Le paquebot est plein

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PHILIPPE BARRAUD

La crise migratoire enfle, mais aucune solution n’est en vue. Pourtant, la propagande continue pour qu’on accueille toujours plus d’immigrants, alors que nos sociétés, même riches, ne sont pas à même d’absorber le choc. Parce que le problème est ailleurs.
Vous n’y croyez pas ? Vous pensez que nous sommes suffisamment riches pour soulager une partie de la misère du monde ? Ce n’est pas une question de PIB et de niveau de vie, mais de seuil de tolérance et de capacités d’absorption, qui sont bien plus faibles qu’on ne le croit. Regardez ce qui se passe dans les grandes villes d’Europe. Le 26 octobre, lors du catéchisme matinal de La Première, on versait simultanément de chaudes larmes sur la condition des migrants, tout en nous annonçant à quelques minutes de distance un triple meurtre d’adolescents dans un quartier de Marseille dominé par les caïds de la drogue, et «peuplé à 90% de personnes issues de l’immigration». Désarmante candeur de la part des journalistes, qui inventent ainsi l’argumentation qui s’auto-détruit !
Le désastre social des banlieues n’est pas une spécialité française: elle est la même en Grande-Bretagne, en Allemagne ou en Suède. Car quoi qu’en disent les dirigeants européens et les idéologues des ONG qui vivent de ce drame, les populations locales ne veulent pas d’une immigration massive de personnes allogènes. Point barre. Plus sages assurément que leurs dirigeants, elles savent pertinemment que pour la plupart ces immigrants ne s’intégreront pas, n’adopteront pas notre mode de vie et encore moins nos moeurs, et pas davantage notre liberté individuelle chèrement conquise. Confrontées au rejet, larvé ou affiché, des populations locales, elles se replieront sur leurs ghettos communautaires, avec leurs propres lois et leurs propres règles, archaïques et liberticides pour les femmes. Comme à Marseille ou à Birmingham. Ce sera donc un échec pour tout le monde, et plus il arrivera d’immigrants en masse, plus les problèmes deviendront aigus.
Il y a six semaines, nous écrivions que la politique irréfléchie de Mme Merkel allait remuer des eaux qu’il vaudrait mieux laisser dormir. Cela n’a pas manqué: les mouvements d’extrême-droite et xénophobes sortent de l’ombre, les attentats contre les centres d’hébergements se multiplient dans toute l’Europe – même si les médias minimisent systématiquement le phénomène – et le rejet de cette immigration imposée d’en-haut s’affiche désormais au grand jour: il a acquis une légitimité.
La tentative européenne de «geler» les vagues d’immigrants au Sud de l’Europe, en Turquie et en Grèce notamment, manifeste un tardif début de prise de conscience, mais il risque de faire long feu. Les immigrants veulent aller en Allemagne, au Royaume-Uni ou en Suède, mais surtout pas dans des camps turcs ou grecs, et ils sauront bien contourner le système.
A la surprise, voire à la déception des journalistes et des ONG, la plupart des immigrants ne manifestent aucun intérêt pour la Suisse. C’est la preuve que la politique dissuasive mise en place porte quelques fruits: il est de plus en plus difficile d’obtenir un statut de réfugié et les aides sociales qui vont avec, des aides plus que généreuses puisque, parmi les Erythréens par exemple, le 90% des réfugiés ayant obtenu le statut ne travaillent pas. Donc, tant mieux si la Suisse n’est pas attractive, cela nous évitera les impasses que connaîtront nos voisins demain.
Un problème souvent négligé dans l’accueil de réfugiés, c’est la déstabilisation de toute la société qu’il entraîne. On a tort de croire que notre société prospère avance comme un paquebot indifférent aux vents contraires, elle qu’elle digérera sans le moindre hoquet des millions d’allogènes; on le voit encore une fois en France, où des lois contraignantes jusqu’à l’absurde tentent de corriger par la force l’inclination naturelle des populations locales et les lois de l’économie, telle l’idée du CV anonyme – ce qui vaut son pesant de cacahouètes ! Vous voulez embaucher quelqu’un, mais vous n’avez pas le droit de connaître son nom, ni de voir sa photo… Cela ne marche évidemment pas, puisque de toute façon, il n’y aura plus jamais de travail pour tout le monde; de plus l’intégration, si elle a lieu, exige un temps très long.
Mme Suzette Sandoz a très bien posé le problème dans un livre récent* cité par Le Temps: «Plus une société est mélangée, moins elle a de références communes et plus elle a besoin de règles et de lois pour imposer les valeurs qu’elle n’a plus.»
Cette remarque est cardinale. Elle rappelle que sans un socle de valeurs fondamentales partagées par l’ensemble de la société, et dont la Suisse reste un bon exemple, cette société ne peut fonctionner harmonieusement, et doit donc recourir à un arsenal pesant de lois et de règlements pour contraindre une vision qui n’est plus partagée par la majorité. C’est ainsi que naissent les lois liberticides et la censure du langage. Elle nous rappelle aussi que les incantations idéologiques sur les bénéfices du multiculturalisme et de l’abolition des frontières ne sont que des slogans creux. Redisons donc cet autre principe essentiel: pour pouvoir accueillir et partager, il faut être de quelque part, être porteur de valeurs fortes, et surtout, oser les affirmer et les défendre

