La Municipalité de Renens s’offre une belle augmentation

Ci-dessus, l'équipe sortante.

 

Le futur syndic de Renens touchera 170'000 francs annuels, ses collègues municipaux 101'000 francs. Il fait bon diriger une commune de gauche.

Hier soir au Conseil Communal les élus eurent à traiter le préavis "90-2015 - Fixation des indemnités du/de la Syndic/que et des membres de la Municipalité pour la législature 2016-2021", autrement dit, un préavis visant à changer le salaire et le taux d'activité des membres de l'exécutif de Renens.

Le projet, issu des rangs de la Municipalité, vise à passer le taux d'activité des municipaux de 50% à 60% et celui de Syndic de 80% à 100%. Mais ces taux sont purement techniques et ne sont utilisés que pour le calcul de diverses cotisations. La véritable information est liée au salaire. Le futur syndic de Renens touchera donc 170'000 francs annuels et ses collègues 101'000 francs. Malaise...

Pour une commune dont la plus grande partie de la population est issue des couches populaires, pareil niveau de rémunération représente un horizon inatteignable. Les indemnités de la future Municipalité atteindront l'équivalent d'un peu moins de deux points d'impôt! Alors que les temps sont difficiles, le futur promettant de l'être encore davantage, que le chômage à Renens atteint 7,5% et que la situation financière de la commune est inquiétante au plus haut point, était-ce bien le moment de s'attribuer cette augmentation rondelette?

Indigné comme tout un chacun, je me fendis donc de l'intervention suivante devant le Conseil Communal.

 


 

Qui dans cette salle peut s’octroyer une augmentation ses revenus par simple préavis ?

 

La Municipalité.

 

Certains en commission, encore plus gourmands que la Municipalité, citent Lausanne. Lausanne, Lausanne ! Lausanne, 7 municipaux à plein temps gagnant chacun entre 220 et 240'000 francs annuels ! Le Syndic le plus cher de Suisse ! Mais Lausanne, capitale cantonale, cité olympique, a 130'000 habitants, 6 six fois Renens, un budget de 2 milliards, vingt fois celui de Renens, et une dette supérieure à celle du canton… On peut se comparer à Lausanne, oui - et comprendre qu’aucun ratio issu de cette comparaison ne permet de justifier l’augmentation.

 

On s’éblouit d’ailleurs d’autant plus volontiers de Lausanne que cela permet de moins regarder les communes voisines. Bussigny, 4 municipaux à 50% et une syndique à 60%. Prilly, 4 municipaux à 50% et un syndic à 60%. Et leur salaire est à des années-lumière. Pensez-vous vraiment que les autres communes soient sous-administrées ?

 

Alors on nous dit que la fonction n’intéresse pas assez, ce qui est peut-être vrai pour les petits villages, mais certainement pas pour Renens. Voyons-voir, les élections ont lieu à la fin du mois, manquons-nous de candidats ?

 

Alors, toujours pour justifier cette hausse de salaire, on nous parle de tout ce travail abattu, l’Ouest Lausannois, le PALM… Mais, outre que ces projets sont aussi supportés par les autres communes de l'Ouest Lausannois, ils viennent avec leur propre budget, et leur propre personnel.

 

Je conçois fort bien que nos Municipaux travaillent avec acharnement. Mais cette activité n’est rien d’autre que les conséquences de leur propre volonté de transformer la ville de fonds en combles. Ils se sont bâti leur petit enfer personnel.

 

Le portrait reste malgré tout très relatif. Tout le monde a-t-il déjà oublié que cette Municipalité a travaillé en sous-effectif – pendant un an et demi – suite à la maladie de M. Jean-Pierre Rouyet ? Et même si cela n'a pas été facile, je n'ai vu nulle trace de burn-out à l’horizon.

 

Pour les Renanais qui se lèvent le matin, payent de lourds impôts et ne peuvent compter sur aucune clémence dans le secteur privé, ce préavis sonne comme une insulte. 170'000 francs annuels pour le poste de Syndic ! Et on nous parle de "ressources rares" ? Pas pour tout le monde, visiblement !

 

Les Municipaux doivent servir, et non se servir.

