Fondée, en 1963, afin de permettre à des ministres, à des députés ou encore à des hauts responsables militaires d’échanger sur les problèmes de politique étrangère et de défense auxquels les Etats Unis et l’Europe sont confrontés, la conférence de Munich sur la sécurité a eu lieu le WE dernier.
Le début de la conférence a été marqué par une signature d’un accord sur la situation syrienne entre le secrétaire d’Etat américain John Kerry et le ministre des affaires étrangères russes Sergueï Lavrov.
Tout à fait mais il faut être prudent sur l’application de l’accord : il ne s’agit nullement d’un cessez le feu mais plus d’une cessation des hostilités. En effet, le caractère définitif de l’arrêt du conflit n’est pas prévu par l’accord. Selon le texte, cet arrêt des combats interviendra après confirmation par le gouvernement syrien et l’opposition ; une perspective qualifiée par beaucoup d’ambitieuse.
Les chances de réussites de cet accord ne paraissent donc pas très élevées…
D’autant plus que même les signataires n’y croient pas vraiment. Côté américain on craint l’inaction russe. Côté russe on dénonce les divergences de discours entre le Pentagone et le département d’État. M. Lavrov a conclu, je cite : « Tout cela veut dire que les Etats Unis ne vont pas cesser leurs frappes aériennes, mais que la Russie doit arrêter les siennes. C’est malheureux, mais ça signifie que cet accord de Munich sera impossible à réaliser, et ce sera la faute des Américains ». Fin de citation.
L’autre sujet de tension a été les propos de Manuel Valls sur l’accueil des migrants
En effet, celui ci a indiqué que la France ne pourrait pas accueillir plus de 30 000 demandeurs d’asiles. Sur le fond, les propos du Premier ministre n’ont pas surpris : les Allemands savent que la France ne veut pas accueillir plus de réfugiés, mais la forme est jugée inconvenante par l’entourage d’Angela Merkel.
Peut on donc dire que tout a divisé lors de cette conférence ?
Tout sauf le constat clinique : nous n’avons jamais été aussi peu en sécurité.
30 septembre 1938, mais 2.0. Et tous ces Chamberlain contemporains qui agitent leurs petits papiers devant des foules d’abrutis sidérés.