Guy Parmelin, nouveau Conseiller Fédéral UDC

Stéphane Montabert
Suisse naturalisé, Conseiller communal UDC, Renens

C'est désormais chose faite, le gouvernement helvétique est sous toit.

Une matinée à suspense, surtout vers la fin

Le seul suspense concernait, il faut bien le dire, l'élection d'un éventuel second Conseiller fédéral UDC au gouvernement. Le reste de la matinée se déroula comme du papier à musique avec la réélection convenue des 6 sièges des sortants avec force applaudissements complaisants - de quoi occuper les journalistes sur des fils d'actualité en continu, brodant sur le nombre de voix réunies par celui-ci ou celle-là face à une Assemblée fédérale absolument placide.

Pour mémoire, voici donc les scores obtenus par les différents sortants, réélus par ordre d'ancienneté (compte tenu d'une absence, il fallait 123 voix pour être élu):

  • Doris Leuthard, PDC, 215 voix.
  • Ueli Maurer, UDC, 173 voix (10 voix allèrent à Thomas Hurter, conseiller national UDC de Schaffhouse, que certains considérèrent dès lors comme l'éventuel "candidat sauvage" contre le ticket UDC officiel.)
  • Didier Burkhalter, PLR, 217 voix.
  • Simonetta Sommaruga, socialiste, 182 voix.
  • Johann Schneider-Ammann, PLR, 191 voix.
  • Alain Berset, socialiste, 210 voix.

Après ce passage obligé laborieux et débordant de complaisance - Eveline Widmer-Schlumpf eut droit à deux ovations... - vint le seul petit suspense, savoir qui allait l'emporter entre Thomas Aeschi et Guy Parmelin. Le sort du tessinois Norman Gobbi semblait déjà joué mardi soir après l'interview des candidats par les différents groupes politiques, les socialistes ayant déclaré que "jamais" ils ne voteraient pour lui.

Vint enfin l'élection du nouveau venu.

  • Premier tour, Guy Parmelin, 90 voix ; Thomas Aeschi, 61 voix ; Norman Gobbi, 50 voix ; Thomas Hurter, 22 voix ; Viola Amherd (Conseillère nationale PDC haut-valaisanne), 16 voix. Le score de Norman Gobbi fut étonnamment bon, et les voix éparses entre Thomas Hurter et Viola Amherd illustrèrent le manque de coordination de la tentative de putsch opérée par une partie de l'Assemblée Fédérale.
  • Deuxième tour, Guy Parmelin, 117 voix ; Thomas Aeschi, 78 voix ; Norman Gobbi, 30 voix ; 14 voix éparses. Guy Parmelin n'était plus qu'à six petites voix de l'élection.
  • Troisième tour, Guy Parmelin, est élu avec 138 voix. Thomas Aeschi a encore reçu 88 voix et Norman Gobbi ferme la marche avec 11 voix.

Pourquoi si peu de suspense? Pourquoi, au grand dam de tous ceux qui détestent l'UDC, les partis politiques ne décidèrent-ils pas de réitérer leur "coup" de 2007 avec Eveline Widmer-Schlumpf? Les éditorialistes se pencheront longuement sur la question dans la presse demain matin. Pour ma part, j'estime qu'il y a plusieurs explications. Par exemple, la force électorale accrue du groupe UDC-PLR, qui, s'il n'a rien d'une alliance, représente tout de même une grande quantité de parlementaires prêts à jouer le jeu du ticket UDC. Celle-ci s'étant pliée de bonne grâce aux contraintes imposées par les autres formations politiques, personne n'avait d'excuse commode. On aurait pu citer aussi l'absence d'effet de surprise et l'absence de candidat sauvage suffisamment à gauche comme l'UDC pré-PBD parvenait à en fourbir à Berne. Mais, comme je l'évoquais il y a quelques jours, je ne doute pas que le PS se soit échiné à en chercher jusqu'au dernier moment.

Roger Nordmann, chef de groupe pour le PS, n'exprime pas autre chose dans son discours d'avant-vote:

Du point de vu du PS, le siège vacant doit revenir au centre. A l'intention de M.Cassis, le pays n'a pas vécu de crise institutionnelle au cours de ces 8 dernières années. Nous regrettons donc que le centre ne revendique pas le siège de Widmer-Schlumpf.
Le ticket UDC est tout sauf enthousiasmant et nous regrettons que le centre ne choisisse pas un candidat, même UDC, mais hors du ticket. (...)

Essayé, pas pu.

