Libye : cinq ans après la «victoire» de Nicolas Sarkozy, les Occidentaux sont de retour

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En septembre 2011, Nicolas Sarkozy et David Cameron étaient reçus en héros en Libye après que les «rebelles» libyens s'étaient emparés de la capitale, Tripoli. Une victoire célébrée par l'ensemble de la classe politique française, même à gauche, à l'instar de Manuel Valls, alors candidat à la primaire socialiste, qui avait «salué» l'action en Libye de Nicolas Sarkozy : «La France est forte et belle quand son action est juste, à la hauteur de son Histoire et de ses valeurs», avait-il déclaré, louant également le rôle «prépondérant de Bernard-Henri Levy» dans ce qui était présenté alors comme une libération du peuple libyen. Cinq ans après, force est de constater que les Occidentaux sont toujours là et que tout reste à faire.

En savoir plus : Libye : 5 ans après, qu’en disent les partisans de la guerre

Les Etats-Unis reprennent le flambeau

En 2011, les Etats-Unis avaient délégué à leurs alliés français et anglais la campagne de bombardement et d'appui aérien des rebelles dans leur lutte contre le gouvernement de Kadhafi. Cinq ans plus tard, les Américains reprennent les choses en main eux-mêmes en bombardant Daesh à Syrte à la demande de l'un des gouvernements rivaux qui se disputent le pouvoir en Libye, le Gouvernement libyen d'Union nationale (GNA), aujourd'hui reconnu par la communauté internationale aux dépens du Gouvernement de Tobrouk.

Les Français obligés de reconnaître la présence d'agents sur le sol libyen

La France avait assumé avec le Royaume-Uni en 2011 l'essentiel des opérations militaires contre le gouvernement de Kadhafi, et ce de façon officielle. Mais le 20 juillet dernier, le ministère de la Défense français avait dû reconnaître que trois militaires français s'étaient tués dans un accident d'hélicoptère en Libye, confirmant ainsi la présence non-officielle de soldats français dans le pays. François Hollande avaient alors dû reconnaître que la France menait «des opérations périlleuses de renseignement en Libye».

Plus tôt, en février 2016, le quotidien Le Monde avait révélé la présence de forces spéciales françaises sur le territoire libyen. Le 21 juillet dernier, le GNA avait sommé  la France de s'expliquer.

Les forces spéciales britanniques engagées contre Daesh

D'après le quotidien britannique The Times, les forces spéciales britanniques ont participé à la destruction de plusieurs véhicules de Daesh afin de mettre un coup d'arrêt à la progression du groupe terroriste vers la ville libyenne de Misrata. L'information a été révélée par le commandant des troupes de la ville, Mohammed Durat, qui indique par ailleurs que les forces spéciales américaines sont également présentes en Libye et coopèrent avec les britanniques.

Des signes d'une activité discrète mais réelle

La chaîne Al Jazeera a également diffusé des enregistrements entre des pilotes de chasse libyens et les contrôleurs aériens de la base de Benina. On peut y entendre les pilotes et des responsables de la base de Benghazi, parler en arabe et en anglais, mais avec de forts accents anglais, français et italiens pour certains interlocuteurs. Ces enregistrements révéleraient une implication des forces occidentales dans les opérations militaires du général Haftar, un opposant au Gouvernement de Tobrouk, un des gouvernements qui se disputent le contrôle du pays. Pour le chef de l'aviation du gouvernement de Tobrouk, opposé au Gouvernement libyen d'Union nationale, des soldats français, britanniques et américains pour «surveiller» Daesh.

Le 23 juillet dernier, une coalition de plusieurs milices de la ville de Benghazi avait appelé à l'expulsion des forces étrangères du pays, exigeant l'expulsion des soldats français et de «tous les pays qui participent à la guerre» en Libye.

Lire aussi : Barack Obama : «Ma plus grande erreur, ne pas avoir anticipé l'après-intervention en Libye»

 

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