Affaire Giroud (suite). Incroyable : Entente médiatique suisse romande pour censurer? Quel que soit le prix!

 

UN SILENCE HONTEUX

 

Le Matin Dimanche, Le Nouvelliste et Le Temps ont refusé de publier une page de publicité sur laquelle on pouvait lire la traduction française  d’un article de la Weltwoche.

 

Motif: les informations contenues dans cet article les dérangent.

Ils n’acceptent pas qu’un journaliste alémanique reproche à la presse romande d’avoir participé à une campagne de démontage systématique de Dominique Giroud. Et ils ne veulent donner aucun écho à un article qui révèle qu’un ex-journaliste a usé de méthodes douteuses contre Dominique Giroud: il a cherché à le faire enregistrer à son insu, y compris lorsqu’il rencontrait ses avocats.

Pire: il s’est fait complice d’une tentative de hacking sur sa collègue du Temps Marie Parvex en demandant à pouvoir consulter ce qui aurait été prélevé sur l’ordinateur de celle-ci.

Un journal est une entreprise privée qui a le droit d’accepter ou de refuser de publier une publicité. Là n’est pas la question. Dans une démocratie, un journal est le lieu où se concrétise la liberté d’expression. Si un rédacteur en chef décide de faire une entorse à la liberté d’expression pour empêcher la diffusion d’une opinion ou d’informations qui le dérangent, c’est certes son droit, mais à la condition qu’il assume son geste en s’en explique. Sauf à adopter lui-même un comportement autoritaire indigne du débat démocratique.

Nous avons donc contacté les chef-fes des trois rédactions concernées pour leur poser trois questions:

1.Pourquoi votre rédaction a-t-elle refusé de publier sous forme de publicité l’article de la Weltwoche?

2.Partagez-vous notre point de vue selon lequel ce refus constitue une entorse à la liberté d’expression ou, ce qui revient au même, un acte de censure? Si non, quels mots utilisez-vous pour qualifier cette décision?

3.Seriez-vous prêt-e à débattre publiquement de la liberté d’expression et des limites que l’on peut/doit lui imposer selon les circonstances?

En vain. Après relance, Ariane Dayer, la rédactrice en cheffe du Matin Dimanche, a daigné nous répondre « qu’il appartenait à la liberté de chaque rédaction de décider ce qu’elle publie ». C’est tout. Pas un mot pour justifier le refus de publier l’article de laWeltwoche. Quant aux rédacteurs en chef du Nouvelliste et du Temps, ils n’ont, malgré une relance, toujours pas répondu à notre message du 13 février dernier.

Peut-être aurez-vous plus de chance que nous?

Envoyez ces trois questions par Email à (les messages sont pré-formatés, vous n’avez qu’à appuyer sur les adresses Email ci-dessous):

Vincent Fragnière, rédacteur en chef du Nouvelliste:
[email protected]

Stéphane Benoit-Godet, rédacteur en chef du Temps:
[email protected]

Ariane Dayer, rédactrice en cheffe du Matin Dimanche:
[email protected]

Si vous obtenez une réponse, n’oubliez pas de la faire suivre à:
[email protected]

Les médias romands sont-ils prêts à entendre une opinion divergente? La réponse est non. Au contraire, ils refusent tout débat pour éviter de se remettre en question. Cela s’appelle de la censure. En voilà l’illustration:

Le 21 janvier 2016, un journal alémanique publie un article intitulé «Alle gegen Giroud» («Tous contre Giroud»). Cet article affirme que la RTS a conduit une campagne de démontage systématique du vigneron et négociant en vins Dominique Giroud. Il révèle qu’Yves Steiner, un ancien journaliste de la RTS aujourd’hui employé de la Confédération, a usé de méthodes douteuses pour mener l’enquête. En particulier, il a cherché à faire enregistrer Dominique Giroud à son insu, y compris lorsqu’il rencontrait ses avocats. Pire: il s’est fait complice d’une tentative de hacking sur une journaliste en demandant à pouvoir consulter ce qui aurait été prélevé sur l’ordinateur de celle-ci. L’article révèle aussi que Dominique Giroud a déposé une plainte en dommages et intérêts contre la SSR et Yves Steiner.

Dans les jours qui suivent, contrairement à leur habitude de rapporter tous les détails, même les plus anecdotiques et insignifiants, de toutes les procédures ou de toutes les rumeurs impliquant Dominique Giroud, les médias romands font silence sur les informations du journal alémanique. C’est la première forme de censure.

Le 28 janvier 2016, ayant constaté que des informations importantes le concernant étaient tues par les médias romands, Dominique Giroud décide de procéder lui-même à leur diffusion. Il s’adresse successivement au Matin Dimanche, au Nouvellisteet au Temps dans le but d’acheter une pleine page de publicité sur laquelle reproduire la traduction française de l’article alémanique. La rédaction des trois journaux refuse. C’est la seconde forme de censure. Au lieu d’accepter le débat avec un article qui brise le consensus romand, on choisit la solution la plus anti-démocratique et la plus lâche: la censure.