En fin de compte, je pense que la première raison est à chercher du côté du Conseil Fédéral actuel. Il ne comporte qu'un seul UDC bien esseulé. En 2007, il fallait impérativement éjecter l'incontrôlable Blocher ; en 2015, il n'y a personne à évincer. Il n'a jamais été question de chasser Ueli Maurer, affaibli après son échec dans l'acquisition du Gripen. Les candidats fournis par l'UDC, pour inacceptables qu'ils paraissent aux yeux du centre et de la gauche, ne peuvent se comparer avec le sentiment d'horreur que suscitait M. Blocher à l'époque auprès de ses adversaires politiques - et le suscite encore.

Quoi qu'on en dise, il n'y a ni respect des institutions, ni candidat UDC séduisant, ni retour de la formule magique ; les parlementaires helvétiques n'ont certainement pas renoncé à leurs intrigues de couloir, seulement à déclencher une nouvelle crise politique.

En ce 9 décembre 2015, ils ont simplement conclu que pour cette fois, le jeu de la candidature surprise n'en valait pas la chandelle.

Guy Parmelin élu

Parmelin.jpgGuy Parmelin est donc au Conseil Fédéral après 17 ans d'absence du canton de Vaud. Il est probable que face à la terreur que M. Aeschi suscitait à gauche, nombre de parlementaires auront choisi le "moindre mal" que représentait le viticulteur de Bursins, malgré ses faiblesses linguistiques. Comme dit l'adage, mieux vaut frayer chemin avec le diable qu'on connaît...

Il est clair que les voix de M. Parmelin sont bien venues de quelque part, ce quelque part pouvant être la gauche. Cela en chagrinera certains, qui voyaient en sa personne la candidature la plus faible du ticket UDC, comme le rappelle un dessin de Mix et Remix.

Est-ce pourtant le cas? Seul l'avenir le dira. N'oublions pas que M. Parmelin a été soutenu par l'ensemble du groupe UDC à Berne, ce qui en dit long sur sa force à l'interne. Ayant désormais les coudées franches, le soutien de ses pairs et la confiance de l'Assemblée Fédérale, il a désormais toute latitude pour agir selon ses convictions, sans perdre sa bonne humeur habituelle.

Nous verrons donc assez vite au Conseil Fédéral de quel bois M. Parmelin est fait. Mais, pour rappeler une litote typiquement romande, j'espère que nombre des militants UDC méfiants envers Guy Parmelin seront déçus en bien.

Stéphane Montabert - Sur le Web et sur Lesobservateurs.ch, 9 décembre 2015

14 commentaires

  1. Posté par Pehem Veyh le

    @ aline: je suis éberlué par votre mot de (mauvaise) humeur ! En quoi, un paysan serait-il moins à même de gouverner qu’un technocrate tout droit sorti d’une haute école? Ben, justement, je préfère (si on excepte la pianiste) un gouvernement comme le nôtre que celui de toutes un myriade d’autres pays. Un gars qui connaît la vie du citoyen, même si j’aurais préféré mille fois Gobbi, sera bien plus compétent pour s’occuper de nos préoccupations qu’un hologramme qui circule dans l’éther des hautes strates de la finance…..

  2. Posté par pierre steiner le

    Pour situer mon propos je dois dire que j’aurais personnellement choisi Thomas Aeschi, à la fois pour ses compétences économiques et linguistiques mais aussi pour son parcours cosmopolite. Cela dit il ne faut pas sous-estimer Guy Parmelin. C’est un homme sérieux et intègre qui possède une vaste expérience politique par une longue présence à Berne. Son tempérament ‘bon papa’ ne doit pas faire illusion sur ses capacités à défendre fermement les objectifs de son parti. Son atout principal est d’être proche du peuple et d’en connaître les préoccupations et leur vécu. Finalement le fait d’être discret et réservé en fait un parfait citoyen
    suisse. Que demandons-nous de plus à un de nos représentants ?

  3. Posté par Pierre-Henri Reymond le

    Hier, un peu las, j’ai effacé l’enregistrement de l’émission spéciale de la TSR. Ce matin, au vu des commentaires, je décide d’enregistre cet émission en “replay”. Ce qui, notez-le, n’est plus possible avec le mirifique nouveau Bluewin.2. Ayant autre chose à faire, j’écoute d’une oreille distraite. Quand soudain, le nom d’Evelyne éveille mon attention. La présidente fait le panégyrique quasi dithyrambique d’EWS. Laquelle prend la parole ensuite. Je retiens ceci, grosso modo: “la politique est un travail d’acteur. Peu importe la grandeur du rôle, l’essentiel étant qu’il soit bien joué.” Alors en contrepoint je revois la photo qui la montre radieuse aux côtés du ministre de la justice US. Qui, lui, fait référence au grand méchant loup. Bon, un travail d’acteur implique la question de qui a écrit le rôle! Non?

