Source : GHI, 4 novembre 2015
Pendant vingt ans, en Ville de Genève, la gauche a eu le pouvoir. A l’exécutif (elle l’a toujours, quatre contre un), mais surtout au Conseil municipal. Lors de la dernière législature, 2011-2015, dans ce délibératif, c’était déjà plus compliqué. Maintenant, à partir du printemps dernier et jusqu’en 2020, la droite est majoritaire. L’Entente (PDC + PLR) et la Nouvelle Force (UDC + MCG), pour peu que tout ce beau monde veuille bien voter ensemble, ce qui est loin d’être évident, tant les majorités sont protéiformes. Mais enfin, disons que si elle le veut, la droite peut faire la loi pendant cinq ans. Une réalité qui effraye qui ? La gauche, bien sûr ! Une gauche tellement installée dans deux décennies de confort et d’habitudes majoritaires qu’elle peine à prendre en compte la nouvelle donne : au Municipal, elle n’a plus le pouvoir.
Ce qui nous intéresse ici, c’est la très grande peine de la gauche à intégrer, intellectuellement, cérébralement, cette nouvelle réalité. C’est pourtant clair, mathématique : il suffit de faire une addition. Mais certains ont tellement blanchi sous le harnais, tellement pris les habitudes du pouvoir, pendant vingt ans, ils sont tellement dans leurs pantoufles, qu’ils ne peuvent qu’opposer un déni à la nouvelle configuration du pouvoir municipal. Prenez leurs déclarations, leurs écrits : ils s’expriment comme si la majorité de droite, 2015-2020, était une intruse. Une anomalie. L’enfant d’un péché. Le fruit d’un complot. Ils n’arrivent pas à intégrer qu’elle a été élue par le peuple de la Ville de Genève, dans un scrutin parfaitement démocratique.
Prenez le vote sur l’Usine. Nous ne nous exprimerons pas ici sur le fond de l’affaire, mais sur la manière dont certains, à gauche, ont réagi à une décision parfaitement régulière du Conseil municipal. Comme le vote ne va pas dans leur sens (il faudra pourtant qu’ils s’y habituent, d’ici 2020), aussitôt ils s’empressent de noircir moralement la majorité, pourtant légitime, du Conseil qui a pris cette décision. Du coup, ils ne font plus de la politique, ils font de la morale. Cette droite qui ose remettre en cause une subvention, voilà qu’on en fait un auxiliaire de la pire des brutalités. On la dépeint comme inculte, ignare, hostile au puissant génie de la « culture alternative ». C’est juste si on ne dit pas, comme dans la fameuse formule, qu’elle nous sort son revolver. Le procédé est intéressant : ce que la gauche perd en pouvoir politique, par la volonté des électeurs, elle tente de le compenser en leçons morales. Cela se voit, comme un pachyderme dans une fosse d’orchestre : l’opinion publique n’est pas dupe. Les gens, en général, ne sont pas des idiots.
Autre aveu de faiblesse : contester une décision du Municipal en tentant de la faire annuler par le Conseil d’Etat, autorité de surveillance des communes. Un peu comme des élèves, à la récré, qui font appel au surveillant pour arbitrer leurs bagarres. Là aussi, on compense : ce qu’on perd en influence politique, on tente de le regagner par la voie administrative. Mauvais signal. Manque d’habileté. Tout se passe comme si la gauche avait tellement perdu, pendant vingt ans, l’habitude d’être mise en minorité, que là, soudain, elle se trouvait totalement déboussolée. On espère qu’elle se ressaisira. En faisant de la politique. Pas de la morale.
Pascal Décaillet, GHI, Genève, 4 novembre 2015
Elémentaire !
Il ne faut pas oublier que le PS est marxiste-léniniste donc pour la dictature…peut importe le reste. L’erreur de la “droite” est d’avoir laissé le champ libre à l’enseignement “engagé”, champ libre médiatique, champ libre sur la culture. Il n’y a vraiment pas de quoi s’étonner, la gauche de la Ville n’est que le reflet de la gauche fédérale : violence verbale qui se traduit en violence politique de leurs ultras jamais inquiétés, jamais coupables. Quand à l’Usine, elle ne devrait pas avoir de subvention, car c’est plus une officine de propagande gauchiste qu’un lieu culturel.
Mais n’ayez crainte petits fils de bourgeois votre Usine “à gaz” de décérébration de la jeunesse ne sera pas fermée par les parents de ceux qui la gèrent et la fréquentent…
On se demande comment la population peut encore voter pour le couple Cramer-Maury Pasquier. Qu’elle a été le social pendant ces années: creusement du déficit budgétaire, hausse des prix des loyers, baisses des offres d’emploi pour les résidents au profit des travailleurs étrangers et maintenant des coupes dans la formation. Le bilan est calamiteux que personne ne semble vouloir stopper. Je ne serais pas aussi positif que vous sur le courage politique du nouvel équilibre mathématique.
J’aime m’instruire et donc j’apprends que le plr. est à droite, et le pdc. qui est l’extréme centre aussi.On verra la suite sur l’usine par exemple que Mr. Maudet ne veut pas fermer….