JOURNAL DU MARDI 26 AVRIL 2016 : SOCIAL / LA SNCF DANS L’IMPASSE

 

Journal du mardi 26 avril 2016 : social / la SNCF dans l’impasse

Social / La SNCF dans l’impasse

Les cheminots étaient en grève mardi 26 avril. Ils ont déjà annoncé qu’ils feraient à nouveau grève jeudi 28 avril. A l’heure où nous diffusons ce journal, nous ne savons pas encore quel sort sera réservé au mercredi… si le mouvement continuera ou si les cheminots marqueront une pause… C’est la troisième fois depuis le début de l’année que le trafic ferroviaire est perturbé, non pas dans le cadre du conflit contre la loi travail, la loi El Khomri, mais bien pour des raisons internes… La SNCF n’est en effet pas rentable, mais les cheminots refusent qu’on touche à leur sacrosaint statut privilégié… Natasha Köenigsberg

12 milliards d’euros de pertes en 2015, voilà dans quelle situation dramatique se trouve la SNCF. Cette perte historique n’est pas le fait d’un effondrement du chiffre d’affaires, mais d’une dépréciation des actifs de l’entreprise… Pour se conformer aux normes comptables internationales, le transporteur public a dû estimer loyalement la valeur de ses rames, de ses locomotives, et de son réseau. Résultat, les trains et les motrices valent 10 milliards de moins que prévu, le réseau, 2 milliards, et les gares 500 millions.

Si dans les faits, l’an dernier, la SNCF a gagné de l’argent, plus de 350 millions d’euros, elle va devoir dépenser énormément dans les prochaines années pour entretenir et développer son réseau, changer son matériel, rénover les gares. Sur certaines lignes, les caténaires qui transmettent l’électricité aux motrices datent du lendemain de la première guerre mondiale ! Certains aiguillages ont plus de 40 ans. Et l’Etat ne peut plus éternellement offrir des trains à la SNCF, l’Europe ne le permet plus.

Résultat, la SNCF cherche à augmenter sa productivité. “ll faut que chaque heure payée soit une heure productive”… déclare Guillaume Pepy, le patron de la SNCF, pourtant classé à gauche… D’après une estimation réalisée en interne, un cheminot coûte 20 % plus cher qu’un prestataire externe, pour la même tache ! C’est pour cela que les cheminots font grève. Ils refusent les efforts qui leur sont demandés, la réforme de la convention collective ferroviaire.

Pas question de toucher au système de retraite qui permet à un cheminot de partir à 55 ans, voire, 50 ans pour les conducteurs. Pas question non plus de toucher au temps de travail, 35 heures, en réalité plutôt 32… pas question non plus de toucher aux billets gratuits pour la famille élargie du cheminot. Non. La réforme vise à supprimer quelques uns des avantages incroyables dont bénéficient les employés de la SNCF. Ainsi, la direction voudrait sortir du temps de travail le trajet entre le domicile et la gare ou le dépôt. Si le cheminot met 2 heures pour venir travailler, ce sont 2 heures de service en moins.

La réforme voudrait aussi qu’un contrôleur ou un conducteur, puisse passer 2 ou 3 nuits de suite en dehors de son domicile. Actuellement, la convention collective ne les autorise pas à découcher plus d’une nuit. Le temps de repos ? 14 heures d’affilée minimum, et tant pis si pour les salariés du privé, le temps de repos minimal entre 2 journées de travail est de 11 heures.

Si la nouvelle convention collective arrive malgré tout à passer, le cheminot ne coûtera plus que 10 % de plus qu’un salarié du privé. Mais vu l’ampleur du mouvement, il ne faudra pas s’étonner si la direction de la SNCF, et avec elle, le gouvernement, renoncent à plusieurs réformes, voire, s’ils n’y renoncent pas…  tout simplement ! Il ne faudra pas ensuite s’étonner si un jour, d’autres compagnies ferroviaires débarquent en France avec des offres plus compétitives, et taillent des croupières à la SNCF, comme c’est arrivé dans le passé à Air Inter, tuée par la libéralisation du transport aérien.

 

Société / La chasse aux armes

 

Les djihadistes n’ont qu’à bien se tenir ! Une proposition de la Commission européenne vise à modifier la directive sur l’acquisition et la détention d’armes pour lutter contre le terrorisme. Pour être efficace, l’institution visera également les collectionneurs, les chasseurs et les tireurs sportifs.

Pour acquérir des armes à feu, ils devraient désormais demander une autorisation ou en faire la déclaration. Les éléments essentiels d’une arme devront aussi être marqués de façon indélébile. Une mesure impossible sur les armes en plastique comme le pistolet autrichien Glock. Par ailleurs, le marquage rétroactif sur des armes anciennes compromettrait leur valeur historique.

