L’hydraulique c’est plus qu’Alpiq : comprendre pour agir.

Jean-François Dupont
Ingénieur-physicien EPFL

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La débâcle d’Alpiq n’est pas une débâcle ordinaire. Il ne s’agit pas d’une entreprise ou d’un produit qui deviendraient trop chers suite à une mauvaise gestion. ou à l’émergence de produits plus performants. Le prix de revient du courant de nos grands barrages est correct, les propriétaires sont des collectivités publiques qui n’ont pas détourné des fonds. Et même le prix de vente actuel du kWh aux clients captifs (tous les « petits» clients en dessous d’une consommation de 100’000 kWh/an) suffisent pour couvrir les coûts de l’hydraulique. On est donc dans un cas vraiment particulier.

Des premières explications avaient été données le 4-09-2015 sur :

http://clubenergie2051.ch/2015/09/04/debacle-de-lhydraulique-le-deni-de-realite-du-directeur-de-lofen/

Depuis la gravité de la situation et les causes profondes se sont confirmées. Médias et politiques commencent à en prendre conscience. Mais les explications ne sont pas toujours réalistes : à cause de cela certaines mesures proposées conduiraient à un renchérissement inutile de l‘électricité, inutile puisque les tarifs aux clients captifs sont assez hauts pour couvrir les frais de l’hydraulique.

Il paraît donc important de bien comprendre les causes pour engager les bons remèdes. Dans cet article : rappel des causes réelles, identification des causes alibi (au profit d’autres objectifs que la santé financière des barrages) et évaluation des différents remèdes en discussion.

Et n’oublions pas : avec la débâcle d’Alpiq ce sont nos grands barrages, un élément clef de notre patrimoine économique et industriel, ainsi que nos centrales nucléaires qui sont menacés. Or le tandem hydraulique + nucléaire est l’essentiel de notre approvisionnement et de notre indépendance électrique.

Eclairage.

Le mécanisme de base  (rappel, plus de détails dans l’article précédent cité plus haut)

Trois effets s’additionnent :

1) la récession économique dans l’UE freine la demande, provoque d’importants excédents de production et induit une baisse des prix à la bourse de l’électricité de l’UE. Cela reflète la contradiction entre l’inertie des investissements par nature à long terme dans la production d’électricité et la volatilité d’une bourse par nature court-termiste.

2) la transition énergétique allemande subventionne massivement l’éolien et le solaire. Cette production est priorisée sur le réseau. Cela conduit à des prix de dumping qui accentuent encore la baisse des prix. En plus le caractère intermittent de ces nouveaux renouvelables, et le renoncement au nucléaire, oblige l’Allemagne à recourir en force à du charbon bon marché dont elle possède des mines. Et une fois que ces grosses machines tournent…

3) l’ouverture du marché autorise (et incite économiquement) les distributeurs d’électricité à ne plus acheter auprès des producteurs. Distributeurs et producteurs étaient étroitement associés dans des coopératives comme EOS (fusionnée dans Alpiq), se partageaient l’ensemble des frais. L’ouverture du marché à cassé cette communauté de destin.

Conséquence : les prix en bourse sont bien inférieurs au prix de revient de n’importe quel kWh. Les distributeurs trouvent assez de kWh pour un petit pays comme la Suisse à la bourse de l’électricité de l’UE. Ils ne vendent donc plus l’énergie des producteurs suisses. Ces derniers perdent leurs revenus, ils courent à la faillite

Ordre de grandeur des prix de revient des différents KWh produits en Suisse

  • nucléaire : 4 à 6 ct/kWh (yc provisions pour gestion des déchets et démantèlement)
  • hydro : 6 à 8 ct/kWh
  • éolien : 15 à 25 cts/kWh (sans compter les coûts d’un stockage qu’on ne sait pas encore faire en masse, qui pourrait doubler ce prix de revient)
  • solaire PV : 20 à 40 cts (dito pour le problème du stockage)