  4. Posté par Economico le

    La presse commence déjà à attaquer le nouveau conseiller. Elle lui reproche d’avoir des compétences qui se limitent aux assurances sociales. Il n’est pas nécessaire de regarder Guy Parmelin pour voir qu’il est droit dans ces bottes. La population peut lui faire confiance.

    Quand à ses compétences, on ne peut pas juger sans connaître. La gauche critique ne pourra pas s’en prendre à l’UDC qui a proposé un diplômé de St Gall et Harward. L’Assemblée fédérale sera l’entière responsable de son choix en cas d’avenir morose pour la Suisse. Elle ne pourra pas mettre la faute sur les conseillers fédéraux UDC, comme ils sont les responsable de l’acceptation de l’immigration de masse.

  5. Posté par Claudine le

    Le commentaire de M. JDV sur les aisselles de Mme Sommaruga m’a fait rire tôt ce matin. Merci beaucoup.
    Par contre, sérieusement, ce geste de Mme Sommaruga me déplaît en tout point. Vivement qu’elle parte “à la retraite”. Je ne dirai rien ou presque non plus sur les critiques envers M. Parmelin concernant particulièrement son manque d’aisance dans les langues…. Combien de conseillers fédéraux / conseillers aux États / conseillers nationaux germanophones peuvent s’exprimer en français ??? Il apprendra. Moi, j’ai bien appris le suisse-allemand il y a 2 ans, et je continue… et je suis juste un peu plus âgée que lui. Et méfiez-vous des “gentils”… ils sont moins tonitruants, font moins de bruit, brassent moins d’air que les agressifs, mais leur détermination n’en est pas moins ferme ! je l’ai personnellement vécu dans ma vie professionnelle. Bon, d’accord, je suis aussi vaudoise ! Allez, santé conservation !

  6. Posté par John Longeole le

    Moi je suis enchanté. Je trouve que Parmelin est un type très bien. Jovial, bien vaudois, avec cette malice paysanne. Il est assez pittoresque et sera très populaire, j’en suis certain. Il n’y a aucune raison de penser qu’il n’aura pas des opinions de droite et eurosceptiques bien trempées. De toutes façons, à deux patriotes contre cinq membres du parti de l’étranger, au Conseil fédéral on ne pourra rien faire. On devra compter sur le peuple pour défendre la Suisse. L’essentiel est de ne pas avoir de traîtres comme Ogi, Schmid ou Widmer-Schlumpf.

    Je pense que Parmelin peut faire un bon boulot de conseiller fédéral, disons, qu’il sera un Couchepin, mais en nettement mieux. De toute façon pour moi Parmelin est un radical. Il a tout du conseiller fédéral radical vaudois des années 1950 – 1970. Ca va nous rappeler le bon vieux temps de Paul Chaudet. Et en plus il y a un grand avantage. Grâce à Parmelin l’UDC recueille l’héritage du grand vieux parti radical, comme parti dominant de la vie politique vaudoise, donc romande. Vous verrez que d’avoir un Parmelin au Conseil fédéral permettra à l’UDC de faire des grands progrès électoraux chez les welsches et donc ce devenir très dominant dans tous les cantons, ce qu’aucun autre parti n’a jamais pu faire: ni le parti radical à la grande époque, ni le parti conservateur catholique à la grande époque. De toutes les manières c’est une excellente chose. Et Christophe Blocher, qui s’y connait, l’a dit lui-même. Il est très content et il a bien insisté sur le fait que ça permettra à l’UDC de progresser en Romandie, parce qu’en Romandie c’est beaucoup plus important d’avoir un conseiller fédéral qu’en Suisse allemande.

    Rien n’est plus faux que de dire que c’est l’échec de la stratégie blochérienne. Tout au contraire: cette stratégie était brillante: à tous les coups elle était gagnante. Si ça avait été Aeschi, elle était gagnante car on aurait eu un défenseur farouche de l’Alleingang. Si ça avait été Gobbi elle était gagnante car c’est un dur aussi et c’était un signal à Bruxelles d’arrêter de nous marcher sur les pieds. Et Gobbi semble être un homme politique très habile. Avec Parmelin c’est gagnant aussi pour les raisons que j’ai dites plus haut: un type bien, fidèle, tout en ayant une certaine rondeur, et une locomotive pour l’implantation profonde de l’UDC en Suisse romande.

