Initiative de Mise en Œuvre: les raisons de l’échec

Stéphane Montabert
Suisse naturalisé, Conseiller communal UDC, Renens

Dimanche 28 février, les citoyens suisses rejetèrent à 58,9% de Non une Initiative visant à concrétiser un texte qu'ils avaient eux-mêmes plébiscités à 53,5% en 2010.

Cet affrontement entre les pro et les anti se mena à tous les niveaux possibles - politique, médiatique, sociétal - et pourrait bien définir le futur de la communication politique en Suisse. Aussi, mieux vaut étudier cette épopée en détail.

La conclusion d'une longue saga

Sans revenir sur les innombrables péripéties autour de ce texte, le peuple approuva en 2010 une initiative UDC demandant un renvoi automatique des étrangers criminels. L'automaticité était au cœur du projet et la principale pomme de discorde entre les initiants et la classe politique. Le contre-projet du Parlement, différant de l'initiative sur ce point essentiel, ne trouva pas grâce aux yeux des citoyens.

Menée par Simmonetta Sommaruga, la classe politique helvétique n'entendit pas rester sur cet échec. Elle trouva une solution en ôtant l'automaticité du renvoi lors de la transcription de l'initiative en loi d'application. L'UDC se retrouva alors dans la situation ubuesque de combattre la loi d'application de sa propre initiative!

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Il aurait sans doute été bien trop confus pour le citoyen de se retrouver face à un référendum dans ces circonstances, référendum dont le "succès" aurait en plus ramené au statu quo ante du vote de 2010, privant l'UDC de sa victoire.

Le parti trouva la riposte en lançant non pas un référendum, mais une deuxième initiative, qui inscrivait directement dans la Constitution les crimes entraînant un renvoi (immédiat ou après récidive, selon les fautes commises) et constituait selon l'UDC une transcription fidèle de l'intention du texte approuvé en votation populaire.

A ce stade, il faut noter que le second texte n'avait à priori pas vocation à passer devant le peuple ; il était essentiellement conçu pour mettre la pression sur le Parlement, montrant qu'une stricte interprétation du renvoi des criminels étrangers était parfaitement possible.

Les conseillers nationaux et les conseillers aux États ne s'en laissèrent pas compter. Tenant mordicus à laisser l'entière marge de manœuvre aux juges, la même qui permet aujourd'hui d'empêcher quasiment tout renvoi, ils refusèrent de plier. Sa menace brandie en vain, l'UDC n'eut d'autre choix que de poursuivre sur sa lancée et ce qui n'était au début qu'un texte de travail se retrouva finalement porté devant le peuple avec le résultat que l'on sait...

Il est clair que si l'UDC avait eu dès le départ l'objectif de conduire l'Initiative de Mise en Œuvre jusqu'à une votation finale, elle aurait sans doute été rédigée différemment. Le parti fut en quelque sorte pris à son propre piège. Mais cela n'explique pas tout. Partant du principe que l'Initiative de Mise en Œuvre traduit fidèlement l'Initiative pour le Renvoi des Étrangers Criminels de 2010, l'échec devant le peuple n'avait rien d'automatique. Les premiers sondages donnaient même une sérieuse avance aux partisans du texte.

Comment expliquer ce revirement?

Des adversaires qui apprennent de leurs erreurs...

Les opposants à l'Initiative de Mise en Œuvre avaient un énorme avantage: le score du scrutin de 2010 comme point de départ, associé à d'innombrables analyses post-mortem sur les raisons du vote des citoyens. Ils avaient devant les yeux une véritable cartographie de l'opinion publique, de sa structure, de ses points de résistance et de ses faiblesses.

dsinein_plakat_fr.pngLe plan du champ de bataille étant déployé devant eux, ils comprirent assez vite qu'il suffisait seulement de retourner grosso-modo 5% des citoyens favorables d'alors pour faire basculer le résultat. Bien décidé à ne pas laisser se reproduire les erreurs du passé, ils savaient aussi qu'il leur faudrait mener campagne différemment. Ils rivalisèrent donc d'inventivité dans leur façon de communiquer.