La directive exigerait par ailleurs l’identification du propriétaire d’une arme neutralisée. L’argument invoqué : les récents attentats ont été commis avec des armes mal neutralisées. De même, les armes à feu semi-automatiques, utilisées par les chasseurs et les tireurs sportifs, pouvant facilement être transformées en armes automatiques, seraient interdites. Leur interdiction entraînerait la criminalisation de leurs détenteurs ou obligerait les Etats membres à débloquer des sommes pharaoniques résultant de l’indemnisation de leur confiscation.

Enfin, seuls les commerçants habilités seront autorisés à réaliser la fabrication et les modifications d’armes et de munitions. Les chasseurs auront donc l’interdiction de créer leur propre munition, une pratique courante dans le milieu. L’Union française des amateurs d’armes qui dénoncent ces propositions rappelle que Vicky Ford, rapporteur de la Commission Marché Intérieur et Protection du Consommateur du Parlement Européen, a adopté sa position et a demandé que les suspicions, voire accusations à l’encontre des amateurs d’armes soient supprimées des attendus. Pour le député français au Parlement européen, Mylène Troszczynski, comme d’habitude, la Commission se trompe d’angle d’attaque :

Ainsi, l’objectif avancé de lutte contre le terrorisme vise finalement à interdire massivement la détention d’armes à feu pour les citoyens respectueux des lois. Les armes utilisées lors des différents attentats sont systématiquement issues du trafic et sont donc clandestinement introduites sur les territoires européens. Les mesures prises par la commission n’auront ainsi aucune incidence… si ce n’est celle de s’assurer de la docilité des concitoyens, de plus en plus excédés par les politiques qui n’assurent plus les fonctions régaliennes de l’Etat.

 

Union européenne / La fin des sanctions contre la Russie ?

A qui profitent les sanctions contre la Russie ? C’est la question que l’on peut se poser après bientôt 2 ans de conflits diplomatiques suite aux événements en Crimée et en Ukraine. Le député Thierry Mariani a déposé, avec le groupe Les Républicains de l’Assemblée Nationale, une proposition de résolution pour mettre fin aux sanctions contre Moscou qui pénalisent l’agriculture française. Une proposition cosignée par plus de 80 députés. Il y a presque un an jour pour jour, nous recevions le spécialiste de la Russie, Xavier Moreau. Pour lui, le 1er bénéficiaire des sanctions internationales contre Moscou n’est autre que Washington.

Une analyse confirmée récemment par de nombreux parlementaires européens. L’Allemand Marcus Pretzell, du parti Alternative für Deutschland, estime que les Etats-Unis ont pressé Angela Merkel afin que l’UE impose des sanctions à l’encontre de la fédération russe. Le même député dénonce le double jeu américain. En effet, alors que Bruxelles a infligé ces premières sanctions, des hommes d’affaires américains ont largement élargi leur coopération avec Moscou. Les Etats européens sont donc les dindons de la farce et les Etats-Unis les grands bénéficiaires… Mais pas que ! La Russie a, elle aussi, tiré son épingle du jeu. Et une fois encore, ce petit jeu s’est fait au dépend des Européens et notamment des Français.

Un coté positif des sanctions pour la Russie… Mais pas pour la France ni l’Europe qui subissent l’embargo des exportations de produits alimentaires. L’autarcie partielle dans laquelle a été placée Moscou a poussé le géant slave à se tourner vers d’autres débouchés : à produire lui-même ou à se fournir ailleurs. Le Kremlin se félicite notamment du succès de l’industrie de défense russe dont le carnet de commandes s’est élevé au chiffre record de 49 milliards d’euros pour 2015.

Le rapprochement avec d’autres acteurs internationaux fait désormais partie intégrante de la stratégie russe. Un rapprochement avec le Japon, pourtant en froid avec la Fédération de Russie depuis la fin de la 2nd Guerre Mondiale, en est un exemple frappant. Le 1er ministre nippon Shinzo Abe sera reçu le 6 mai prochain à Sotchi. La Chine et les Coréens sont aussi des partenaires russes. Faute d’espoir à l’Est, l’empire slave se tourne donc vers l’Ouest !

 

Société / Solidarité Copte pour la défense des libertés

 

Solidarité Copte rassemble pour défendre les libertés !  Le 23 avril, l’association chrétienne organisait un colloque sur le thème “SOS, Orient-Occident, Libertés en péril”. TV Libertés était sur place. Les interventions des différents invités ont proposé des réponses politiques, religieuses et pratiques. Antoine Joseph Assaf, écrivain et philosophe, docteur d’Etat de la Sorbonne, est revenu sur les conséquences des stratégies déployées par les Américains et les Russes au Proche et au Moyen-Orient.

