Pour les candidats Les Républicains, le chemin de la primaire passe par Moscou
Pendant son voyage à Moscou, Nicolas Sarkozy a joué au président bis en prenant des positions différentes de celles de la diplomatie française. Il n'en fallait pas plus pour que les deux autres prétendants à la primaire de 2016 exposent sur leurs blogs respectifs leur avis sur la question russe.
L’air du temps, pour l’opposition, consiste à flatter la Russie tout en gardant ses distances : une véritable gymnastique de la neutralité
Le premier à dégainer fut François Fillon, ami de Vladimir Poutine notamment quand il était Premier ministre, mais qui depuis avait durci sa position en qualifiant ce dernier de "dictateur". Il décida de se positionner sur le dossier syrien : "Nous n'en serions pas là si nous avions une politique étrangère digne de notre tradition diplomatique et plus conforme à nos intérêts. Ce n'est pas en donnant des leçons de morale qu'on arrête une guerre civile. C'est en convainquant nos amis et les adversaires de nos amis de s'asseoir autour d'une même table". Pour François Fillon, "Russes et Iraniens jouent désormais les premiers rôles dans un conflit qui nous concerne pourtant directement en raison de nos liens avec le Liban, de notre responsabilité historique envers les chrétiens d'Orient, des réfugiés qui affluent en Europe et des menaces terroristes qui n'ont jamais été aussi élevées".
Sans le dire clairement, l'ancien Premier ministre rejoint le discours de Nicolas Sarkozy ce jeudi à Moscou où il prône la réouverture du dialogue avec la Russie
Seul candidat à la primaire de 2017 à ne pas s’être exprimé, Alain Juppé ne pouvait plus se taire. Sa position, naguère très antirusse, se moule aujourd’hui sur celle de ses concurrents. Il exhorte sur son blog à parler "franchement" à "ce partenaire incontournable" qu'est la Russie. Il explique, dans un billet intitulé "Voir Poutine et après ?", qu'il faut "parler avec Poutine". "Mais pour lui dire quoi ? Allez y, continuez, nous vous suivons ou bien attention ! Nous avons nos propres lignes". Bien sûr, Juppé favorise la deuxième option.
Rien de nouveau, en réalité, dans le discours des concurrents à la primaire. Il s’agit simplement de se montrer, sans prendre position
La vacuité de ce débat a culminé avec une ultime fausse différenciation entre Fillon et Juppé. Dans son billet, François Fillon tacle ainsi son concurrent : "Récemment, Juppé recommandait de ne pas choisir la Russie contre l'Amérique. Il s'agirait surtout aujourd'hui de parler avec Moscou et Washington pour défendre les intérêts vitaux des Français". Juppé répondit : "La seule certitude, c'est que la France ne se serait mise ni dans la roue des Américains ni dans celle des Russes. Elle aurait eu sa ligne".
Sarko, Fillon, Juppé, Vals, Hollande, tous des traites à envoyer en prison !