Hier le journal satirique Charlie Hebdo célébrait le premier anniversaire de la fameuse et tragique tuerie. Pour l’occasion, le journal a sorti un numéro spécial. Sur la une, avec le bon goût que nous lui connaissons, apparaît un Dieu armé à la barbe tâchée de sang, sous titré : l’assassin court toujours. Charlie, dont les rodomontades n’ont pas accru le courage s’en prend au Dieu des chrétiens, jugés plus placides que les sourcilleux fils du prophète. Ce numéro, tiré à un million d’exemplaires, rend hommage aux victimes, mais ne connaît généralement qu’un succès mitigé.
Comment Charlie a t il fait son deuil ?
Charlie n’a pas compris la leçon. Avec des dessinateurs toujours aussi irrespectueux, la feuille de chou a élargi son lectorat. En tout, presque quatre fois plus de lecteurs qu’ « avant ». Avant, on le feuilletait pour rire, maintenant, on le lit jusque dans les ministères et les ambassades étrangères. Comme le dit notre ministre de la Culture Fleur Pèlerin dans ce journal : « Charlie, c'est l'insolence érigée en vertu et le mauvais goût en principe d'élégance ».
Peut être, mais Charlie est également régulièrement désapprouvé
Le journal a déjà essuyé une plainte devant les tribunaux, de la part de Nadine Morano représentée en bébé trisomique. Devant une couverture comme celle d’hier, les mécontentements fusent. Le Vatican s’indigne. Le porte parole du Kremlin dit simplement « c’est un pur blasphème ». Et depuis quelque temps déjà circule sur les réseaux sociaux le hashtag « jenesuispascharlie ».
Hier, au moment où François Hollande présentait ses vœux à la préfecture de police, un jeune homme d’origine marocaine a tenté d’entrer dans un commissariat de police du XVIIIe arrondissement de Paris
Il criait « Allah Akbar ». Il ne répondait pas aux sommations de la police, qui l’a abattu. Cet homme était connu des services pour une affaire de vol. On a retrouvé sur son corps un papier sur lequel figure un drapeau de Daech et une revendication non équivoque en langue arabe. Tout le quartier de Barbès a été bouclé, rappelant aux Parisiens de tristes événements qui n’ont malheureusement pas fini de ternir notre quotidien.
J’ai reçu un jour en ” cadeau ” un livre recensant les ” meilleurs ” dessins de C.H. Je suis âgé ( j’en ai vu donc ) et non bégueule . Je suis partisan de la liberté de la presse . Mais là quel tissu de cochonneries , d’insultes , d’injures , de fiel , de méchancetés …Je laisse à ceux qui le désirent la ” délectation ” de se vautrer dans ce que l’humanité peut dessiner – souvent avec talent – de plus ordurier . JE NE SUIS PAS CHARLIE , mais , comme VOLTAIRE , j ‘ admets que d’autres le soient ……et donnent leur argent à ce …..comment l’appeler ?
J’ai acheté le “Charlie” de ce mercredi.
Depuis le mitraillage des caricaturistes, dont Charb —à qui j’avais écrit, un jour, pour lui reprocher d’amenuiser la portée de sa caricature par de douteux amalgames, et qui m’avait répondu, fort courtoisement—, j’ai compris que le rire, en France, la satire, de si mauvais goût soit-elle, c’était fini.
Cette parution le confirme. Elle est sans esprit. Charlie, c’est fini!