Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir, a annoncé, dimanche 3 janvier 2016, la rupture des relations diplomatiques entre son pays et l'Iran, en réaction au déchaînement de violences (incendie et sac partiel de l'ambassade saoudienne à Téhéran et manifestation violente devant le consulat saoudien dans la ville iranienne de Machhad), déchaînement de violences provoqué par l'exécution, samedi, en Arabie saoudite, d'un haut dignitaire chiite, le cheikh al-Nimr, avec 47 autres condamnés.
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Dimanche, l'ayatollah Ali Khamenei a réagi avec virulence : « Sans aucun doute le sang de ce martyr versé injustement portera ses fruits et la main divine le vengera des dirigeants saoudiens », a déclaré le guide suprême de la Révolution iranienne et véritable dirigeant de l'Iran. L'Arabie saoudite, comme d'ailleurs la Turquie et le Qatar, soutient, sans l'admettre, les sunnites de l'Etat Islamique (EI). L'Iran soutient les chiites du Hezbollah.
Michel Garroté, 4.1.2016
Règlement de comptes entre ruffians mal embouchés. L’Iran chiite semble viser à la possession des “lieux saints”, La Mecque, ce qui explique son implication dans la bagarre contre l'”état” islamique financé en grande partie par les saoudiens et la Turquie de l’Erdogan, sans parler du Yémen. Il n’y a pas de doute que l’armée des ayatollahs ne ferait qu’une bouchée de l’armée saoudienne. Mais depuis Roosevelt les Saoudiens sont protégés (pétrole oblige !) par les Américains. On voit alors le topo : condamnation onusienne contre l’Iran, formation d’un corps expéditionnaire occidental. Et les Russes ne peuvent pas laisser les atlantistes agir sans réagir. Bref : on dirait bien que le Moyen-Orient est une poudrière comme le furent les Balkans en 1914 et la Mittel-Europa en 1939. Une troisième guerre mondiale, secrètement désirée par les monopoles de Wall-Street pour sortir de leur crise, pourrait bien éclater sous peu. Maintenant, n’est-ce-pas, l’Histoire ne repasse pas les plats. Sauf quelquefois.