Climat investigation, de Philippe Verdier

Francis Richard
Resp. Ressources humaines
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Le réchauffement climatique vient de faire une nouvelle victime, Philippe Verdier. Chef du Service Météo de France 2 depuis septembre 2012, il vient d'être licencié par la chaîne de télévision qui l'avait suspendu d'antenne auparavant. Il en a fait l'annonce vidéo, symboliquement, le jour de la fête de la Toussaint...

Le motif officiel de son licenciement? D'après la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, il y aurait eu de sa part confusion entre ses avis personnels et sa qualité d'employé de France 2. En quelque sorte il aurait enfreint un devoir de réserve qui n'existe pourtant pas, du moins pas pour tout le monde.

Car, comme le rappelle opportunément Gilles-William Goldnadel dans Le Figaro du 2 novembre 2015, France 2 n'a rien eu à redire quand Charles Enderlin ou Sophie Davant ont fait la promotion de leurs livres, respectivement Au nom du temple et Journal d'une quinqua, en se réclamant ouvertement de leur appartenance à la chaîne.

Le motif réel du licenciement est tout autre. Avec Climat investigation, Philippe Verdier a écrit un livre qui remet en cause ce que disent sur le climat les médias main stream. Et, ça, c'est intolérable. Où va-t-on si l'on admet des opinions contraires? On est en démocratie, que diable! D'ailleurs les théories scientifiques ont toujours été adoptées à la majorité...

Philippe Verdier n'est pourtant pas un excité. Il ne met même pas en doute le réchauffement. Il précise seulement qu'il marque une pause indéterminée depuis 18 ans. Ce que personne ne nie, mais qu'il ne faut évidemment pas trop crier sur les toits. Ce qui nuirait gravement à l'apocalypse. Les gens pourraient dire: même pas peur!

Selon certains scientifiques la température moyenne du globe aurait en effet augmenté de 0.06 °C pendant ce laps de temps, alors que d'autres corrigent cette estimation et parlent doctement de 0.12°C. Mais ce sont, de toute façon, des augmentations minimes, largement inférieures aux estimations initiales...

Philippe Verdier dédramatise les phénomènes météorologiques violents, imputés systématiquement au réchauffement climatique. Si les alertes météo sont plus nombreuses, ces phénomènes, en réalité, ne le sont pas... Et ces alertes sont de plus en plus performantes, leçons étant tirées des catastrophes meurtrières et coûteuses.

Alors que les médias main stream insistent lourdement sur les conséquences négatives du réchauffement climatique pour la France, Philippe Verdier en souligne, au contraire, les conséquences positives et prend pour laboratoire l'année 2014, une des années chaudes du XXIe français avec 2003 et 2011.

En 2014, la mortalité a baissé. Le tourisme national ne s'est jamais aussi bien porté. Les chantiers BTP n'ont pas été freinés par les intempéries. La facture électrique a baissé. Les réserves d'eau se sont stabilisées. Les productions viticole et agricole ont augmenté sans nuire à leur qualité. Les incendies de forêt ont été moindres etc.

Et dans le reste du monde? En 2014, il y a eu moins de cyclones, moins de tornades, des canicules moins dévastatrices, nulle part de record de chaleur absolu. Mais il y a eu de terribles intempéries hivernales, au contraire de ce qui s'est passé en France, qui ont coûté trois fois plus à la collectivité mondiale qu'en début de siècle...

Philippe Verdier pense qu'il faut s'inquiéter davantage de la pollution de l'air que des catastrophes climatiques. Pour la France, les chiffres parlent d'eux-mêmes. En 2014, comparativement, les catastrophes climatiques ont fait une centaine de victimes et la pollution de l'air, environ quarante-deux mille.

Philippe Verdier est convaincu que les Nations Unies ne sont pas à même de solutionner la question du climat et que ses conférences sur le climat sont inutiles, COP21 comprise. Il place ses espoirs dans la gouvernance locale et dans... la finance:

Dès lors que les dégâts causés par le climat entraîneront des pertes ou des risques insupportables pour les actionnaires, la gouvernance des grandes entreprises s'orientera immédiatement vers de nouvelles stratégies.

Toutes ces considérations font que Philippe Verdier n'est pas tendre avec le GIEC, le Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat, cette créature onusienne, dont il dit que les publications sont orientées et illisibles, que les prévisions se sont avérées fausses, surtout pour ce qui concerne la France.