Pour comparaison,  prix à la bourse de l’électricité : 2 à 3 ct/kWh

Effet pervers:

  •  les distributeurs n’ont pas baissé leurs tarifs à leurs clients
  • en clair: le consommateur paie de quoi financer hydraulique et nucléaire, mais cela reste dans la poche des distributeurs

Autres causes prétendues, mais fausses

  • une mauvaise gestion de la production suisse : non, les prix de revient sont corrects

D’ailleurs les prix du kWh en Suisse sont un peu plus élevés en Suisse qu’en France, mais pas dans le rapport des prix des loyers ou du beefsteak. Les principaux actionnaires sont des collectivités publiques (Cantons et Communes) qui ont toujours veillés à une gestion parcimonieuse des entreprises électriques.

  • le coût du nucléaire : non, il est inférieur aux autres modes de production.
  • Il y a beaucoup de rumeurs sur les coûts du démantèlement et de la gestion des déchets. Or une provision dont le montant est vérifié par une commission ad hoc de la Confédération est comprise dans le prix du kWh. Elle est de l’ordre de 1 ct/kWh. Même un doublement (mauvais rendement des capitaux, incertitude sur la période de cotisation restante avant la mise hors service, …), avec 1 ct/kWh supplémentaire, ne remettrait pas en cause la compétitivité du nucléaire. Ce sont tout de même env. 300 millions CHF qui sont versés chaque année au titre de cette provision. .
  • le mauvais choix des investissements : le fait de ne pas avoir investi dans les nouveaux renouvelables et les économies d’énergie. Absurde, il suffit de comparer les prix de revient.

Rem. : sur ce dernier point, la bonne santé des BKW est parfois évoquée comme preuve qu’investir dans les bonnes et nouvelles technologies est un gage de succès. Mais c’est ne pas la vraie raison de la bonne santé économique des BKW, c’est une raison alibi pour justifier une politique de subventions anti-économiques : la vraie raison est que cette entreprise est « intégrée », c.à.d. que la distribution et la production sont restées réunies, l’ensemble des frais est partagé équitablement. Le distributeur BKW achète au producteur BKW. BKW doit donc sa bonne santé à ses des clients captifs.

Le 1er remède évoqué: subventionner l’hydraulique

Déjà discuté au Parlement, le subventionnement se ferait par une taxe prélevée sur le prix de vente de l’électricité (1 ct/kWh?), comme pour la RPC.

Nouvel effet pervers: le consommateur paierait deux fois l’hydraulique, voire plus,  parce que une taxe de ce montant ne suffit pas à payer l’hydraulique.

Le 2e remède évoqué: nationaliser la production

Encore un nouvel effet pervers: le consommateur-contribuable-citoyen va racheter des entreprises dont il est déjà propriétaire (par les collectivités publiques, Cantons et Communes).  Il passe une troisième fois à la caisse.

Le 3e remède évoqué: investir dans les filières subventionnées

Les investisseurs n’ont qu’à investir dans les filières subventionnées. Certains disent même : il n’y a plus que le subventionné qui est rentable (bel oxymore !).

C’est le consommateur qui paie les subventions, il passerait une 4e fois à la caisse et ce serait très cher. Voir les prix indiqués plus haut. Rem. : les offres de courant « vert » de certains distributeurs sont de l’ordre de 1.5 ct/kWh. Ce niveau de supplément est artificiel et trompeur : il ne couvre de loin pas les coûts réels des nouveaux renouvelables (voir les prix de revient plus haut, et en Allemagne le coût des subventions est de 23 milliards € par an).

