se séparer de 24 collaborateurs dans un avenir proche.
Le logo de l'entreprise Tamedia barré d'une bande noire, action des manifestants
Le sujet, qui ne susciterait qu'un entrefilet dans la rubrique économique s'il concernait n'importe quel autre secteur d'activité, est traité comme le point essentiel de l'actualité. Biais corporatiste, pourrait-on dire. Les médias s'inquiètent du destin de leurs confrères. Alors tout le monde s'étend sur l'horrible nouvelle, que ce soit dans les colonnes de 24Heures et de la Tribune évidemment, mais aussi dans celles de 20 minutes, de La Liberté ou du Temps, et j'en oublie, souvent à travers plusieurs articles.
Même la RTS évoque le sujet, quoi qu’avec la distance propre à un organisme protégé de pareilles déconvenues par la sanctuarisation de la redevance - car, en filigrane, c'est bien de cela dont il s'agit. Stéphane Montangero, président du PS vaudois, fait dans la paraphrase de Voltaire mais avec un sens tout différent:
C'est une question de qualité de l'information. Je ne suis pas toujours d'accord avec tout ce qui s'écrit mais je me battrai pour que les journalistes puissent continuer à l'écrire.
Comment comprendre cette déclaration dans un monde où l'information, comme n'importe quelle activité économique, est soumise à concurrence? Contre quoi faudrait-il se battre exactement, si ce n'est la désaffection du public pour la prétendue "qualité de l'information" délivrée au grand public par ces titres? Envisage-t-on de forcer les gens à lire? De subventionner les journalistes afin qu'ils reçoivent de l'argent sans que personne ne se donne même plus la peine d'acheter leurs journaux?
Presse en crise cherche maquereau
La presse écrite cherche des sous, résume avec une clarté rare le médiateur de Tamedia. Il commence lui aussi par un état des lieux sur une presse qui serait, à son plus grand regret, un secteur économique comme les autres:
[La presse écrite quotidienne] ne reçoit certes pas de fonds publics, bien que l’information semble être considérée encore comme un bien commun en démocratie (sic). Depuis bientôt deux siècles, elle tire ses ressources de ses ventes et de ses recettes publicitaires. Mais son modèle économique est atteint d’anémie. (...) La presse écrite quotidienne subit deux migrations massives: celle des lecteurs, et d’abord des plus jeunes, celle d’annonceurs autrefois très présents sur le marché de l’automobile, de l’emploi, de l’immobilier, des petites annonces.
Et de conclure: "Tout le monde se retrouve désormais sur le Net." Le vilain Internet, voilà l'ennemi. Mais il est invincible, alors que faire? De son point de vue, trouver de "nouveaux sponsors" - des organismes privés qui paieraient directement tout ou partie des reportages publiés, au lieu de simplement faire de la publicité comme au siècle dernier. Mais même ce passage généralisé au publi-reportage ne va pas sans poser des questions éthiques:
Sans ouvrir de procès d’intention ni agiter des théories du complot, à quoi sont aussitôt portés certains esprits, des questions se posent. Quel sera le traitement réservé par une rédaction à tel ou tel parrain prodigue qui rencontrerait des difficultés d’ordre économique, voire judiciaire, qui s’exposerait à une controverse publique?
On se demande, en effet. Et si les apports de fonds requièrent l’application de règles, que penser de l'indépendance relative des médias face à des groupes politiques avec lesquels ils entretiennent tant de rapports de sympathie?
Les lecteurs seront nombreux à se détourner d'un article trop dithyrambique pour être sincère sur tel ou tel dernier modèle de smartphone, mais combien seront tout aussi révulsés par une de ces interviews complaisantes où un politicien se fait aimablement servir la soupe par un journaliste en totale connivence idéologique?
Le publi-reportage économique repousse le lecteur, mais son pendant politique provoque la même réaction - et il est bien plus fréquent. Ce débat déontologique-là est soigneusement évité.
En quête de valeur ajoutée
"Partout dans le monde, les tirages des journaux s’érodent, même parmi les plus grands. Partout, les volumes publicitaires se ratatinent" se lamente le médiateur de Tamedia.
Mais ce n'est pas vrai. Outre-Sarine, la Weltwoche se porte comme un charme. Le quotidien gratuit 20 minutes triomphe avec son modèle économique basé sur la gratuité. Un site de réinformation comme Lesobservateurs.ch parvient à devenir un des sites web francophones les plus populaires malgré un budget dérisoire.
Le journalisme n'est pas mort. Mieux que cela, il ne s'est jamais aussi bien porté. Mais en achetant un quotidien les gens sont à la recherche de valeur ajoutée, de vérité, de synthèses, d'esprit critique. Ils ne sont pas demandeurs d'une presse obséquieuse avec les puissants, superficielle, moralisatrice et insultante, et qui en voudrait d'ailleurs? Les lecteurs veulent de l'information pertinente - pas des prêches, ni des copiés-collés de dépêches de la veille.
La presse romande est en crise. Il n'appartient qu'à elle de changer de ton, de ligne éditoriale, de retrouver son esprit critique et, peut-être, son public. Au moins peut-on espérer que les rédactions concernées comprennent qu'il en va désormais de leur survie.