Il constate d'ailleurs que tout scientifique qui s'oppose au GIEC a du souci à se faire: Le GIEC semble se concentrer uniquement sur la recherche de preuves sur sa théorie, sans avoir la rigueur de rechercher et vérifier les études qui pourraient le contrarier. Les scientifiques qui s'aventurent hors des sentiers battus de l'organisation sont automatiquement considérés comme des sceptiques, ils riquent ainsi leur avenir professionnel.

Philippe Verdier n'a plus de souci à se faire, c'est fait. Alors:

- peut-être qu'il n'aurait pas dû évoquer dans son livre la connivence qui existe entre des personnalités du GIEC, tels que Jean Jouzel ou Jean-Pascal Van Ypersele, et de grandes entreprises du CAC 40...

- peut-être qu'il n'aurait pas dû déconstruire les propos simplistes qu'en début d'année 2015, François Hollande a tenus sur la météo et le climat, allègrement confondus, lors d'une matinale de France Inter...

- peut-être qu'il n'aurait pas dû écrire, même si c'est vrai: Les scientifiques à la solde des gouvernements publient et s'expriment pour mériter leurs crédits de fonctionnement, les politiques reprennent une partie de leurs travaux pour s'attirer la faveur des électeurs.

Philippe Verdier se défend d'être climato-sceptique. Ce qui n'empêchera pas NKM, alias Nathalie Kosciusko-Morizet, de le traiter de connard, même si elle ne lit pas son livre, surtout si elle ne le lit pas, puisqu'elle n'en pense que du mal sans l'avoir lu, comme elle l'a reconnu spontanément lorsqu'elle a été invitée au Grand Journal de Canal + le 5 octobre dernier.

En publiant ce livre, Philippe Verdier a, en tout cas, commis un crime de lèse-majesté à l'égard de François Hollande dont le dada, cette année, n'est plus la mythique inversion de la courbe du chômage. Voyant dans la question climatique une aubaine, il a enfourché un autre canasson, COP21, dont le nom est connoté police de la pensée unique.

François II compte en effet sur la 21e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques pour redorer son blase. Disons-lui tout de suite: ce n'est pas gagné. Car il faillira sans doute, comme dans tous les domaines où il est intervenu personnellement. A part avoir réussi à se faire élire Président de la République, en trompant ses électeurs, qu'a-t-il réussi depuis?

Francis Richard

Climat investigation, Philippe Verdier, 288 pages, Ring

Publication commune lesobservateurs.ch et Le blog de Francis Richard

3 commentaires

  1. Posté par François Etienne le

    La COP 21, les bla-blas économico-écologistes, bref, ce vacarme ayant commencé à Kyoto il y a grosso modo 30 ans, voilà un vaste enfumage, une contradiction majeure avec ce besoin de croissance qui nous est seriné quotidiennement, sous peine d’être au chômage, de péricliter. Ces 2° à ne pas dépasser d’ici 2100 sont un immense mensonge, une imposture, avec actuellement Monseigneur Hollande au service religieux. Copenhague … des milliers de tonnes de CO2 libérés par les transports et des agitations débiles (mais surtout de beaux voyages, de bons hôtels et de bonnes bouffes au frais des peuples) et un résultat non seulement nul, mais négatif.

    Actuellement, de nouvelles techniques énergétiques sont disponibles (pile à combustible, effet Keshe, air comprimé, éolien, solaire) mais le business n’en veut pas, trop attaché qu’il est au carbone, au bénéfice juteux, à la facilité. Foi d’un non-écologiste, être non contaminé par de l’idéologisme dogmatique à la “GIEC”. Un nouveau business est né, celui de l’écologie financière, avec ses blue factories ridicules.

    L’Homme influe certainement sur les dérangements climatiques. Il le sait, mais il le fait pour sa croissance – terme idiot en soi – VW & Cie croissent avec l’expulsion camouflée de nano-particules prenant logement dans nos poumons. Peugeot France prospère avec le diesel et ses rejets cancérogènes connus, sus, mais tus, au nom de l’emploi. Chérie, j’aii un job chez Peugeot, nous sommes heureux. Certes, je suis exposé à un risque fort de cancer du poumon. Nous sommes cependant heureux …

    La délocalisation vers la Chine, le Vietnam, le Bengla-Desh, etc. tue la TERRE au nom du prix le plus bas et de la consommation la plus élevée. Certains rétorqueront que l’espérance de vie augmente. Oui, en Occident (mais à quel prix), NON dans les trois-quarts de la planète où le progrès imposé peut être assimilé à un génocide.