Une solution simple: prioriser la production suisse

Les distributeurs donnent priorité aux kWh produits en Suisse, au prix de revient plus marge modeste que l’on payait déjà avant l’ouverture du marché. Ils ne vont en bourse que lorsque la production CH est épuisée. Les producteurs CH n’écoulent en bourse UE que lorsque leur production excède la demande. Avantage: le consommateur n’aurait pas besoin de payer plus qu’aujourd’hui et les producteurs rentrent dans leurs frais parce qu’ils écoulent leur production au prix de revient.

Alternative libérale « pure » (plan B)

Elle consiste à laisser les distributeurs – et les consommateurs – s’approvisionner à la bourse UE, en obligeant les distributeurs à répercuter leurs bas prix d’achat sur les tarifs. Tant qu’il y aura des excédents en Europe, les prix seront (très) bas. De plus la Suisse étant un petit pays, elle peut trouver longtemps assez de kWh bradés pour ses besoins. Mais : exit la production suisse. Elle ne pourra pas survivre sans se vendre : la faillite est programmée. Cette situation, n’est pas défavorable pour le consommateur suisse, tant qu’elle dure, et cela peut durer longtemps encore.

Mais il n’est pas exclu que la demande remonte en force dans l’UE, les prix peuvent en conséquence monter très haut (volatilité d’une bourse). Il se peut aussi que la disponibilité des kWh ne soit pas garantie et qu’il y ait même rupture d’approvisionnement.

Il n’est pas exclu non plus que la Suisse avec son fort pouvoir d’achat puisse supporter assez bien des périodes de tension passagères et obtenir quand même les kWh dont elle a besoin.

Plan C, pour complémentaire : les consommateurs pour se couvrir de coûts excessifs ou de pannes, s’équipent de génératrices autonomes. Les marchands de génératrices, et de mazout, se réjouissent.

 

Les avantages du maintien d’une production CH relativement autonome sur la base du tandem hydro + nucléaire

1) c’est payable au tarif actuel

2) en cas de hausse des prix massive dans l’UE, voire de pénurie, la stabilité de nos tarifs et notre sécurité d’approvisionnement seront garanties. Par notre parc de production, son degré élevé d’autosuffisance et son coût stable et comparativement favorable..

Au final

Le parc de production hydraulique et nucléaire de la Suisse est une vraie valeur. La catastrophe économique qui menace est artificielle et absurde. Les vraies causes sont

  1. une ouverture du.marché de l’électricité qui permet des prix en bourse du kWh en dessous de n’importe quel prix de revient, même le plus bas. Et qui en autorise la commercialisation.
  2. une transition énergétique qui subventionne massivement certaines énergies aux coûts luxueux. Ce subventionnement est totalement incompatible avec les lois du marché.  De plus, même avec ce subventionnement massif, les objectifs de la transition énergétique ne sont pas réalisables : c’est Eduard Kiener, ex-directeur de l’Office fédéral de l’énergie, qui le démontre (annexe 3), en particulier  il n’est pas possible de remplacer le nucléaire par les nouvelles énergies renouvelables.

Il faut d’urgence :

  • prioriser la vente de kWh indigènes par les distributeurs
  • faire une pause réflexion sur la transition énergétique (moratoire).

Annexes

  1. Une première analyse (sept.2015) : https://lesobservateurs.ch/2015/09/04/hydraulique-la-debacle-le-deni-de-realite-du-directeur-de-lofen-office-federal-de-lenergie/
  2. Stratégie Réseaux électriques; concept détaillé dans le cadre de la Stratégie énergétique 2050. Le Conseil fédéral, 14-06-2013 http://www.bfe.admin.ch/php/modules/publikationen/stream.php?extlang=fr&name=fr_355504135.pdf.
  3.  Die Energieziele sind nicht zu erreichen E Kiener BAZ 25-08-2015
  4. Entwicklung der Stromerzeugung aus erneuerbaren Quellen E. Kiener Aug 2013 Rev Aug 2015

 

Article publié sur :

http://clubenergie2051.ch/2016/03/31/lhydraulique-cest-plus-qualpiq-comprendre-pour-agir/

jfd / 1-04-2016

 

Post Scriptum

PS1 / Les états d’âme du libéralisme

La priorisation du kWh suisse remet en cause l’ouverture du marché (ou libéralisation de l’électricité).

