Freysinger Oskar veut lui aussi un gouvernement suisse plus offensif

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Oskar Freysinger veut un Conseil fédéral offensif

Bilan, 28 Octobre 2015

PAR MYRET ZAKI Un Conseil fédéral à la politique novatrice, qui ne se contente pas de «suivre le courant», dont les membres ont des aptitudes élevées à la négociation avec l’UE, mais qui recherchent aussi des accords commerciaux avec la Russie, et des relations privilégiées avec l’Afrique: Oscar Freysinger, vice-président de l’UDC, dévoile ce qu’il ferait s’il était élu dans le cercle des Sept Sages à Berne, et fait le bilan de sa gestion au Conseil d’Etat valaisan.

Sedrik Nemeth

«On n’est plus à l’époque où on peut avoir à Berne sept fumeurs de pipe qui se rencontrent tranquillement pour deviser.»

ELECTIONS

Il l’a déclaré le 20 octobre à la radio, au lendemain de la victoire de l’UDC au National: Oskar Freysinger, vice-président de l’UDC, serait prêt à occuper le second siège revendiqué par l’UDC au Conseil fédéral, si l’on jugeait son profil adéquat. Ce 22 octobre, nous rencontrons le conseiller d’Etat valaisan dans ses bureaux de Sion. Nous voulons savoir ce qui le motive à vouloir intégrer le cercle des sept Sages, mais aussi faire le bilan de sa gestion du Département formation et sécurité de l’Etat du Valais depuis 2013.

De prime abord, on penserait qu’il s’est porté candidat au Conseil fédéral sous le coup de l’euphorie. Mais ses visées sur un second siège sous la Coupole expriment avant tout un autre idéal de leadership pour la Suisse. Dans l’immédiat, l’homme politique valaisan garde les pieds sur terre: «En nombre de candidats éligibles, 240 personnes peuvent espérer être conseiller fédéral, et l’issue est des plus imprévisibles; il faut être la bonne personne, au bon moment, au bon endroit, résume-t-il. Cela ne se planifie pas.»

«Collégialité sans faille»

Les candidatures au Conseil fédéral sont tributaires de tant de paramètres – élections au Parlement, démissions, alliances du moment, situation internationale – qu’elles relèvent davantage de la loterie que du plan de carrière, explique-t-il: «S’il s’avère que je suis la pièce adéquate dans le jeu, alors cela se fera.»

L’UDC Valais avait envoyé une lettre cet été pour faire part de la disponibilité de son fondateur. Les sections cantonales ont jusqu’au 13 novembre pour proposer un candidat au groupe parlementaire UDC, qui fera son choix le 20 novembre. «L’UDC Suisse proposera peut-être deux candidats, possiblement trois, escompte Oskar Freysinger. On peut imaginer qu’il y aura un Latin et un Alémanique.»

Quid des doutes exprimés par les autres partis quant au respect de la collégialité par les candidats UDC? Le Valaisan met en avant sa collégialité «sans faille» au Conseil d’Etat valaisan, soulignant qu’il n’a pas remis publiquement en question une seule décision depuis qu’il y siège.

Certes, son CV lui est favorable: multilingue, il jouit d’une expérience de conseiller communal, de parlementaire cantonal, de conseiller national et de conseiller d’Etat. Mais – il le sait – c’est plutôt la remise en cause des bilatérales et de la Convention européenne des droits de l’homme qui serait éliminatoire aux yeux des autres partis, même ceux qui, comme le PLR, soutiennent un second siège UDC.

Oskar Freysinger ne se démonte pas. Pour lui, la réalité est que le Conseil fédéral a besoin de leaders aux profils radicalement nouveaux: «Les défis qui nous attendent sont énormes. La situation financière mondiale va se détériorer. La planche à billets ne pourra pas faire office de création de richesses. L’Europe va connaître des chamboulements monumentaux. Les déséquilibres sociaux vont s’accentuer. Si les gouvernements n’ont plus d’argent pour payer l’assistance sociale, les banlieues vont se soulever.