    Toi, Société du déchet qui éduques le consommateur pour le gaspillage, Toi, tu es la génocidaire sous tes formes conviviales. Ingénieurs, chercheurs vendus au Mamon de la rentabilité et de votre ego pourri, pensez-y … La terre crèvera à cause de votre cupidité, si vous ne vous ressaisissez pas rapidement. Politiciens de pacotille, sous-produits incontrôlés du bénéfice immédiat, allez à Paris et criez votre désarroi si vous souhaitez encore appartenir à la race dite terrienne.

    J’ai une pensée émue pour le Chinois moyen qui malgré son masque dérisoire, crève d’asthme, de cancer. Je compatis sincèrement au deuil des quelque 42’000 victimes françaises de la nano-particule Peugeot & Cie. Vous les OCN qui avez culpabilisé l’automobiliste responsable, au nom de VW, Skoda &Cie, faites tête basse, car vous êtes complice de mensonges connus depuis plusieurs années déjà.

    Ce confort apparent repose trop encore sur le malheur d’autrui. On peut faire mieux. On doit penser à autrui, repenser l’Homme et le Travail. De la théorie, direz-vous ? NON, la Vie est une notion si exceptionnelle de beauté qu’elle exige du respect matériel envers la matière, un don divin. Les Temps à venir exigeront une réduction drastique de la folie consommatrice, parfaitement compatible avec le bonheur de vivre selon les Règles divines et cosmiques. Le Progrès, le vrai progrès, n’a aucun lien avec la débauche matérielle qui nous enserre. A bon entendeur, salut.

  2. Posté par Marcassin le

    Je me permets de citer monsieur Werner Munter, spécialiste mondialement reconnu des avalanches, qui se penche compulsivement sur le phénomène depuis trois ans, parlant du GIEC, « ces gens sont des imbéciles qui répètent en boucle des bêtises, le savent et sont payés pour ! »

  3. Posté par Derek M. le

    Voilà une véritable limite à la liberté d’expression dans nos sociétés. Ce genre d’affaires permet à des propagandistes russes ou iraniens de rire de nos démocraties et des critiques qu’elles leur adressent sur la censure. Pourtant de nombreux scientifiques ont démontré (sans passion, sans excitation) que la méthodologie du GIEC était unilatérale et surtout qu’elle ne permettait pas d’établir de CERTITUDES. Or, la certitude n’est justement pas scientifique, elle est politique voire fanatique. C’est bien le problème: les politiques et leurs médias présentent les conclusions du GIEC comme certaines alors que le fondement de l’épistémologie est qu’une vérité scientifique n’est pas absolue et éternelle, ce n’est jamais qu’une théorie opérante dans un cadre expérimental. Et c’est là que le bat blesse: les modèles du GIEC se basent sur 150 ans d’observations environ alors que pour arriver à des conclusions plus sûres il nous faudrait les données sur des millions d’années. Ce n’est pas un hasard que notamment c’est chez les géologues (habituées à l’étude des temps longs) qu’on trouve des sceptiques. Et sceptique ne veut pas dire négateur. Comme l’écrivait Diderot le sceptique est celui « qui doute ou affecte de douter de ce qui n’est pas prouvé de manière incontestable ». Car dans la Grèce antique le sceptique est celui qui OBSERVE et pas celui qui nie (quel glissement sémantique!). Les scientifiques qui observent avec distance critique les travaux du GIEC ne nient pas le fait du réchauffement. On caricature dans les médias inféodés au GIEC ce fait en affirmant qu’ils nient le réchauffement moyen. Ce n’est pas le cas. Personne de sérieux ne nie cette augmentation. Ce qui reste en question c’est l’unicité de ce phénomène (est-ce déjà arrivé?) et c’est pourquoi se baser sur un siècle et demi ne suffit pas pour être certain. Par ailleurs, il y a plein de problèmes très techniques dans les mesures faites par le GIEC, comme partout. Or, le rapport GIEC assène des certitudes pourtant DISCUTABLES selon des analystes tout aussi scientifiques que les membres du GIEC (un organisme scientifique mais aussi politique puisque fondé par l’ONU, financé par des Etats). Comment faire de la science si on ne peut DISCUTER des recherches? Qu’en dirait Galliée? Va-t-on en finir comme avec Michel Servet? Le GIEC est-il le nouveau Big Brother?

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