"La culture catholique de la civilisation occidentale s’effondre. Nous l’avons devant les yeux."

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Après la tragédie du tremblement de terre en Italie centrale, la Bussola a contacté le Père Cassien Folsom et le Père Benedetto Nivakoff, prieur et vice-prieur du monastère bénédictin de Nursie. Le monastère édifié sur la maison natale de saint Benoît avait été fermé par Napoléon en 1810. En 2000, des moines sont revenus, avec une particularité : ils célèbrent dans les deux formes du rite romain. Les pères vont bien. Extraits de la traduction de Benoît-et-moi :

59958154"Instinctivement, nous sommes tous sortis et nous nous sommes rassemblés à l'extérieur, sur la place devant le monastère. Nous nous sommes serrés les uns contre les autres à cause du froid, alors que de nouvelles secousses faisaient craquer le sol sous nos pieds. Les moines et les citoyens se sont tous retrouvés spontanément sous la statue de saint Benoît située au centre de la place. Les moines ont commencé à prier le Rosaire et de nombreux citoyens se sont joints à eux. Nous avons donc remercié Dieu de tout notre cœur d'avoir épargné notre vie.

De l'autre côté de la montagne, à Amatrice et à Accumoli, le tremblement de terre a rasé les villes, laissant derrière la mort et la destruction. Nous nous sentons en deuil pour la mort tragique de ces personnes, et nous avons de la peine pour leurs parents et leurs amis. En effet, comme le dit l'Ecriture: « Dieu n'a pas créé la mort, et ne se réjouit pas de la mort des vivants» (Sagesse 1,13). La mort à l'improviste est particulièrement douloureuse, car elle ne vous donne pas le temps de vous préparer. Voilà pourquoi saint Benoît prescrit à ses moines de «toujours envisager la possibilité de la mort», afin qu'ils soient toujours prêts, même face à une mort violente et soudaine qui vient au milieu de la nuit.

[...] La basilique de Saint-Benoît a été gravement touchée. Le mur derrière l'autel de saint Benoît s'est fissuré et le plâtre est tombé. Si un moine s'était trouvé devant l'autel pour célébrer la messe (comme cela arrive souvent tôt le matin), il serait mort. La façade s'est séparée du corps de l'église. Nous ne savons pas dans quel état sont nos travaux de restauration, dans lesquels nous avons investi tant de travail et tant de ressources! L'église est fermée, et il faudra des mois, peut-être un an, pour la réparer. [...]

Il y a une interprétation spirituelle que nous pouvons donner au tremblement de terre de la Saint Barthélémy de 2016. Il me vient à l'esprit un antiphon Pascal: “Ecce terraemotus factus est magnus...” (Et voici qu'il y eut un grand tremblement de terre ...). L'antiphon fait référence à la réaction de la création face à la résurrection du Christ. Nous aussi, nous ressusciterons à la fin des jours, quand le Seigneur viendra pour juger les vivants et les morts. Autrefois, il était normal de méditer sur les Novissimi (la mort, le jugement, le ciel, l' enfer). Il serait beau de reprendre cette coutume.

Il y a deux symboles que nous pouvons tirer de cet évènement et qui nous invitent à des réflexions importantes. Tout d'abord, la basilique de saint Benoît et l'autel du saint sont gravement endommagés. La culture catholique de la civilisation occidentale s'effondre. Nous l'avons devant les yeux. Le second symbole est le rassemblement des personnes autour de la statue de saint Benoît sur la place, unis dans la prière. C'est le seul moyen de reconstruire."

 

Extrait de: Source et auteur

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