Mme Bonfanti doit partir

Philippe Barraud
Journaliste indépendant

On laissera à d’autres le soin de décider si Mme Monica Bonfanti est le plus mauvais patron que la police genevoise ait connu; ce qui est sûr, c’est que sa gestion des événements et sa communication sont clairement nuls. Au point qu’on ne serait pas étonné de sa prochaine éjection, si elle n’a pas le bon goût de démissionner.

.
Les ravages épouvantables provoqués par une poignée de casseurs dans la nuit de samedi à dimanche sont peut-être la goutte qui a fait déborder le vase, et les explications de Mme Bonfanti, dimanche soir sur La Première, étaient à la fois surréalistes et irrecevables, tout comme l’était le ton utilisé pour répondre au journaliste.

.
Mme Bonfanti est coutumière de la méthode: elle commence par dire aux journalistes qu’ils sont des menteurs, et qu’avec une présentation mensongère des faits, ils font croire des choses inexactes aux auditeurs et lecteurs. Pour un détenteur d’autorité, ce n’est pas une façon très efficace de communiquer avec le public, c’est même une faiblesse, surtout si, comme c’est tout de même généralement le cas, les journalistes ont fait une présentation correcte des faits.

.
Comment la responsable de la police peut-elle affirmer sans nuance que la situation a été parfaitement gérée, alors que le centre ville de Genève était littéralement sinistré dimanche matin ? Elle s’est embarrassée dans des circonlocutions absurdes sur le fait qu’il ne s’agissait pas d’une manifestation, mais d’un rassemblement. La belle affaire! Ce qui nous intéresse, c’est que les casseurs ont pu casser à loisirs, alors que la police, présente 90 minutes plus tard sur le théâtre des opérations, n’a rien fait pour éviter les dégâts, ni n’a tenté la moindre arrestation ! Libres comme l’air, les casseurs, merci Madame !

.
Mme Bonfanti a expliqué que la police s’était tenue à carreau pour ne pas aggraver la situation. Tactique justifiée dans certains cas, mais enfin, les manifestants n’étaient que 500, ils n’était pas 1’000 ou 12’000, et leurs intentions étaient connues de la police depuis deux jours. Or la mission de la police, comme elle l’a rappelé elle-même, est de protéger les personnes et les biens, mission à laquelle elle a clairement failli en l’occurrence. En ce sens, le satisfecit qu’elle s’auto-décerne est insupportable.

.
On ne peut pas, comme le fait Mme Bonfanti, se réclamer des suites judiciaires qu’il y aura dans les mois à venir, pour rejeter les critiques face à ses erreurs tactiques. Ni se prévaloir des visites que les policiers de proximité feront auprès des commerçants dont le magasin a été saccagé, «pour leur expliquer comment déposer plainte». Lesdits commerçants auraient certainement préféré qu’on protège leurs vitrines, plutôt que de voir débarquer les pompiers une fois que tout à brûlé.

.
D’autant qu’on ne doit pas se faire d’illusions sur les résultats de ces prétendues suites judiciaires: d’abord il faudra identifier les responsables des déprédations – masqués ou cagoulés, ce ne sera pas facile -, puis prendre acte dans quelques mois ou années de jugements lénifiants et de sursis divers appliqués à des personnes qui auront toutes sortes de circonstances atténuantes. Donc, rien à attendre.

.
Mme Bonfanti aurait mérité quelque indulgence si elle avait reconnu avoir tant soit peu mal évalué et mal géré l’affaire. Mais son déni de l’évidence, sa satisfaction affichée face à un ratage spectaculaire démontre hélas qu’elle n’est pas à la hauteur. Genève a une image à défendre, et de tels événements sont dévastateurs pour cette image. Sa démission spontanée éviterait au gouvernement genevois un nouveau psychodrame.

.

Philippe Barraud /commentaires.com

13 commentaires

  1. Posté par Sébastien le

    @ Cenator
    Oh ! Que renaisse le temps des morts bouffis d’orgueil
    L’époque des m’as-tu-vu-dans-mon-joli-cercueil
    Où, quitte à tout dépenser jusqu’au dernier écu
    Les gens avaient à cœur de mourir plus haut que leur cul.
    (Georges Brassens, Les funérailles d’antant)

    « évaluation d’opportunité » C’est justement là! qu’il y a un problème…

    db

  2. Posté par Cenator le

    O esprits simples, vous ne comprenez rien à rien. Un rassemblement « n’ayant pas fait l’objet d’une autorisation » ne saurait être qualifié de manifestation « non autorisée ». Une si grossière déformation est « interdite en quelque sorte ». Le fait que la police soit restée les bras ballants pendant que les casseurs cassaient et tagaient à qui mieux mieux ne signifie aucunement qu’elle ait été « débordée » : elle a fait une « évaluation d’opportunité ». Dixit Mme Bonfanti. Pour revenir au premier degré : un participant à l’émission Forum a fait observer que si Mme Bonfanti part, elle n’aura été qu’un fusible dans cette affaire.

    db

  3. Posté par Sébastien le

    Le rôle de la police n’est pas de protéger le patrimoine, le territoire, les commerçants et honnêtes gens qui travaillent et paient leurs impôts, mais faire du SOCIAL! Bravo Genève! ——->je sors voter UDC!

    db

  4. Posté par Pierre Adler le

    Faut la destituer au rang de balayeuse de rue. Elle pourra nettoyer la merde que ses amis les alterno-gauchistes ont semée.

