En mai dernier, le Parti islamique du Turkestan (TIP), organisation djihadiste des musulmans ouïghours du Turkestan oriental, le Xinjiang, situé en Chine occidentale, a publié une vidéo montrant le rôle de ce groupe dans la bataille pour s’emparer de la ville syrienne Jisr Al-Shughur. En outre, divers médias ont évoqué le rôle de la Chine, aux côtés de la Russie, dans le conflit syrien (concernant ces deux événements, voir les nombreux liens vers sources en bas de page).
Dans ce contexte, sur lepoint.fr, Caroline Galactéros écrit notamment, le jeudi 15 octobre 2015 (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Les Chinois tirent parti du mouvement russe en le rejoignant dans une démonstration de puissance et de contre-influence inédite vis-à-vis de Washington. Pékin affiche aussi sa détermination à éradiquer à la racine la menace séparatiste ouïghour, comme les Russes le font vis-à-vis du Caucase avec les Tchétchènes. Leur porte-avions Liaoning est désormais à Tartous, porteur de chasseurs bombardiers J15, d'un millier d'hommes et d'hélicoptères d'attaque. Il y a retrouvé le sous-marin géant russe Dimitri Donskoi, doté de 20 missiles intercontinentaux (200 têtes nucléaires, portée 10 000 kilomètres) et le croiseur lance-missiles Moskva. La Méditerranée orientale est donc sanctuarisée.
Caroline Galactéros : Un déploiement de puissance qui vise une démonstration d'ordre stratégique, bien au-delà de la Syrie et même du Moyen-Orient. En déployant des vaisseaux de guerre dissuasifs au propre et au figuré, en tirant depuis la Caspienne des missiles de croisière Kalibr, Moscou (et Pékin) démontrent non seulement leur renaissance militaire, mais adressent à Washington un avertissement tangible : l'Eurasie n'est plus sous contrôle américain. L'axe Moscou-Pékin, avec leurs clientèles associées en cours de consolidation, consacre la montée en puissance d'un challenger sécuritaire à l'Otan : l'organisation de Shanghaï.
Caroline Galactéros : Le leadership américain sur l'Orient a vécu. À cet égard, la centralisation de la coordination opérationnelle entre la Russie, l'Iran, l'Irak, la Syrie, et le Hezbollah de manière plus informelle, que certains appellent « l'axe 4+1 », marque une convergence d'intérêts sans équivoque, même si chacun conserve son propre agenda et ses arrière-pensées. Le gouvernement irakien vient d'ailleurs de donner à Moscou l'usage de sa base al Taqadum de Habanniyah, à 75 kilomètres de Bagdad, qui permet d'ouvrir un corridor aux avions russes vers la Syrie, mais pourrait aussi servir de base pour des missions russes de bombardement au nord de l'Irak même.
Caroline Galactéros : L'installation de la Russie comme acteur majeur au Moyen-Orient, arrière-cour américaine traditionnelle, est aussi une « réponse du berger à la bergère » aux actions diverses de déstabilisation américaines et occidentales dans sa propre arrière-cour : ex-satellites soviétiques mais surtout Ukraine, Géorgie, et désormais Azerbaïdjan qui subit de croissantes pressions américaines. La Russie sera donc au cœur de tout accord politique futur, pour le garantir ou le compromettre si elle n'y trouve pas son compte. Les États-Unis et leurs alliés, qui ne peuvent plus s'opposer à l'offensive russe, en sont réduits à jouer désormais Moscou contre Téhéran, probablement en marchandant avec les uns ou les autres la levée des sanctions en échange d'un affaiblissement de leur alliance de circonstance en Syrie et en Irak.
Caroline Galactéros : Moscou réalise un rêve vieux de cinq siècles, celui d'une puissance militaire russe durable en Méditerranée, mais surtout poursuit une ambition majeure : celle d'un monopole russe des routes et de la distribution de gaz vers l'Europe via la démonétisation énergétique de l'Ukraine par le nord, avec notamment la bénédiction allemande, et le contrôle de la concurrence iranienne ou qatarie qui pourrait emprunter les pipelines du nord de la Syrie. La Méditerranée orientale regorge de gaz et les enjeux énergétiques en arrière-plan de ces grandes manœuvres ne doivent pas être oubliés car, comme toujours, les grilles de lecture économiques du conflit, soigneusement éludées par les acteurs, sont en fait premières.
Caroline Galactéros : Si l'on prend un peu plus de recul encore, on voit se confirmer le basculement du focus stratégique américain vers la mer de Chine orientale. Le président Obama, qui ne peut « être au four et au moulin » militairement parlant, paraît contraint de laisser faire les Russes au Moyen-Orient pour pouvoir redéployer sa flotte en Asie et venir au secours de ses protégés locaux qui s'inquiètent des ambitions de plus en plus tangibles de Pékin de faire de la mer de Chine sa mare nostrum, conclut Caroline Galactéros, le jeudi 15 octobre 2015, sur lepoint.fr (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
Michel Garroté
https://www.facebook.com/SCOCooperation?fref=nf
http://lainfo.es/en/2015/10/06/china-could-join-russias-action-against-terrorism-in-syria/
http://english.farsnews.com/newstext.aspx?nn=13940706000731
àJ Jacques,
il n’est jamais trop tard pour bien faire. Ne désespérons pas.
