Dans son discours annonçant le programme législatif du gouvernement, la reine Elizabeth II a déclaré que ce projet de loi contre l’extrémisme «empêchera la radicalisation, s’attaquera à l’extrémisme sous toutes ses formes et fera la promotion de l’intégration communautaire».
Le projet de loi contre l’extrémiste imposera des restrictions à l’emploi pour les gens ayant été condamnés pour avoir tenu des discours haineux ou commis d’autres infractions liées à l’extrémisme. Si elle est validée, la nouvelle loi interdira également aux extrémistes de travailler avec des enfants et autorisera le régulateur britannique des télécommunications Ofcom à interrompre la diffusion de matériels extrémistes à partir de l’étranger.
Reste que ce projet de loi a été accusé d’être islamophobe par certains. Le président de la Commission islamique des droits de l'homme en Grande-Bretagne, Massoud Shajareh, estime que le gouvernement britannique se sert de ce projet de loi «comme une excuse pour détourner l’attention de ses autres défaillances».
Il estime en outre que la façon dont le gouvernement s’y prend sera très dommageable pour l’ensemble de la société britannique car les musulmans sont aussi des victimes de Daesh.
«On prend le problème à l’envers en essayant de blâmer toute la communauté musulmane, en laissant croire que l’islam est la cause de la création de Daesh plutôt que les politiques étrangères des pays occidentaux, dont celles de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis», s’insurge-t-il.
Rachel Robinson, responsable des politiques pour l’organisation de bienfaisance Liberty, a pour sa part déclaré que le Royaume-Uni disposait déjà des lois nécessaires pour s’attaquer aux problèmes du terrorisme et des discours haineux. «Ces propositions ne serviront qu’à sanctionner les personnes et les opinions avec lesquelles le gouvernement n’est pas d’accord», estime-t-elle. «Le fait que le gouvernement lutte encore pour définir l’extrémisme qu’il veut interdire devrait être le signal clair que cette loi n’a pas sa place dans une démocratie libérale», déplore Rachel Robinson.
Même le groupe de réflexion Quilliam Foundation, qui a travaillé avec le gouvernement sur sa stratégie contre-terroriste, s’est prononcé contre ce nouveau projet de loi en avertissant qu’il pourrait s’avérer contre-productif.
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Honi soit qui mal y pense…..