On n’est plus à l’époque où on peut avoir à Berne sept fumeurs de pipe qui se rencontrent tranquillement pour deviser. Ces temps-là sont révolus.» Plutôt que de se montrer porté au compromis, Oskar Freysinger parle de la nécessité d’avoir, sous la Coupole, des «caractères plus tranchés qui peuvent négocier les intérêts d’un pays souverain face à un conglomérat européen qui, de toute façon, va éclater».

Peu effarouché par les intimations des autres partis, il poursuit: «Tout ce que nous avons obtenu à travers les bilatérales, nous pouvons l’obtenir par des accords de libre-échange avec les pays de l’UE. Je refuse le dogme qu’on nous vend. En 1992, on a parlé d’un «dimanche noir» suite au refus de l’EEE; rien n’était moins vrai.»

Est-ce à dire qu’il remet en question les bilatérales, après avoir annoncé sa candidature au Conseil fédéral? Et pense-t-il que des accords de libre-échange favorables aux intérêts commerciaux de la Suisse ne deviendraient pas alors très, très difficiles à obtenir? Cette fois, le vice-président de l’UDC clarifie ses intentions: «Non, la rupture n’aura pas lieu. Il s’agira de respecter la volonté populaire tout en préservant nos relations avec l’UE, mais sans être prisonniers de celle-ci. Nous n’aurons pas une suspension des bilatérales. Il faudrait pour cela l’unanimité des 28 pays de l’UE, ce qui est extrêmement improbable.» [...]

Source, Hebdomadaire Bilan, 28 octobre 2015

 

15 commentaires

  1. Posté par François le

    @Jacques Etter : votre texte est excellent j’y adhère complètement.

    @Burnand
    A lire vos propos on comprend que vos préjugés, votre esprit fermé et votre conformisme étriqués constituent un filtre tellement puissant qu’il vous vous laisse démuni de toute objectivité concernant Oskar Freysinger.
    Votre divers propos et votre attaque contre Oskar Freysinger concernent en partie des caractéristiques d’apparence et révèlent chez vous, au delà d’un conformisme exagéré, une réelle volonté de discréditer et de nuire. Nombreux sont ceux qui ont porté les cheveux longs ou la queue de cheval et/ou la barbe et qui depuis longtemps ont abandonné ce type d’apparat, ils ne renient pas pour autant leur passé ni ceux qui continuent à les porter et cela n’empêche pas les uns et les autres d’évoluer pleinement et d’être crédibles. Oskar Freysinger n’a pas un style déluré et porte le costume-cravate avec classe, mais il n’en fait pas une exclusivité obsessionnelle.
    D’autre part, Vous n’êtes pas sans savoir qu’il ne faut pas se fier aux apparences, que “l’habit ne fait pas le moine” et que de nombreux individus malhonnêtes ont l’apparence impeccable pour mettre en confiance et tromper les gens. Ils sont polis, ont les cheveux courts, sont proprets et sont en costume-cravate (criminalité en col blanc, etc.). Ces escrocs de tous acabits passent inaperçus avec le respect et la bénédiction de la grande majorité des gens, ceux là doivent vous plaire. Je vous invite donc à surmonter votre conformisme qui biaise votre perception afin d’être capable de voir aussi chez ceux qui sont libérés de ces contraintes superficielles et trompeuses, leurs indéniables qualités.
    Contrairement à vos déclarations, Oskar Freysinger a pris de la maturité et beaucoup évolué, sa pensée est brillante, il n’a rien à envier a M Burkalter, de plus la justesse de son analyse politique lui est supérieure, il ferait un excellent conseiller fédéral dont nous serions fiers.