En plus de traiter la proposition de l'UDC par l'indignation et le mépris habituels - les vieilles recettes ne meurent jamais - les adversaires du texte déplacèrent le débat sur le terrain de la société civile et du prétendu respect des institutions. Est-ce à dire que les 40% de citoyens partisans du texte n'appartenaient pas à la société civile? Qu'en votant démocratiquement sur une initiative populaire ils ne respectaient pas la démocratie directe?! Aucun éditorialiste pour poser ces questions...

On vit au contraire émerger autant d'officines politiques présentées comme "apolitiques" et drapées de l'intérêt supérieur monter au front pour "dénoncer" la nouvelle proposition de l'UDC, appels complaisamment répétés par des médias trop heureux de relayer la propagande sans avoir à l'inventer eux-mêmes.

Bien entendu, ces officines étaient totalement politiques, soit comme émanations de la classe politique elle-même, soit avec un intérêt direct ou indirect à la poursuite de la gabegie actuelle en matière de criminalité étrangère (par exemple parce qu'ils en vivent professionnellement, ou pour ne pas déplaire à la libre-circulation si bien vue de l'Union Européenne). Leur multiplication pléthorique en devint presque caricaturale. Pour un aperçu - non-exhaustif - des groupes de pression tentant d'influer sur le vote populaire on aura compté:

suisse-nazi_landolt.jpgCe feu roulant de reproches et de menaces était définitivement intimidant et on se demandait même si le citoyen avait encore matière à décider. Mais pour l'Homo helvéticus moyen, peu intéressé à la politique et sans opinion particulière sur le sujet, l'illusion était parfaite: on avait vraiment l'impression d'une mobilisation de toute une frange de la société face à une UDC qui tentait par son initiative - parfaitement respectueuse de la démocratie directe faut-il le rappeler - de fomenter un véritable coup d’État.

La mobilisation eut également lieu sur les réseaux sociaux, l'objectif étant de créer un buzz mineur mais suffisamment important pour être relayé par les médias, qui se chargeraient de lui donner un écho encore plus large.

La campagne enthousiaste et globale des adversaires de l'initiative donna lieu malgré tout à quelques dérapages ; pensons à Martin Landolt du PBD qui ne trouva rien de mieux que de traiter de nazi les partisans de l'initiative, drapeau suisse nazifié à l'appui - et persistant dans l'excès en allant jusqu'à placarder son visuel en gare de Zurich.

Mais ces écarts, bien rapidement pardonnés puisque provenant du bon camp, ne furent que des aspects mineurs dans une campagne d'opposition bien menée.

...Et une UDC qui se laisse vivre

Le premier parti de Suisse partait d'une situation globalement favorable: une situation nationale et internationale lui donnant raison sur toute la ligne, une initiative remportée en 2010 et des moyens financiers conséquents pour une campagne cruciale.

Dans une hallucinante décision qui restera dans les annales des mauvais choix tactiques, certains stratèges de l'UDC pensèrent sans doute que pour l'emporter il suffirait de répéter la campagne de 2010. Grossière erreur. Comment croire qu'on puisse gagner deux parties de suite en jouant les mêmes cartes?

Les citoyens eurent donc la surprise de revoir resurgir un visuel de campagne vieux de six ans, la fameuse affiche du "mouton noir" qui avait en son temps déclenché un tollé médiatique parfaitement artificiel.

Et ce fut tout.

Pire encore, l'UDC refusa d'attiser la polémique et mena une campagne discrète, limite "bon enfant". Disparues, les affiches sur "Ivan S. le violeur". Effacés, les encarts dans la presse. Les Suisses n'eurent droit qu'à des tout-ménages estampillés UDC (avec les deux moutons) ce qui les amena à les jeter tout aussi sec à la poubelle, non seulement parce qu'ils avaient été dressés à bannir ce visuel, mais aussi parce que ce matériel ne répondait pas suffisamment aux reproches formulés par les adversaires de l'initiative.