Stéphane Montabert - Sur le Web et sur Lesobservateurs.ch, le 28 septembre 2016
http://www.20min.ch/ro/news/suisse/story/-Un-article-sur-lequel-on-ne-clique-pas-n-est-pas-lu–13204752
Sur le journal 24 hrs. les commentaires sur ce sujet ont été élimner , Pourquoi !!??
les nouveau journalistes s’appellent des” Multimedia Storyteller” chez Tamedia, ils commentent l’information dans la news Room du groupe qui diffuse les même salades aux titres attachés au groupe. Des virtuoses du “couper, coller”. Je ne sais pas si c’est des journalistes, des sous.-aides journalistes ou blogueur ou….. disons que c’est des “storyteller”. La formation de storyteller est virtuelle, il faut savoir utiliser une souris et savoir booter sa tablette ainsi que la sauver du renversement involontaire de verre en carton du type Starbuck ou autre.
Le grand prêtre de la news room donne les lignes, les cibles, les messages à faire passer. Il lache ainsi ses storytellers sur le net pour l’acquisition d’information (couper-coller) que d’autres storyteller ont récoltés eux aussi sur le net. Le jounalisme actuel est très dynamique, très rechercher (sur le net), du grand art. Ainsi on retrouve les mêmes stories partout, souvent traduites automatiquement sur les sites du grand groupe media. Voilà, voilà se qui reste du journalisme. La Weltwoche pas très dans le coeur des romands, pratique encore du mon journalisme, sérieux. Bien sûr on peut ne pas être d’accord avec un article, mais dans ce cas il suffit de tourner la page.
Il est de notoriétè publique que la tribune de Genève est majoritairement achetée au numéro ou par abonnement uniquement pour sa rubrique nécrologique. Le jours où la TG perdra “les avis mortuaires” Elle pourra fermer boutique.
Le spectacle de guignols systémiques stipendiés qui s’écrasent contre le mur du réel: un des très rares plaisirs qui nous reste dans le champ de ruines contemporain. Champagne!
Voici un patéthique plaidoyer des assistés soci(al)aux de la RTS. On se tape sur les cuisses:
http://www.bilan.ch/entreprises/ssr-livre-un-argumentaire-contribuer-debat
j’ai laissé tomber le main stream depuis 2003 la raison étant qu’il ne m’apprend rien et je n’aime pas être manipulé j’aime penser par moi même
Eux qui aiment tant les migrations se plaignent des conséquences des migrations de leurs lecteurs… Pourtant, c’est l’ “avenir”
Tous ces titres devenus des torchons bien-pensants décadents et dégradants devraient être livrés à leur sort naturel et disparaître.
Aucun commentaire. Ce sujet qui ne concerne que des pseudo journalistes.
Si ces titres pouvaient définitivement disparaitre, cela ne serait que du positif pour notre démocratie directe.
Le média business a un sérieux problème, à force de raconter n’importe quoi, les gens les lisent de moins en moins. As video killed the radio stars, la révolution numérique est en train de tuer les médias ! Et je serais tenté de dire que c’est une excellente chose, car les médias étant en mains mondialistes, ils ne véhiculent plus que la pensée unique. Pourquoi lire des torchons partiaux payants qui ont toujours un temps de retard, alors qu’il est possible de s’informer sur son smart phone gratuitement en temps réel e en ayant une multitude de choix afin de vérifier les informations ?
Les chaînes de télévisions vont probablement vivre la même chose. Le futur passera par le web, les postes de télévision sont dorénavant connectés et il est possible de faire son shopping directement sur le web. L’avenir est aux programmes à la carte, payer pour ce que l’on souhaite regarder et non pas pour financer ceux qui nous lavent le cerveau !
Un journal dont la survie me laisse pantois c’est Le Matin. Un torchon d’une rare laideur, des articles écrits par des stagiaires avec des pieds sales, des reprises AFP/ATS pas fraîches, un côté “on va fouiller sur le web pour vous présenter les nouveautés trend du mois dernier”. Minable. Sans parler de leur double page cul (escort, en réalité des prostituées) qui fait passer ce journal pour un proxénète. Je le laisse bien loin des mains de mes enfants au bistrot et je connais une bonne dizaine d’entreprises qui ont résilié leur abonnement à cause de cela: sexiste envers les employées, image désastreuse face à la clientèle lorsque l’un de ces torchons orange traîne par mégarde à la réception.
Le médiateur de Tamédia oublie une troisième migration: celles des lecteurs d’origine étrangère qui lisent la presse de leur pays, écrite dans leur langue.
Ces gens me font penser à ceux qui pleuraient la disparition des trains à vapeur. Ils ont investi le web avant les autres, souvent avec des moyens gigantesques. Donc le problème est ailleurs…
Ils passent sous silence un autre phénomène: allez voir la tronche qu’ont pris les “Vaudois” et les “Genevois” depuis 20 ans…
Faut peut-être ouvrir des rubriques France, Kosovo et Somalie…
“ne reçoit certes pas de fonds publics, bien que l’information semble être considérée encore comme un bien commun en démocratie ”
La presse (écrite) ne détient pas le monopole de l’information, elle n’est qu’un des médias pour la transmettre. Tant que la presse “diversifiée” se limite à recopier les messages des grandes agences de presse, la démocratie est mal servie.
Cela fait des années que je ne lis plus les ragots orientés de ces bonimenteurs.
Qu’ils disparaissent le plus vite possible, ce sera tout bénéfice pour l’avenir du pays.
Si 24heures et la Tribune de Genève et peut-être aussi un jour Le Temps devraient disparaitre ce n’est pas une grande perte pour la Suisse romande, vue la mauvaise qualité du contenu de ces journaux.