  2. Posté par Jac Etter le

    Certains commentateurs sont la parfaite incarnation de la naïveté et du passéisme helvétique. On pensait que depuis la faillite plus que douteuse de Swissair, la mainmise crapuleuse de l’UE sur nos systèmes judiciaire et démocratique, ainsi que le proxénétisme pratiqué par les USA sur l’ensemble bancaire helvétique, certains ouvriraient les yeux et comprendraient que le monde n’est plus ce salon de thé où l’on pratique la distinction, l’étendage culturel, le verbiage lissé, la bonne éduction et les courbettes. Mais de toute évidence, la fausse humilité et l’image projetée restent des poisons bien présents dans l’esprit de certains.
    Nous avons besoin de représentants à l’intelligence acérée, visionnaire, possédant une connaissance pointue du monde international et des stratégies pratiquées en coulisse par tous ces états hautement corrompus qui, lorsqu’ils n’ont pas endoctriné leurs peuples, leur crachent à la figure.
    Nous avons besoin de guerriers aguerris, courageux qui ne perdent pas leur temps dans la superficialité et l’image. Nous avons besoin d’une élite libre, innovatrice, indépendante dans sa pensée, guidée par la vérité et consciente au plus profond de ses gênes de son libre-arbitre, de sa responsabilité et de sa liberté d’être et du droit de la Nation. Nous avons besoin d’hommes et de femmes comprenant les jeux de prédation et de victimes joués sur la scène internationale. Nous avons besoin d’Hommes debout.
    Pour reprendre une analogie particulièrement parlante et imagée de M. FREYSINGER, ce monde multiculturel est une partouze. Alors assez de tous ces CF qui marchent à quatre pattes, ce n’est ni honorable, ni digne, ni intelligent, ni courageux, ni respectable et les conséquences, en plus d’être hautement humiliantes (voir Mme MCR lors des négociations avec la Libye) en sont catastrophiques pour la Suisse.
    Monsieur FREYSINGER est un Homme debout et en tant que Suissesse, je me reconnais en lui.

  3. Posté par Philippe le

    @burnand: et vous diriez quoi si je discrédite complètement votre texte sous prétexte que vous avez une sale gueule de traitre à la patrie et de vendu à l’UE

  4. Posté par Economico le

    Le manque de pluralité et des consensus trop forts ont mené à une politique qui n’était plus en adéquation avec la majorité des électeurs. Il faut une personne qui contraste avec les 6 autres. Dans le milieu des startups, il y a des CEO avec les cheveux longs qui gèrent très bien leur business.

  5. Posté par Burnand le

    De toute manière, il n’y aura pas un romand de plus à Berne, mais un tessinois à la limite bien qu’on ne connaisse pas de tessinois qui sort du lot à moins qu’on nous l’ait caché … Par contre il y a plusieurs suisses allemands qui sont bien présents et donc c’est probable que ce soit quelqu’un d’outre Sarine. Donc les romands, ce sera pas notre tour cette fois-ci. Nous avons la chance d’avoir deux très bons conseillers fédéraux, M. Burkhalter qui est “l’élite” des conseillers fédéraux actuels, tant sa dignité, la précision de sa pensée, ses capacités, sa maîtrise de l’allemand et de l’anglais, tout en lui est là pour être et rester un excellent conseiller fédéral dont nous pouvons être fiers. A. Berset également a une intelligence vive et une présence digne.

  6. Posté par Burnand le

    Freysinger a quelque chose du rebelle, du révolté, de l’insoumis, de mal éduqué, bref d’ancien “blouson noir”. Je le vois dès lors très mal au Conseil fédéral. A quoi remarque-t-on que quelqu’un a changé, évolué ? Eh bien d’abord à son extérieur. Or, avec sa queue de cheval et son style déluré qui ne change pas d’année en année, il est évident qu’il n’évolue pas. A 20 ans on a tous été rebelles mais ensuite on s’est rendus compte que dans la vie professionnelle notamment, l’extérieur compte pour beaucoup, et que les cheveux longs c’est cool jusque vers 30 ans mais ensuite on évolue, on prend de la maturité, on fait la part des choses. Enfin, tout le monde sauf par exemple Oskar Freysinger qui n’a pas évolué d’un pouce. Or, au Conseil fédéral il faut aussi savoir évoluer, changer intérieurement avec le poste et … se remettre en question.

  7. Posté par Pierre-Henri Reymond le

    Oskar Freysinger est interviewé par Charlotte d’Orellas, ce matin sur Boulevard Voltaire.