@ Fergile et Avi
Votre dispute n’a rien à faire sur ce site, qu’il parasite. Echangez donc vos adresses et allez vous battre en duel. Mais de grâce fichez nous la paix !
Merci M. Garroté, synthèse et analyse élargissant grandement l’horizon et apportant une meilleure compréhension des enjeux en place.
« La Méditerranée orientale regorge de gaz… ». Il serait très intéressant d’avoir votre opinion sur la stratégie et les ambitions russes potentielles quant aux champs de gaz découverts dernièrement dans les eaux israéliennes et leurs incidences sur le plateau du Golan. Car la complexité et volatilité des mécanismes impliqués commencent à faire sérieusement peur.
Avi, vos accusations sont infondées, insultantes, haineuses et relèvent donc de la diffamation.
J’effectue une capture d’écran qui pourra être utilisée si je me décide à vous poursuivre en justice.
Vous en voilà cordialement averti.
@ fergil et Avi
Messieurs, cessez de vous battre à propos d’Israel. Un jeu géopolitique gigantesque est en cours, en comparaison duquel le conflit Israel/Palestine n’a guère d’importance. Je n’aime pas beaucoup Netanyau mais je dois reconnaitre qu’en se rendant à Moscou, il a fait preuve d’intelligence et de bon sens stratégique.
Excellente analyse d’une èvolution prévisible au vu des aventures de l’OTAN en Europe orientale. On a joué avec le feu, poussant la Russie dans les bras de la Chine. Celle ci a tout le temps de voir venir, comme d’habitude, planifiant à long terme, contrairement aux attardés de la Guerre froide. Le problème c’est qu’à terme, la puissance de la Chine finira par écraser la Russie, dont l’atout majeur est essentiellement sa richesse en matières première. Si l’Europe n’avait pas été le caniche des USA elle se serait alliée à la Russie pour constituer une troisième puissance entre les USA et la Chine.C’est probablement trop tard, le temps n’est plus “de l’Atlantique à l’Oural”, comme le souhaitait de Gaulle.
@fergile. Tiens, encore un ennemi d’Israël, c. à d. du peuple juif. Il y en a autant à droite qu’à gauche, on dirait. C’est le point commun de tous les malades de la terre.
Vous dites que les bombardements de Tsahal en Syrie sont « illégaux » (depuis quand est-ce que l’autodéfense contre l’agression est-elle illégale, selon vous? – et selon quelles lois ?), et qu’ils se font « en soutient d’ISIS » (et vous savez cela comment, au juste ? – parce que vous avez lu ou vu des fictions antisionistes sur des sites lunatiques ?), et vous affirmez que Netanyahou espère « pousser les USA et ses autres alliés à déclencher une guerre mondiale en agressant la Russie » (encore des délires standard antisémitiques, comme au bon vieux temps des Nazis et des Communistes).
Je peux vous assurer, pour ma part, que si jamais il y aura des comptes à rendre dans un procès du type Nuremberg, ce seront bien des antisémites de votre genre qui seront jugés et condamnés.
L’analyse dans l’article me semble essentiellement correcte. Le faux-président, gauchiste et pro-musulman Obama, dès son arrivée au pouvoir, avait annoncé qu’il voulait faire des USA un pays ordinaire, soumis aux Nations Unis – c. à d. enlever aux USA le statut et rôle de superpuissance. Eh, bien, il a réussi. En se retirant de l’Irak, et maintenant de plus en plus de l’Afghanistan, il a réussi à créer des vides oú le remplacent non seulement des forces révolutionnaires (islamiques) comme ISIS, mais aussi des pouvoirs étatiques comme la Russie et la Chine. Pour ces derniers, surtout, Obama est une aubaine, un amateur facile à battre, un homme sans intelligence et sans volonté de gagner incapable de jouer dans la cour des grands. S’il y a une personne au monde qui nous mène à la guerre mondiale, c’est bien ce Nobel de la paix non-mérité.
Il semble que ceux qui, depuis tant d’années, se comportent sur la scène internationale en barbares terroristes et arrogants, finançant et manipulant d’autres barbares terroristes, moins riches mais très motivés à le devenir, quand ils ne font pas intervenir leur propre armée (et souvent les deux ensemble comme actuellement en Syrie), devront désormais se plier aux lois internationales.
Même si Netanyahou semble refuser, malgré la demande de Putin, de cesser les bombardements illégaux de Tsahal en Syrie en soutient d’ISIS, espérant ainsi pousser les USA et ses autres alliés à déclencher une guerre mondiale en agressant la Russie, il ne parviendra pas à ses fins et devra lui aussi, pour la première fois, baisser la tête en espérant ainsi éviter le jugement qui, à n’en pas douter, le condamnera lui et ses pairs (Obama, la famille Bush, Hillary Clinton, Tony Blair, Hollande, Sarkozy et consorts) pour crimes contres l’humanité lors du procès de Nuremberg 2.0, qui se déroulera lorsque les gens sensés et déterminés qui prennent le pouvoir actuellement, tant économiquement que militairement, le décideront.
Le changement de paradigme est réel, la situation s’est renversée et ceux qui tentent encore désespérément de le masquer au public en seront pour leurs frais.