Sami Aldeeb, docteur en Droit et en sciences politiques, est directeur d’un centre de droit arabe et musulman, mais aussi traducteur du coran en français par ordre chronologique. Il nous explique la conception musulmane des droits de l’Homme et des libertés.

Avec sa verve habituelle, l’abbé Guy Pagès établi un lien entre l’Islam et le laïcisme d’Occident.

L’association SOS Chrétiens d’Orient était également invitée par Solidarité Copte. Son directeur général, Benjamin Blanchard, revient sur l’action menée actuellement en Egypte.

Le prochain grand rendez-vous de Solidarité Copte se tiendra les 9 et 10 juin prochain à l’occasion de la 7ème conférence annuelle de l’association à Washington et portera sur l’avenir des minorités religieuses de l’Egypte.

 

L’actualité en bref

 

Vous avez dit Malbouffe ? Dans l’Hérault, un consommateur de l’enseigne Quick a eu la désagréable surprise de découvrir une tête de poulet frit dans ses Chicken Wings. Cet épisode a fait le buzz sur internet et la chaîne de restauration rapide a décidé de mener l’enquête. Mais ce n’est pas la première fois qu’un tel incident se produit. En Angleterre cette fois, KFC, une autre enseigne de restauration rapide, a dû également présenter ses excuses après la découverte de matières fécales sur des glaçons. Des faits qui se succèdent et qui sont la partie visible de l’iceberg dans le monde de la production alimentaire qui est, certes, soumise à des normes sanitaires strictes, mais qui dans sa forme industrielle pose des problèmes d’éthique et de santé publique.

Jean-Louis Debré tente de forcer un barrage de police ! Le 9 avril dernier, l’actuel président du Conseil supérieur des archives, se retrouve bloqué à cause de la manifestation contre la loi travail. Ne supportant sans doute pas d’être traité comme un citoyen “lambda”, l’ex-ministre de l’intérieur force le barrage. Il est finalement stoppé net par un policier. Problème, Jean-Louis Debré n’avait ni carte grise, ni carte d’assurance. L’ancien président de l’Assemblée nationale a tenté de faire marcher son réseau en appelant un ami commissaire. L’affaire est tout de même remontée jusqu’au ministère de l’Intérieur. Prônant le devoir d’exemplarité des politiques dans son nouveau livre, l’ancien maire d’Évreux devrait essayer l’introspection avant les leçons !

Attaque de chiens près de Toulouse ! Dimanche dernier à Boissèdes, 2 jeunes femmes en balade avec leurs Jack Russel ont été attaquées par une meute de chiens affamés. Une des 2 jeunes femmes explique qu’elle a été mordue au cuir chevelu, aux jambes et à la main. Pas mois de 20 points de sutures ont été nécessaires ! Le propriétaire de la meute d’une quinzaine de chiens a assisté à la scène sans broncher. Ce serait un retraité qui vivrait au milieu du bois de Boissèdes avec ses animaux. Les chiens attrapés par les services vétérinaires pourraient être porteurs de la rage. Les 2 femmes devraient êtres vaccinées.

Tchernobyl 30 ans après : le bilan ! 30 ans après le drame nucléaire qui a touché l’Ukraine, et une bonne partie de l’Europe, Kiev a organisé des commémorations. Le président Porochenko a assisté lundi à la signature d’un accord de la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement, et du G7, qui octroient 87,5 millions d’euros à l’Ukraine, pour la construction d’un dépôt de stockage de combustible de l’ancienne centrale. Mais si la population a déserté Tchernobyl, la nature a repris ses droits. La forêt autour de la centrale, regorge à présent de loups, de lynx, d’ours, et même de chevaux sauvages. Les radiations encore extrêmement violentes n’arrivent pas à faire fuir la faune et la flore, alors qu’elles restent mortelles pour l’homme.

C’est la fin de notre édition ! Dans un instant, notre “Zoom” du jour. Ancien conseiller régional et ancien maire adjoint d’Evry auprès de Manuel Valls, Philippe Pascot était l’invité du Cercle Aristote pour la présentation de son ouvrage “Pilleurs d’Etat”. A travers des faits concrets, l’auteur nous emmène au pays des privilégiés de la République. Passe-droits, salaires exorbitants, exonération d’impôts et retraites douillettes, l’auteur énumère les nombreux avantages et abus, légaux mais immoraux, des élus. Si Philippe Pascot dénonce le “tous pourris”, il évoque malgré tout un système gangréné, touchant tous les partis.

Et ce soir, retrouvez “Passé-Présent”. Catherine Gourin et Philippe Conrad évoqueront la vie de l’Empereur François-Joseph 1er d’Autriche et Tromelin, l’île des esclaves oubliés. Le docteur Jean-Patrick Sivignon viendra ensuite parler des châtiments corporels dans la Marine. Merci de votre fidélité, à demain, bonsoir !

 

 

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