Le camp dit « libéral » est troublé.

Quelques éléments de mise en perspective :

  • sur un prix de vente de 25 ct/kwh, la partie énergie (seule libéralisée) ne représente que moins de 8 ct/kWh, donc moins du tiers. Les deux autres tiers sont des coûts système », à savoir : transport et distribution (monopoles naturel). Vaut-il la peine de compliquer le système pour un tiers du prix de revient ? D’autant plus que pour ce tiers, les entreprises ont un choix libre dans un marché libre des fournisseurs d’équipements et des ressources énergétiques primaires. Tout ça pour ça ?
  • la notion de service public s’applique assez bien à l’eau, au rail, aux écoles, à la police, à la justice,…. Et à l’électricité ?
  • déclaration du prof. EPFL Mathias Finger : le système électrique a besoin d’une politique énergétique. Mais le marché ne fait pas une politique.
  • en plus : il n’y a pas de politique énergétique cohérente au niveau UE.
  • au niveau suisse : la politique SE 2050 apparaît sans plan opérationnel et propose des objectifs irréalisables.

PS2 / Le problème le plus sensible, et peut-être le plus décisif

le succès depuis ses débuts du système électrique d’avant l’ouverture, devait beaucoup au bon fonctionnement du tandem:

Collectivités publiques actionnaires + Directions opérationnelles des entreprises

La recette de base : rationalité technique et économique. 

La quasi-totalité des collectivités publiques étaient à majorité bourgeoise. Elles n’avaient pas de problème avec la rationalité, technique et économique. Aujourd’hui : beaucoup de ces majorités ont basculé dans le camp rose-vert. Leur attrait pour cette rationalité n’est plus la même. D’autres composantes, idéologiques, sont apparues. Les nouvelles majorités politiques pourraient-elles assurer le pilotage à succès du passé ?

PS3 / L’ouverture du marché peut conduire à une législation absurde

Un exemple  qui doit faire réfléchir : le statut du transport (réseau HT). Ou comment le libéralisme conduit à remplacer la bonne pratique professionnelle par beaucoup de bureaucratie.

Dans le système ante le transport appartenait aux producteurs. Source et destinations du courant étaient bien connues. La fonction transport était une nécessité, dont les producteurs s’efforçaient de bien maîtriser les coûts.

Avec l’ouverture du marché et son unbundling : on a fait du réseau de transport une entreprise nationale indépendante : Swissgrid.

Avec deux conséquences :

1) Swissgrid ne sait pas beaucoup à l’avance qui produira et à qui il faudra livrer (aléas du marché et de la liberté des acteurs)

2) Swissgrid pourrait profiter du passage obligé qu’elle représente pour être large sur les dépenses ou sur les marges. Disons pudiquement que la pression sur les coûts que s’imposaient les producteurs n’est plus la même. Résultat : la Confédération a élaboré une réglementation appelée « Stratégie réseaux électriques ». On tente d’y décrire dans le détail par des prescriptions bureaucratiques quel doit être la « bonne pratique » du gestionnaire de réseau de transport. Avec des contraintes explicitement contradictoires comme : il faudra veiller à éviter les ruptures d’approvisionnement, mais aussi éviter des excédents de capacité qui ne respecteraient pas les objectifs de la Confédération en matière de réduction de la consommation d’électricité (SE 2050). Ce projet est une usine à gaz.

 

 

14 commentaires

  1. Posté par christian le

    Article intéressant mais trop de partis pris, dommage, car il est difficile de se faire une opinion claire.