 

Ironie de cette histoire: dans son article du 21 janvier 2016, le journal alémanique s’en prend vertement à l’absence d’esprit critique régnant au sein de médias romands incapables d’ouvrir leurs colonnes à des avis divergents. S’il fallait une preuve du bien-fondé de cette critique, elle est désormais fournie.

Source : ici, 24 février 2016

8 commentaires

  1. Posté par Philippe Tardy le

    Depuis quand les médias sont là pour nous informer et surtout depuis quand ils ont l’obligation morale d’être objectif et de ne pas juger ou condamner avent qu’une affaire passe au tribunal.
    Il n’y a qu’à voir les campagnes anti UDC avant chaque votations ou élections, ce qu’ils font est de l’information ou du bourrage de cranes pour tous les lobotomisés dont on sait dequel côté ils votent ?

  2. Posté par Franz le

    Mise au pied du mur ! Par exemple, l’Hebdo qui annuellement, en arial 36, de manière ciblée, prétend informer sur la feuille d’impôt, donner des conseils en matière fiscale, pour être moins imposé. Quelle imposture publicitaire, quel piège à cons pour vendre un numéro insipide n’apportant strictement RIEN ! Il y a bien entendu un marché de lecteurs pour ces magazines de pacotille. En ce sens la RSR propose un niveau bien plus élevée, bien plus intelligent, bien plus professionnel …

    Et prenez Fémina, chiffon obligatoire avec le Matin Dimanche : de quoi abrutir la femme bo-bo devant l’extrême dilemme en rapport avec l’usage du tampon ou de la serviette hygiénique !

    Qu’aurait dit un Coluche ?

  3. Posté par Franz le

    Concrètement, les médias en général ont pris le pouvoir pour formater le peuple admis grégaire par nature et le mettre au pas en fonction de la pensée élitaire, partiellement dévoyée, vendue aux lobbies.

    Point I : ces journalistes issu(e)s de hautes écoles sont malpoli(e)s, coupent la parole, donnent leur point de vue, interrompent. Ce ne sont que des hyènes délirantes incapables de réfléchir, de poser des questions pertinentes, d’admettre d’autres points de vue. Ce constat est général, pas seulement en Suisse. C’est un pouvoir socialo-gauchisant, bo-bo, bien nourri, mais incapable de répondre à 8 x 9 = ? Cela s’est vu à la TV française !

    Point II : l’information est tronquée, futile, relativisée. Les vrais sujets sociétaux sont laissés de côté. Les hors-formats sont raillés, ridiculisés. Prenons Infrarouge TSR : des débats stériles, idiots, des matches nuls, des invités manquants. A quand un Zemmour, un Onfray et bien d’autres, ces esprits critiques qui dissèquent l’Histoire ? Jean Ziegler, le guignol socialiste de service, l’intellectuel universitaire suffit. Emission théâtrale, arrangée, sans quintessence.

    Point III : les médias vendus à la publicité, aux pressions économiques, ne sont plus capables de s’auto-critiquer, de prendre la mesure de leurs débordements, de leurs indigences. La votation UDC du 28 février confirme ce lobby formaté, soutenu par le fric et instruit par des journalistes éthiquement douteux. La question dépasse largement l’UDC, de par sa nature nationale, sociétale. Il faut aussi dire que ce peuple peut être débile dans la mesure où il gobe des slogans stériles savamment entretenus par une émotivité.

    Conclusion : les médias doivent être mis sous tutelle, car ces fouilleurs de merde (pas tous) prostituent l’éthique au nom de la vente, du fric, du bénéfice. Cette mise sous tutelle a déjà commencé par la défection croissante envers la presse écrite. NON A LA VOIX DE SON MAITRE.

  4. Posté par Jean Ducas le

    Que peut-on attendre d’une caste de petits copains gauchistes?

  5. Posté par Aline le

    Pas étonnant du tout. Si ces red en chef plus que médiocres publiaient un article de la Weltwoche les lecteurs se rendraient compte du niveau très bas de leurs torchons, comparées à la Weltwoche. Ce magazine offre d’ailleurs régulièrement ses pages a des personnes qui ne sont pas du tout dans la ligne de la Weltwoche.

  6. Posté par Gaston Siebesich le

    Quels quotidiens romands? Deux de ces journaux appartiennent comme d’autres au groupes Ringier et Tamedia, appartenant à des milliardaires Zurichois pas particulièrement amis de la Weltwoche et de ce qui n’est pas gauchiste. Pilet, Cherix et Co ont sûrement remué ciel et terre pour censurer la Weltwoche!

  7. Posté par John Longeole le

    Il faut non seulement bombarder ces rédactions de messages, les harceler, les mettre au pied du mur, etc., poliment mais sans lâcher prise, mais il faut surtout, dans un deuxième temps et si on n’obtient pas de réponse entièrement satisfaisante, se désabonner immédiatement du journal en question, si on y est abonné.

    Il n’y a que ça qui les fait réfléchir.

  8. Posté par Pilori le

    Il faut boycotter tous les quotidiens romands ! (A une ou deux exceptions près, tels l’AGEFI ?).

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