    A la réflexion je pense que c’est avec Parmelin que le profit est le plus grand pour l’UDC.

    Le génie de Christophe Blocher et Toni Brunner dans la manière de préparer cette élection c’était d’imposer une alternative aux autres partis, donc plusieurs options, et selon celle des options qui était choisie par les autres partis (car de toute façon ce sont les autres partis qui choisissent) cela impose une stratégie un peu différente pour l’avenir, mais dans tous les cas c’est une stratégie gagnante.

    La capacité à imposer à l’adversaire des choix qui vous sont tous favorables, ça c’est le génie des grands stratèges.

    J’applaudis des deux mains.

    Ce soir avec ma femme j’ai bu un verre à la santé du sympathique conseiller fédéral vigneron Parmelin. Et de bon coeur.

  7. Posté par Pierrot le

    Minger était aussi paysan et conseiller fédéral. Pour les anciens dont je suis, de nombreux witz désignés sous le vocable incertain de”Mingerwitz” ont fait le bonheur des discussions de café.
    Mais voilà, nous ne sommes plus en 1940, mais en l’an 2015 avec son cortège d’aberrations, mais aussi d’exigences, et celles-là quelles sont-elles?
    Ce brave Parmelin est plus Juppé que le Pen, d’après ses dires, voilà qui en dit long sur son ignorance crasse du monde et de ses modes de fonctionnement.
    Pour autant le sieur Aeschi dont on ne sait dans quelle colle où plutôt on le devine aurait-il été meilleur? Faire ses études au States puis en Israël, voilà qui fait de vous un “mondialiste” destiné à diriger des banques vers lesquelles portent nos regards.
    Le choix entre un loup et un gentil malléable à souhait, le choix est excellent en 1960, mais, une fois de plus, je le crains, il faudra payer le pris de notre cécité jubilatoire.

  8. Posté par Burnand le

    C’est avec consternation que j’ai appris son élection. Il est vrai que les deux autres manquent d’expérience mais l’UDC aurait eu d’autres candidats plus compétents je pense. Lors du départ de Ueli Maurer d’ici 2 à 4 ans vu son âge, Aeschi aura sa chance. Ou un autre. Espérons que M. Parmelin nous surprendra en bien comme cela a été le cas pour d’autres. Mais j’en doute un peu.

  9. Posté par S.M. le

    Je trouve pour ma part plutôt rassurant qu’un conseiller fédéral ne soit ni juriste ni un apparatchik politicien. Quel pays autre que le nôtre permet à un “vrai” citoyen d’arriver au pouvoir? Beaucoup de courage pour M Parmelin sur lequel nous comptons beaucoup pour préserver l’indépendance et la neutralité ainsi que les droits fondamentaux du peuple suisse.

  10. Posté par Economico le

    Bon courage à Guy Parmelin. La tâche ne va pas facile.

  11. Posté par JDV le

    Une fois de plus lorsqu’il faut lever la main et jurer fidèlité et loyauté au pays la madame Sommaruga a laissé un bras qui pendouille et l’autre plié à moitié avec la main sur le coeur, à gauche de bien entendu.
    Cette femme est lamentable ! A moins qu’elle sente mauvais des aisselles !
    Mais par contre Guy Parmelin aurait bien levé les deux bras si il avait eu la place, bravo !

  12. Posté par Andrea le

    Alors qu’il était clair que le deuxième siège de l’UDC était acquis de plein droit, ce qui me dérange est l’intervention arrogante de Roger Nordmann. Elle ne me surprend pas, mais elle me dérange par sa lecture biaisées de la réalité des forces politiques exprimée par l’électorat, une fois de plus méprisé par cette bande de morveux gauchises à qui je ne souhaite que de disparaître du paysage politique dans les prochains mois.
    Je me sens insulté par leur seule présence en représentation du peuple suisse. Je reste convaincu que plusieurs électeur de gauche auraient envie de pouvoir travailler pour le Pays, mais ceux qui le représentent sont imbu de leur personnes et d’une idéologie qui frôle très souvent la trahison de l’indépendance de la Confédération.

  13. Posté par aline le

    Après une pianiste pourquoi pas un paysan! Gouverner un pays aujourd’hui est très exigeant. Notre CF donne une bien triste image par rapport au gouvernements dans d’autres pays.

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