  2. Posté par Christian Favre le

    On se demande à la fin si l’on sait vraiment de quoi il s’agit lorsqu’on parle du prix du kWh 2ct…..6ct. 1kWh vous élève une masse de 367 kg de 1000m ! Faites cela pour ce prix ! Cela pour dire que si l’on prenait vraiment conscience de ce chiffre on arrêterait de chinoiser lorsqu’on paie dans les 20ct. Et je pense que ce qui non seulement fausse tout et provoque maladies et morts c’est le subventionnement de l’énergie. L’immense subventionnement allemand a provoqué une production démentielle de panneaux en Chine, construits à l’énergie charbonnière. Incroyable d’en arriver à des absurdités telles que de déclarer qu’un prix de revient de 6ct pour l’hydraulique est trop élevé !

  3. Posté par Liliane Held-Khawam le

    @Jean-François Dupont,
    Je n’ai de loin pas toutes les explications comptables, notamment la rubrique “transactions internes” m’interpelle.
    Une autre question, les prix imposés par le “marché” sont proches de zéro voire négatifs. Qui peut expliquer ceci sur le plan économique? Nous sommes dans un nihilisme qui profite à ceux qui créent l’argent ex-nihilo, qui dispose de l’argent des retraites et qui bénéficie de taux négatifs des banquiers centraux…
    De manière globale et ce n’est pas propre à Alpiq ou à l’électricité, on constate que l’on est en train de condamner la partie réelle, concrète et productive d’une entreprise au profit du commerce et trading (pour Alpiq 387 personnes génèrent près de 5 milliards de francs! Avec l’intégration du THF, le ratio serait encore plus édifiant).

  4. Posté par Jean-François Dupont le

    @ Liliane Held Khawam
    Merci d’avoir compris mon argument. Par ailleurs vous soulevez dans vos analyses du secteur électrique l’idée qu’il y aurait une évolution vers une activité financière spéculative qui serait en opposition de l’activité d’origine de la branche, qui se voulait industrielle, menée dans un esprit d’ingénieurs, pour développer les infrastructures nécessaires dans le respect de l’intérêt général bien compris, à savoir au meilleur coût et au moindre impact sur l’environnement. Vous évoquez, pour illustrer cette évolution, l’arrivée d’un Jens Alder, un trader loin de l’esprit d’ingénieur, à la présidence du Conseil d’administration d’Alpiq. Je pense que vous avez raison.

  5. Posté par Liliane Held-Khawam le

    @Jean-François Dupont,
    Le but de l’article était de montrer l’évolution vers le trading et les services alors que nous aurions vu l’entreprise dans la production d’énergie.
    J’ai relu l’article suite à votre commentaire et j’ai enlevé la phrase qui vous a troublé. J’ai aussi ajouté le tableau 2014 où la problématique du trading est encore plus évidente qu’en 2015. J’ai encadré la partie concernée en rouge.

  6. Posté par Jean-François Dupont le

    @ Peyhem Veys le 2 avril 2016 à 16h59
    Votre remarque: Les pertes d’Alpiq ne sont pas dues aux mauvaises ventes d’énergie..
    Je suis allé visiter le blog de LHK que vous indiquez. Très intéressant d’ailleurs, merci.
    Dans cet article, LHK compare les chiffres d’affaires des trois grands secteurs d’activité d’Alpiq 1) production, 2) trading et 3) services. Elle constate que celui de la production est de loin le plus petit d’Alpiq. Elle en conclut que les pertes doivent venir des deux autres secteurs, en particulier le trading. Question: si Alpiq ne vend plus sa production, le chiffre d’affaire correspondant s’effondre. L’explication LHK ne tient pas. Le petit chiffre d’affaire de la production ne signifie pas que ce secteur est marginal, mais bien qu’il ne rapporte plus. Je me trompe?
    Qeulque chose m’échappe?

  7. Posté par zoyet le

    Ha, ha, ha, cher monsieur il suffit de revenir sur la votation populaire trahie par nos élites, décision populaire pleine de sagesse, qui refusait l’ouverture des marchés.

