Le 5 octobre à midi, sur France 24, la présentatrice (mérite t-elle le titre de journaliste ?) résume le résultat des élections qui ont eu lieu ce dimanche au Portugal en une phrase particulièrement révélatrice : « La droite reste au pouvoir malgré deux années d’austérité…/… Sa victoire est surtout due aux divisions de l’opposition ».
En quelques mots parfaitement calibrés, cette déclaration remue tout un ensemble de signifiés qui peuplent le paradigme de la pensée socialiste. Et tait en même temps les éléments du réel qui auraient pu éventuellement s’opposer à ce paradigme dans l’esprit du téléspectateur.
Les signifiés du paradigme de la pensée socialiste
Ce paradigme dont France 24 nous abreuve continuellement contient tout un ensemble de mythes dont les suivants :
-lorsqu’un pays est ruiné, et a trop tiré sur la corde du crédit, l’austérité n’est qu’une option parmi tant d’autres et ne s’impose absolument pas ;
-non seulement elle ne s’impose pas mais c’est l’option la plus douloureuse et la moins efficace : comment en effet retrouver la croissance tout en réduisant les ressources des ménages ?
Lorsqu’un pays est endetté, il est bien évidemment odieux de lui demander d’économiser sur son train de vie. Pourquoi le stigmatiser ? Pourquoi le punir une seconde fois ? La solution ne consiste t-elle pas à alléger la charge de la dette et à trouver des financements de substitution afin de lui donner du confort le temps qu’il se redresse ?
Par ailleurs, il est évident que si la gauche ne s’était pas divisée, elle aurait gagné ces élections. Cette gauche est tellement supérieure, que la victoire de la droite n’est qu’un accident du hasard ou de la malchance. Comment pourrait-il en être autrement ? A fortiori après deux années de rigueur. C’est inimaginable.
Les éléments du réel passés sous silence
A l’inverse, la présentatrice a dissimulé le fait que :
-le gouvernement portugais actuel, qui a osé couper dans les dépenses et réduire le train de vie de l’Etat, a obtenu un début de redressement. Certes, le PIB n’a pas retrouvé son niveau d’avant la crise (2009), mais il reprend du poil de la bête, et les ratios économiques s’améliorent. Ce pays, qualifié « d’anti Grèce » par Wolfgang Schäuble (quelle horreur), a vu en effet le retour de sa croissance, et une inversion (certes mesurée) de l’évolution de son taux de chômage. Le pays est donc sur la bonne voie. Or de toute évidence, ce changement de tendance est à mettre au bénéfice du gouvernement sortant, fût-il « de droite ».
-de toute façon, lorsqu’un pays est endetté, et a abusé du crédit, il lui est impératif de diminuer son endettement. On ne peut pas dépendre ad vitam aeternam des créanciers. Et d’ailleurs, ceux-ci seraient-ils d’accord ? N’y a t-il pas un seuil d’endettement à partir duquel les financements deviennent impossibles ou hors d’atteinte du fait des taux d’intérêts ? La présentatrice a t-elle oublié l’existence des agences de notations et des tensions sur les taux ?
-faut-il d’ailleurs le rappeler, l’avis des créanciers est le problème majeur de tout endetté quel qu’il soit (pays, ménage ou individu). Le raccourci de la présentatrice laisse en effet supposer que rien n’oblige finalement à suivre une politique de rigueur. Un peu comme si tous les financements nécessaires étaient potentiellement disponibles. Et comme si tous les prêteurs potentiels étaient enclins à prêter de l’argent sans contrepartie, ou avec une contrepartie purement symbolique ou repoussée aux calendes grecques…
La désinformation au quotidien
Cet exemple de France 24 n’en est qu’un parmi tant d’autres. Chaque jour que Dieu fait, des informations cruciales passent au broyeur de la désinformation socialiste. France 24 (en français, son équivalent en anglais étant un peu moins militant), France Info, RFI, Canal+, A2, Arte… Nombreux sont ceux qui s’adonnent à cette instillation quotidienne de doses de politiquement correct socialiste.
Avouons-le : ces média sont terriblement professionnels. Comment font-ils en effet pour ne jamais se tromper de discours, pour toujours présenter les informations du côté qui les arrangent, pour sans cesse diaboliser, mépriser ou dénigrer les idées adverses ? Leur ligne éditoriale semble parfaitement maîtrisée. Elle est mise sous contrôle avec maestria. Cela force le respect.
Certes, sur le plan de l’audience et/ou de la gestion comptable, ces média n’apparaissent pas tout à fait aussi doués. Quant à l’aspect informationnel, au culte de l’objectivité, au respect du public, n’en parlons pas… Il y a longtemps que ce n’est plus leur vocation.
Claude Robert, 6 octobre 2015
En effet Alain, on ne peut qu’encourager les auditeurs du site les observateurs.ch d’aller voir les émissions de qualité sur TV Liberté, j’apprécie particulièrement Jean-Yves le Gallou
C’est pourquoi il faut aller sur les sites de réinformation.
Dans cette ligne TV Libertés (fonctionant uniquement par des dons) avec son excellent TJ de 30 min et tous les vendredis une autre excellente émision: E-Media.
Il faut absolument quelque chose de semblable en Suisse.