  8. Posté par Economico le

    Il ne rentre pas nécessairement dans le consensus, il cherche des solutions alternatives. Est ce que nous avons eu raison de faire comme Merkel en sortant du nucléaire alors que même les japonais veulent revenir sur cette énergie. Avec les difficultés d’Areva, est qu’il n’y a pas une opportunité de négocier le renouvellement d’une centrale avec la France en échange de quoi, il pourrait nous lâcher la grappe sur certain point de désaccord. Nous aurons un besoin croissant d’énergie électrique à bas coût et le moment est propice pour négocier. M. Freysinger veut également se rapprocher de la Russie qui a certainement beaucoup à apporter au niveau agricole et énergétique. Le timing est aussi propice avec les difficultés que rencontre le pays. Pour négocier, il vaut mieux être en position de force ce qui est notre cas. Au passage Fitch vient de confirmer la solidité de la Suisse et ne voit pas le vote UDC comme une menace pour le pays.
    https://www.fitchratings.com/site/fitch-home/pressrelease?id=993243

    Lorsque vous négocier vos assurances vous préférer trouver celle qui convient le mieux en fonction des besoins plutôt que de prendre un paquet unique en payant pour des prestations que vous n’avez pas besoin ou des prestations meilleures chez la concurrence. Dans les relations internationales, l’Europe propose un paquet attrayant en apparence qui simplifie le travail des politiques, mais dont certains points sont pas à l’avantage de la population helvétique.

  9. Posté par Le pragmatique le

    Enfin un négociateur qui saurait jouer au poker menteur avec les filous du politburo de Bruxelles. Le CF en aurait bien besoin.

  10. Posté par Economico le

    Je pense que M. Freysinger ferait un bon négociateur au CF. Dans les négociations, il ne se met pas dans la position de celui qui va accepter quoiqu’il en soit. Nous avons besoin d’un politique qui prend une posture forte. A l’exception de M. Burkhalter on a l’impression d’un manque de leadership.

  11. Posté par François le

    Oskar Freysinger Conseiller Fédéral est la meilleure chose que l’on puisse souhaiter au pays. … mais le chemin est pavé d’embûches et de politiciens tordus…

  12. Posté par C dans l'air le

    Oskar fera très bien l’affaire car il aime la liberté et non pas la soumission. Il aime le pays où il vit et le respecte. Il a de nombreuses qualités qu’un grand nombre de nos politiciens lui jalouse. Si nous voulons sauver notre pays, nous devons avoir un CF fort. Nous ne devons accepter en aucun cas le diktat étranger. Ici, c’est les citoyens qui décident et notre CF doit exécuter le choix de la majorité.

  13. Posté par Economico le

    http://www.rts.ch/info/monde/7214165-jose-manuel-barroso-l-europe-est-menacee-par-le-retour-des-frontieres.html

    Les frontières sont une menace ou une opportunité, quelle logique a son discours sur la construction européenne, il tellement dans cette logique qu’il ne peut remettre en question le modèle de Bruxelles. D’ailleurs, il laisse sentir que malgré l’opposition des peuples, l’intégration aura lieu.

    Est ce qu’une personne normale laisse sa maison ouverte en partant en vacances? Il y a de clôture autour des maisons cela ne choque personne. D’ailleurs, ces mêmes personnes qui défendent l’ouverture des frontières ont tendance avoir des clôtures très imposantes avec des systèmes de sécurité, afin d’être certain que personne ne va franchir la propriété. La notion de territoire est également présente chez les animaux, ces comportements n’ont rien de raciste.
    On a voulu supprimer les frontières, les taxes douanières qui servaient à financer la confédération pour les remplacer par une intervention sur les cours de change.

  14. Posté par Jacques le

    On peut toujours rêver, mais Brunner ferait aussi bien l’affaire. Parmelin aussi, ce serait le pied dans la porte et dans 4 ans, Köppel pourrait succéder à Maurer, après avoir fait ses preuves sous la Coupole.

  15. Posté par Zendog le

    Ce serait trop beau qu’ Oskar Freisinger soit nommé conseiller fédéral mais espérons !

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