  8. Posté par Dumesnir Henri le

    @ Peyhem Veys
    Voici l’article qui relate l’arrivée du socialo-mondialiste Leuenberger au CA d’Implenia.
    https://www.letemps.ch/economie/2010/11/22/moritz-leuenberger-propose-conseil-administration-implenia
    Sa retraite annuelle de 200’000 francs devait être un peu juste pour arrondir ses fins de mois. Le pauvre, après avoir somnolé au CF pendant beaucoup trop d’années, le voilà obligé d’aller roupiller dans un CA pour quelques séances par année.

  9. Posté par Peyhem Veys le

    @ François B. : en sus de votre développement, tout à fait juste par ailleurs, j’aimerai rajouter une information. Le découplage producteur-transporteur-distributeur, a été induit ici par la libéralisation de la loi sur l’électricité. Cette loi, refusée en votation avait fait tirer à Moritz Leuenberger, socialhomo, une tronche longue comme un jour sans pain. Le parlement, infiltré par des conseillers d’administrations, avait remis l’ouvrage sur le métier, modifiant cette loi, ou plutôt, feignant de la modifier. Ainsi, la deuxième fois et sans referendum, elle a passé la rampe sans coup férir, et sans la moindre protestation de nos médias aux ordres. Chacun pensait pouvoir ainsi se réserver une part du futur gâteau.
    C’est donc un socialiste qui a fait passer cette loi, véritable bonus aux gros maousses de la branche. Ils allaient ainsi pouvoir nous taxer au besoin et dénaturer nos paysages pour le passage de leur matière première.
    La complicité entre la gauche et l’ultra-libéralisme n’est donc pas une légende. Ce d’autant plus de ce socialhomo s’est vu attribuer un siège au CA de Implenia à sa sortie du CF. Durant son dernier mandat, son département avait attribué les milliards du Gotthard. Curieuse coïncidence….

  10. Posté par Christophe1946 le

    @ M. ou Mme Dominique Schwander
    C’est justement en pensant à nos descendants qu’il ne faudra pas sortir du nucléaire ! Quelques chiffres de base sont nécessaires. La charge en puissance de notre consommation d’électricité varie entre 5 et 12 GW. Elle est actuellement basée sur une production de base qui assure la couverture d’une consommation qui ne descend jamais au-dessous de 5 GW, ces derniers étant assurés par 2 GW de centrales au fil de l’eau et 3 GW de nucléaire. Ce ne sont ni l’éolien ni le photovoltaïque qui pourront jamais garantir ces 3 GW s’ils venaient à manquer, car ce sont des sources aléatoires et en tout cas absentes très souvent. Sans ces 3 GW garantis sur le territoire national, nous serons contraints à des importations ; ce qui est la pire des solutions, car l’électricité du mix européen est de loin d’une qualité environnementale inacceptable (environ 522 grammes de CO2 par kWh actuellement !). L’Allemagne qui est championne des nouveaux renouvelables dans sa production d’électricité est aussi championne pour l’anthracite et le lignite : plus de 50% de l’électricité allemande est produite avec des agents fossiles, car les renouvelables ne réussissent pas à remplacer le nucléaire ; ce sont les fossiles qui le font pour assurer le courant de base qui, en Allemagne est de près de 50 GW. La Suisse avec son mix actuel de 60% d’hydraulique (renouvelable !) et 40% de nucléaire est productrice de l’électricité la plus propre d’Europe. Quant à mettre en oeuvre des modules photovoltaïques de fabrication suisse, c’est perdu d’avance, car les modules chinois importés en masse restent à des prix sans concurrence, mais ils apportent avec eux une charge de CO2 “grise” qui fait que chaque kWh produit en Suisse par des modules chinois représente une émission de plus de 100 g, ce qui n’améliorera pas notre bilan national de CO2, mais le péjorera. De plus la demande en électricité va aller croissant d’ici à 2050, contrairement à ce que dit la “Stratégie énergétique 2050”, car il y aura de plus en plus de pompes à chaleur pour se chauffer et de voitures électriques pour se déplacer. On diminuera ainsi heureusement notre consommation d’agents fossiles, mais on aura besoin de davantage d’électricité.

