L’immigration et le Québec, Denise Bombardier

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Denise Bombardier rappelle quelques réalités trop souvent tues par les idéologues.

Dans le film culte Le déclin de l’empire américain, le réalisateur Denys Arcand cite Arnold Toynbee : « La loi du nombre est incontournable. »

Nos ancêtres l’avaient compris. Sous l’impulsion du clergé, la natalité était une valeur collective. Tant qu’ils faisaient des enfants, les Québécois avaient un avenir. C’était la revanche des berceaux sur la conquête anglaise.

Plus tard, la pilule récompensait les mères de chez nous. Finis les enfants à la douzaine. [Il y en avait statistiquement peu de familles avec 12 enfants en réalité : le nombre d’enfants par femme se situait entre trois et quatre enfants dans les années 30, mais la descendance de ces familles ayant été nombreuse elle a laissé un souvenir plus important.] Les utérus québécois ont peu à peu rapetissé. Jusqu’à faire plonger les statistiques de natalité.

Depuis 2011, la fécondité a continué de baisser (malgré l’immigration) pour atteindre 1,60 en 2015

L’immigration n’est pas notre planche de salut, au Québec. Car l’immigration, avec la loi 101, même affaiblie, n’assurera pas la pérennité de ceux qu’on appelait les Canadiens français. Si les immigrants se refusent à apprendre le français et que le gouvernement québécois laisse à chacun le droit de vivre à sa manière sans tenir compte des contraintes de l’intégration, nous disparaîtrons.

La domination de l’anglais

Le Canada anglais ne craint rien, car ses immigrants apprennent l’anglais sans protester. Sa vision du vivre ensemble envoie les nationalistes québécois dans les cordes. Car pour eux, la langue ne garantit pas seule la protection de l’identité québécoise. Des revendications religieu­ses sont aussi un obstacle à cette valeur moderne qu’est la laïcité pour nous. Ce qui pose, au-delà de la langue, un défi culturel.

Le Québec ne peut donc pas ouvrir ses frontières aux immigrants actuels s’il n’a pas les moyens matériels de les franciser et la volonté politique de faire triompher une conception de la laïcité distincte de celle du Canada anglais. Nous serons inévitablement accusés d’être xénophobes, voire islamophobes, car notre vision des rapports sociaux s’éloigne de celle du Cana­da anglais.

Faut-il répéter que cette impasse dans laquelle nous sommes, nous, Québécois francophones, est le résultat de l’échec de deux référendums ? Et que le « jamais deux sans trois » s’applique ici.

Voir aussi

La fécondité continue de chuter au Québec

Québec — Plus bas nombre de naissances depuis 8 ans, record de décès [mars 2016]

Les CPE ont échoué sur le plan pédagogique... comportemental et démographique

 

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2 commentaires

  1. Posté par Burnand le

    “détruire biologiquement un peuple, en le noyant dans la diversité ethnique”. Ce qui dit là Mme Bombardier est en train de s’appliquer à la Suisse. Cela semble être la volonté de notre gouvernement.

  2. Posté par John Longeole le

    Madame Bombardier devrait aller plus loin dans le raisonnement. Elle devrait dire que le multiculturalisme, inventé par Pierre-Eliott Trudeau, qui haïssait le désir d’indépendance des Canadiens français, a été depuis le début une arme de guerre du pouvoir anglais pour casser les reins au mouvement indépendantiste québécois. C’était une arme d’un cynisme dégueulasse: détruire biologiquement un peuple, en le noyant dans la diversité ethnique, pour le priver de son droit à l’auto-détermination. C’était de ça qu’il s’agissait. Et ça a marché en plus. Aujourd’hui si la population québécoise était restée homogène, française et catholique, au lieu d’être devenue bigarrée de chinois, arabe, musulman, boudhiste, il existerait une nation independante appelée Québec. Ça c’est un fait et Mme Bombardier, qui se dit québécoise nationaliste, devrait le dire clairement. Pourquoi ne le dit-elle pas? C’est de la lâcheté de sa part.

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