  5. Posté par Le pragmatique le

    Une incompétente de plus.

  6. Posté par hausmann. conrad le

    Politiciens et magistrats nuls, fonctionnaires surpayés en grève…Genève ressemble toujours plus à sa voisine la France….

    db

  7. Posté par JeanDa le

    @Jacques: “En tant que femme intelligente elle doit tirer la leçon de cette cacade.”
    Justement, pas sûr qu’elle le soit … pour une cheffe de la police, dire et répéter dans un pays où règne la liberté d’expression “je vous interdis de dire que …” est à mon sens une faute professionnelle grave qui justifie à elle seule sa mise à pied (ou à cheval avec un grand coup de cravache sur les fesses).

    db

  8. Posté par Gilles Bourquin le

    A M. le pseudonyme “Jacques” du 21 décembre 2015 à 15h58: Je constate que vous écrivez masqué comme l’étaient les casseurs de samedi 20 au soir à Genève et pour annoncer des faits totalement erronés. M. Jean-Robert Warynski, ancien chef de la police genevoise, ne s’est pas “retourné dans sa tombe” mais doit être particulièrement fâché que vous l’ayez déjà enterré. Il se porte très bien.

    db

  9. Posté par yvynovitch y le

    Quelle conne cette femme : est-ce qu’elle prend à sa charge le règlement des factures ? …où sont les responsabilités… ah oui, les politiques sont vraiment une race à part… le Maudet est un politique irresponsable ! Pourquoi personne ne leur présente la facture : virez séance tenante ! …n’y a-t-il pas la formule : gouverner c’est prévoir… et la responsabilité de Maudet : 1er commandement, assurer la sécurité des personnes et des biens = il se fout des Genevois.

  10. Posté par G. Vuilliomenet le

    Au fait, est-ce que l’on a entendu parler de suites judiciaires après l’affaire des NO BUNKERS?

    A mon avis, Mme Bonfanti n’est pas la seule qui devrait être éjectée. Il y a des personnes bien plus haut placées qui devraient être virés à coups de pieds au c**

  11. Posté par Jacques le

    Les commandants Panosetti, Landry et Warinsky doivent se retourner dans leur tombe concernant le commandement de la police genevoise actuellement. Que l’on remette un officier supérieur une fois pour tout à la tête de la gendarmerie et non pas une criminologue, si brillante soit-elle. En tant que femme intelligente elle doit tirer la leçon de cette cacade.

  12. Posté par Sergio Morosoli le

    A Madame Bonfanti la culture alternative va comme un gant. Elle défend ses pairs et profite du système. C’est ça le socialisme, le vrai.

    db

  13. Posté par aline le

    Mais cela fait des années qu’elle fait des bêtises, pourquoi est-elle encore à son poste?

    db

Et vous, qu'en pensez vous ?

Poster un commentaire

Votre commentaire est susceptible d'être modéré, nous vous prions d'être patients.

* Ces champs sont obligatoires

Avertissement! Seuls les commentaires signés par leurs auteurs sont admis, sauf exceptions demandées auprès des Observateurs.ch pour des raisons personnelles ou professionnelles. Les commentaires sont en principe modérés. Toutefois, étant donné le nombre très considérable et en progression fulgurante des commentaires (259'163 commentaires retenus et 79'280 articles publiés, chiffres au 1 décembre 2020), un travail de modération complet et exhaustif est totalement impensable. Notre site invite, par conséquent, les commentateurs à ne pas transgresser les règles élémentaires en vigueur et à se conformer à la loi afin d’éviter tout recours en justice. Le site n’est pas responsable de propos condamnables par la loi et fournira, en cas de demande et dans la mesure du possible, les éléments nécessaires à l’identification des auteurs faisant l’objet d’une procédure judiciaire. Les commentaires n’engagent que leurs auteurs. Le site se réserve, par ailleurs, le droit de supprimer tout commentaire qu’il repérerait comme anonyme et invite plus généralement les commentateurs à s’en tenir à des propos acceptables et non condamnables.

Entrez les deux mots ci-dessous (séparés par un espace). Si vous n'arrivez pas à lire les mots vous pouvez afficher une nouvelle image.