* Que veut dire être libéral aujourd’hui? NZZ Libro, 2015.

 

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5 commentaires

  1. Posté par Pierre Müller le

    @ Myrisa Jones :

    Exact. Je partage entièrement votre avis.

    Tout sera alors pris d’assaut. PHYSIQUEMENT. MATERIELLEMENT.

    On n’en sera plus à se plaindre de voir notre budget se réduire comme une peau de chagrin.

    On devra se battre pour se nourrir et essayer de rester en vie…

  2. Posté par Un observateur le

    Oui, il y a intox des médias qui vont dans le même sens que les politiques biens pensants. Il choisissent un exemple rare de migrant qui n’est pas représentatif par rapport à la masse inculte , analphabète, violente, sans éducation , sans formation incapable de s’intégrer et qui viennent chercher une meilleure vie en Europe, qui font des dégâts dans la société d’accueil et et qui finissent au social et en prison.
    Une phrase qui synthétise la situation ” plus une société est mélangée, moins elle a de références communes , et plus elle a besoin de règles et de lois pour imposer les valeurs qu’elle n’a plus”. Cette phase colle à nos sociétés submergées ( il suffit de se promener dans la rue pour constater un changement radical de populations ces dernières années…stupéfiant…même les maternités et les écoles ), et contredit tous les discours angéliques de la gauche bien pensante .
    J’ai toujours été contre cette invasion brutale d’immigrants qui forcent la porte et qui sont en train de défaire nos sociétés.
    Il est désastreux de donner des titres de séjours et des titres d’asile définitif . Sarkosy l’a compris. Il faut d’urgence créer un nouveau statut du droit d’asile temporaire pour réfugiés de guerre qui doivent retourner chez eux dès que la situation le permet ( les vrais réfugiés politiques sont rares , aiment leurs pays et retourneront contrairement aux autres (99%) qui sont des opportunistes et dont le but est de rester à jamais en ramenant leur famille nombreuse)
    Je fais le pari que ça changera tout car les immigrants économiques sauront qu’ils retourneront chez eux de force et seront beaucoup moins nombreux a venir.

  3. Posté par Myrisa Jones le

    “A la surprise, voire à la déception des journalistes et des ONG, la plupart des immigrants ne manifestent aucun intérêt pour la Suisse.”
    Pour l’instant seulement. Je serai plus prudent avec ce genre d’assertion, car quand ces centaines de milliers de personnes n’auront pas ce qu’elles espèrent à cause du durcissement des règles de l’asile et des conflits sociaux qui vont aller en augmentant, la Suisse et sa situation économique encore florissante par rapport aux pays de l’UE, sera très attractive.
    Les règles et les lois, ils s’en fichent! Ils forceront l’entrée, quitte à rester clandestins. Vous verrez tout cela très rapidement dans les rues…

  4. Posté par Bilou le

    Il est vrai que ceux se contentant de regarder le 19:30 de la RTS doivent le faire kleenex en main… J’ai pu constater récemment à quel point certaines personnes s’accrochent à cette désinformation grossière et irrespectueuse de la vérité, tant la réalité en marche leur fait peur.

  5. Posté par conrad.hausmann le

    La triste réalité est dite.Mais contrairement à ce que nous pensons cette réalité est en grande partie ignorée par du “grand public”.Nous croyons que les gens sont surinformés alors qu’ils sont seulement manipulés : Avez -vous regardé sur la Tsr. les reportages sur les immigrés?Je n’insiterai pas sur la manipulation monstrueuse . Ces immigrés sont péres de famille, ils sont ingénieurs et leurs enfants jouent aux echec dans nos parcs…(émission au 19.30 du Dimanche 25.10.) Rien à voir avec la réalité, mais de la pure intoxication!

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