On avait l'impression que l'UDC ressortait du matériel d'archive.

Bien sûr, le parti ne resta pas inactif face à une campagne prenant la mauvaise direction. Il tenta tant bien que mal de corriger le tir, notamment en prenant pour exemple les agressions sexuelles de Cologne, expliquant que pareils individus seraient expulsés avec l'initiative alors qu'ils sont protégés de tout refoulement selon droit actuel. Las! C'était trop peu, trop tard pour espérer reprendre l'avantage.

Lendemain de bataille

Victorieux face à un texte qui semblait un temps destiné à l'emporter, les éditorialistes laissèrent éclater une joie sauvage. Le temps n'était pas à l'apaisement, mais à la curée. Tant pis pour les 53,5% de Suisses qui approuvèrent le texte de 2010 et ceux qui soutinrent à 40% celui de ce dimanche.

Pourtant, l'UDC n'a pas démérité. Le nombre de citoyens soutenant le texte est similaire à celui qui obtint une majorité en 2010. La différence a globalement joué dans la mobilisation de citoyens qui, habituellement, ne votent pas. Nombre d'entre eux, particulièrement les jeunes, ont été sensibles aux thématiques liées à l'expulsion pour de "petits délits", ce qui est un fieffé mensonge. Le mensonge paie donc dans une votation. C'est fort mauvais signe, car il est probable qu'il sera utilisé encore plus souvent à l'avenir.

Comme l'écrit Roger Koppel, "Non sans surprise, les adversaires extrêmement bien mobilisés de l'UDC ont vaincu l'UDC avec un thème de l'UDC dans le style de l'UDC, parfois même encore plus dur. S'il est vrai que le plagiat est la plus haute forme de reconnaissance, la question se pose de savoir qui a vraiment gagné le week-end dernier."

En effet, si l'UDC annonçait près de dix mille renvois de criminels étrangers par an, le Parlement et le Conseil Fédéral en annonçaient environ quatre mille avec la nouvelle loi qui s'appliquera à la place. Les six mille de différence représentent les étrangers criminels qui pourront éventuellement récidiver dans le pays - et encore, seulement si les vainqueurs de dimanche n'ont pas exagéré leurs chiffres.

Les adversaires du texte ont promis l'impossible, plus de sécurité avec moins de renvois.

Il n'est pas du tout certain que le peuple suisse y trouve son compte, évidemment, ce qui met les adversaires de renvois "inhumains" en face de leurs responsabilités. Les victimes continueront à s'accumuler ; et lorsque surgiront de nouveaux faits divers impliquant des étrangers qui auraient été depuis longtemps renvoyés si l'initiative avait été acceptée, le grand public aura du mal à rester dupe. Se sentant floué, il pourrait éprouver quelque colère.

Qu'on se le tienne pour dit, désormais, chaque texte proposé par l'UDC sera probablement "nuisible à l’État de Droit", "injuste", "excessif" et "brisera nos institutions". La campagne du 28 février change sans doute pour longtemps la manière de communiquer en Suisse: les adversaires de l'UDC ont embrassé et répliqué sans retenue les méthodes qu'ils dénonçaient il y a peu, marque d'une hypocrisie sans complexe. L'appel illusoire d'une prétendue "société civile" sera réutilisé à l'envi jusqu'à ce que les citoyens rejettent un concept antinomique au scrutin démocratique - à moins que la lassitude n'y mette un terme en premier.

Il n'est pas dit que la nouvelle martingale soit garante de futurs succès. L'UDC a en effet rassemblé bien au-delà de son électorat habituel. Imperméable au ras-de-marée de propagande, résistante au matraquage continu de l'opinion pendant des semaines, une frange rebelle de la population a décidé de soutenir envers et contre tout le renvoi inconditionnel des criminels étrangers.