  11. Posté par FrançoisB le

    Article très intéressant et lucide. Je suis convaincu que la “préférence nationale” est une bonne solution, peut-être même la seule qui nous permettra de conserver une indépendance électrique totale. L’effet pervers de la libéralisation ET du découplage producteur-transporteur-distributeur n’est plus à démontrer. Les promoteurs de cette “mercantilisation” de l’électricité ont ignoré, sciemment ou non, qu’il ne s’agit là pas d’un produit ordinaire comme le coton, les bananes ou le cacao, mais d’un ingrédient vital de notre économie et pour notre population, nécessitant une disponibilité de tous les instants, mais aussi un coût stable et prédictible sur une longue période.
    La plupart des consommateurs, privés ou industriels, apprécient un prix de revient bas, mais n’en font pas une priorité absolue, préférant une disponibilité garantie et une absence totale de coupures, blackout et instabilités.
    Il est d’ailleurs notable et intéressant de savoir que les petits producteurs/consommateurs privés d’électricité d’origine photovoltaïque, en tout cas ceux que je fréquente régulièrement, ne se sont pas lancés dans l’aventure en visant un prix de revient le plus bas possible et un prix de rachat du surplus le plus élevé, ou la plus grosse subvention, mais surtout pour la fierté et la satisfaction morale de l’avoir fait et précisément le sentiment d’avoir gagné une certaine autonomie aux reflets de liberté.
    La situation actuelle des producteurs suisses d’électricité nécessite une réaction vigoureuse et rapide, car le scénario lénifiant actuel (disponibilité et bas prix sur le marché international) ne peut pas tenir longtemps: ce n’est pas aux lecteurs de lesobservateurs.ch que j’apprendrai les sombres perspectives qui menacent la stabilité et même la survie de l’UE…
    Or le temps presse: le pire serait de laisser pourrir la situation de nos producteurs, pouvant aller jusqu’à la faillite et l’abandon de nos installations de production qui deviendraient une proie bon marché pour des acheteurs pas forcément animés de bonnes intentions (Chine, Fonds souverains, etc.). De plus, les pertes financières pour nos collectivités publiques, caisses de pension, qui ont toujours été de gros actionnaires de ces sociétés, seraient gigantesques.
    La proposition de M. Dupont de prioriser la production indigène est donc à mes yeux la seule capable de sauver plus d’un siècle de travaux, de sacrifices, d’engagement de milliers d’ingénieurs, de constructeurs et d’ouvriers qui nous ont légué tant de chefs-d’oeuvre de technicité.

  12. Posté par Martina Marietta le

    Les barrages font partie des biens stratégiques de la Suisse. Bien que je sois relativement libéral, si des sociétés comme Alpiq ne peuvent / ne veulent pas garder les barrages (qui ne leur ont pas coûté grand chose à l’achat), alors l’Etat doit les réquisitionner. Sans contre-partie.

  13. Posté par Dominique Schwander le

    Malgré les nombreux UE-idolâtres, les Suisses devraient être patriotes et donner priorité aux kWh produits en Suisse, au prix de revient plus marge modeste que l’on payait déjà avant l’ouverture du marché et n’importer que le moins possible, afin d’être indépendants. Mais en outre, à mon avis, les Suisses doivent aussi penser à leurs petits enfants et sortir, aussi vite que possible, du nucléaire; chacun doit mieux contrôler sa consommation d’électricité et produire à ses frais le plus possible de l’énergie qu’il consomme, en particulier en ayant ses propres capteurs photovoltaïques, de fabrication suisse évidemment.

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