 

Pour toutes ces raisons, j’amène tous les membres de cette assemblée dotés d’un minimum d’éthique et de respect envers les contribuables à rejeter ce préavis.

 


 

Après cette diatribe Mme Huguenin vint plaider pour sa cause, expliquant toute la douleur des autorités pour lesquelles les salaires sont exposés en place publique. M'est avis que c'est bien la moindre des choses! Un "moment de honte est vite passé" comme on dit, et à ce tarif annuel les Municipaux renanais accepteront volontiers une petite polémique si au bout du compte l'argent est au rendez-vous! Il était d'ailleurs cocasse de lire dans le texte la Municipalité plaider pour "garder un pied dans le monde du travail" alors que sous son influence la fonction se professionnalise à grands pas...

La vidéo est disponible ici (chapitre 13).

Seule l'UDC s'opposa à ce préavis au moment du vote. Il passa donc la rampe sans coup férir.

Après la séance du Conseil, j'eus une conversation intéressante avec la Syndique Mme Huguenin ; si je lui faisais remarquer que je n'avais jamais affirmé que les Municipaux renanais ne faisaient rien, elle me répondit que cette façon d'attaquer les autorités en place "lui rappelaient le fascisme", ce à quoi je rétorquai qu'en tant que communiste elle devait s'y connaître en révolutions. La conversation fut par ailleurs plus aimable, mais cet échange me fit réfléchir sur le sens de mon action.

Sans surprise, je me distancie des propos de la politicienne d'extrême-gauche. L'UDC ne vise pas à "renverser la table" et à mettre à bas la "société bourgeoise" comme ces mouvements révolutionnaires dans l'attente du Grand Soir. Au contraire, nous respectons les institutions et visons à les préserver de ceux qui en abusent. Comme je le rappelai moi-même à la Syndique, c'est la Municipalité qui ouvrit le feu en premier en décidant de s'octroyer cette augmentation.

Le respect de la démocratie, le contrôle des institutions par la base, voilà le credo de l'UDC. Et si les élus oublient leur rôle de serviteurs de la population, font preuve d'orgueil et commencent à utiliser leur position pour leur profit personnel, c'est notre devoir de s'y opposer et de les ramener à la réalité.

Et cela devrait être celui de tout citoyen.

Stéphane Montabert - Sur le Web et sur Lesobservateurs.ch, le 12 février 2016

7 commentaires

  1. Posté par Pehem Veyh le

    Une augmentation pourquoi ? Pour une chirurgie esthétique ?

  2. Posté par conrad.hausmann le

    Les socialo-bolchéviques savent toujours se servir du bon peuple pour s’enrichir : Rien de nouveau!

  3. Posté par Ueli Davel le

    Il faudrait leur donner au moins le double et une voiture de fonction et retraite à 50 ans. Les camarades qui les ont choisis pour ce job, veulent qu’ils aillent très bien alors soyons larges, ce n’est que de l’argent public, alors….

  4. Posté par Tommy le

    On peut comparer cette attitude à celle de Trotsky, qui prétendait se soucier du peuple, et qui possédait 14 Rolls-Royce.

  5. Posté par pierre steiner le

    Ces salaires aussi bien à Lausanne qu’à Renens sont simplement scandaleux. C’est choquant quand on pense à la situation financière de ces villes et au fait que les socialos qui occupent ces fonctions passent leur temps à critiquer les salaires des dirigeants du secteur privé. C’est honteux et indécent.

  6. Posté par Jeferson le

    Oeufs de lompe, Marie, oeuds de lompe! La gauche caviar, c’est à Lausanne. A Renens les municipaux jouent à péter plus haut que leurs anus, qu’ils ne s’étonnent donc pas le jour où les électeurs leur signifieront que leur politique sent mauvais.
    Les gens sont de moins en moins dupes de ces tartuffes. La seule difficulté, c’est de faire circuler l’information, contrôlée et censurée par ces mêmes gôchistes et leurs petits copains.
    C’est pour ça qu’un site comme lesObservateurs.ch est aussi important.

  7. Posté par Marie le

    Honteux en pensant à tous ceux qui tirent le diable par la queue et soutiennent cette politique rose-caviar.

Et vous, qu'en pensez vous ?

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