Non seulement ces citoyens qui pensent aux victimes sont plutôt nombreux, mais ils démontrent avant tout une remarquable imperméabilité aux tentatives de manipulation de l'opinion, comme des bactéries résistantes à toute forme d'antibiotique. Probablement perdus à jamais pour nos bien-pensants, ils pourraient former la prochaine extension de l'électorat des Démocrates du Centre.

Les vainqueurs du 28 février ont donc quelques motifs d'inquiétude à avoir.

Stéphane Montabert - Sur le Web et sur Lesobservateurs.ch, le 4 mars 2016

8 commentaires

  1. Posté par Jean-Pierre R. le

    Cet inventaire est instructif. Maintenant que les titres universitaires sont galvaudés et périmés suite à l’inféodation des universités par des agitateurs gauchisants, ces “professeurs de droit” apparaissent comme suspects d’avoir été pistonnés au sein des universités pour des raisons purement idéologiques et donc titulaires de diplômes bidon, juste bons à impressionner les idiots utiles de la gauche. Typiquement dans la même engeance, il n’y a qu’à avoir entendu l’ex ministre du logement du gouvernement Hollande, la Duflot pour ne pas la nommer, titulaire d’une licence en géographie et d’un DEA (master) pour se rendre compte qu’il lui a fallu toutes ces études bidon pour débiter à la télévision publique que le Japon se situait dans l’hémisphère sud… On voit donc bien qu’un ramassis d’imposteurs universitaires sert de faire valoir auprès des crédules qui n’ont pas encore mesuré l’ampleur de ces conspirateurs-scélérats. Pour les entreprises sérieuses c’est la perspective de devoir engager des universitaires bardés de diplômes qu’à la condition qu’ils repassent un examen dans un cadre fixé par l’entreprise. Belles économies en perspective.
    http://www.letudiant.fr/metiers/metiers—portraits-de-pros/mes-20-ans-cecile-duflot-11308.html
    http://ripostelaique.com/duflot-et-besancenot-parfaites-illustrations-de-lindigence-culturelle-de-la-gauche-de-la-gauche.html

  2. Posté par Icing le

    Il n’y aura pas d’actes criminels perpétrés par des étrangers ! Les médias collabos vont juste rapporter les crimes sans donner l’origine du criminels …. Sauf bien entendu si il est Suisse .
    Par contre il serait très intéressant de connaître la liste exacte des artistes et personnalités qui ont prêté leurs noms à cette scandaleuse campagne afin que ceux qui le désirent boycottent leurs œuvres, donc leur gagne-pain, ainsi ils réfléchiront à deux fois les prochaines votations !

  3. Posté par John Longeole le

    Monsieur Montabert, votre analyse est brillante.

    Reste à savoir comment tirer les leçons de cet échec pour gagner la bataille de la primauté du droit suisse sur le droit international. Ce ne sera pas chose facile car le parti de l’étranger a obtenu une victoire morale et se drapera dans le manteau de la vertu, de la société civile, de l’état de droit, des droits de l’homme et patati et patata.

    Quand je dis parti de l’étranger je veux dire tous ceux qui veulent vider la souveraineté de tout contenu par le seul jeu du droit international, c’est à dire l’adhésion à l’Union Européenne sans le dire (style Burkhalter).

    Je propose une ligne d’attaque, qui pourrait consister à dire: vous voyez bien que le peuple en Suisse refuse toujours les propositions excessives, comme le renvoi automatique, qui aurait réduit excessivement l’appréciation des cas par les juges. C’est donc la preuve que les libertés, les droits individuels, les droits de l’homme sont mieux garantis par l’ordre juridique suisse que par l’ordre européen dictatorial et non fiable. On pourrait rappeler au passage la cacophonie extrême de l’UE où la France a déjà notifié à Strasbourg qu’elle suspendait l’application de la Convention Européenne des Droits de l’Homme. Il faudrait pouvoir dire: pas de ça chez nous!

    Je sais bien que je propose un renversement des fronts. Je ne suis pas sûr que l’UDC malgré sa discipline, sera capable de cette souplesse. Car maintenant les troupes UDC sont mobilisées à fond dans un combat anti juges. Mais je crains que si on se contente d’en appeler aux sains réflexes des Suisses aux bras noueux, ça ne suffira pas.

    Rappelons nous: l’initiative contre les minarets a passé, non pas grâce à une campagne chrétienne conservatrice identitaire au nom des clochers contre les minarets, mais bien au contraire Freysinger a mis l’accent très habilement sur la défense des valeurs des Lumières, les droits de la femme etc. C’est ça qui lui a donné la victoire.

    D’ailleurs je suis convaincu que cette interdiction des minarets n’a passé la rampe que grâce au basculement d’environ 5% de l’électorat composé de féministes de gauche et de bobos apeurés. C’est ça qui a fait l’appoint. Sinon l’initiative aurait obtenu 48% de oui, mais elle n’aurait jamais passé.

    Il faudra y penser au moment de définir la stratégie pour l’initiative de la primauté du droit suisse.

  4. Posté par Pierre-Jo le

    Merci Monsieur Montabert pour votre fine analyse. J’espère pour elle que l’UDC en fera bon usage.
    Pourtant, je ne soutiens pas du tout ce parti, bien qu’il se pose en défenseur estimable de notre pays, de ses beautés et de son petit peuple face aux élites mondialisantes.
    En effet lorsqu’il s’agit d’objets concrets, il agit le plus souvent en sens contraire! voici quelques exemples:

    — L’UDC a soutenu le 2è tube au Gothard, futur couloir pour camions européens
    — De même, elle soutient aujourd’hui le relèvement du plafond du nombre de camions en transit
    — L’UDC défend le nucléaire, énergie sous contrôle US et potentiellement capable de rendre la vie en Suisse impossible.
    — Elle a aussi soutenu le principe dit du Cassis de Dijon, cadeau à l’UE au détriment des consommateurs et producteurs suisses.
    — S’oppose aussi à un renforcement sérieux des sanctions contre les employeurs de travailleurs au noir.

    et j’en passe beaucoup.

    Ce n’est pas propre à l’UDC: par exemple le PS et les Verts, avec leurs positions immigrationnistes à tout va, sont aussi en contradiction avec les intérêts des travailleurs et de l’environnement qu’ils prétendent défendre.

    J’espère que les électeurs se décideront à l’avenir davantage sur le fond que sur les postures, et que votre parti corrigera le tir.

  5. Posté par R Dormond le

    Et j’ajouterais le côté cool pour les jeunes d’être anti-UDC sans trop savoir de quoi on parle. Un peu comme à l’époque le côté cool du gars qui fume sa marlboro sur un cheval sans se méfier des effets nocifs tardifs que cela engendre

  6. Posté par christian Addy le

    Très bonne analyse, refaite mille fois depuis le fameux dimanche sauf que… il faut regarder devant.

  7. Posté par Pierre H. le

    -le Président de la Confédération ;
    -onze ex-conseillers fédéraux ;
    -des procureurs ;
    -161 professeurs de droit ;
    -l’association des présidents des gouvernements cantonaux ;
    -des personnes issues du show-business (Bruno Ganz, Carlos Leal depuis… Les États-Unis!)
    -200 “personnalités suisses” ;
    -des religieux chrétiens, protestants, juifs ;
    -29 ONG ;
    -la Conférence Suisse des Institutions d’Action Sociale ;
    -les Auteurs de Suisse ;
    -le syndicat Travail Suisse ;
    -les associations industrielles Interpharma et Swissmem ;
    -le Parti Socialiste Français.

    Tous sont arrosés par l’oligarchie mondialiste ??

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