Réponse au message posté par M. Julien Vlassenbroek, journaliste (RTBF), sur le mur Facebook de la chaîne publique
Cher Monsieur Vlassenbroek,
Votre message, qui a fait le tour de la toile, a dû illuminer la journée de tous les adeptes de la bien-pensance que compte le pays. Vous voilà érigé en parangon de la bonne cause, en héraut de la bonne parole, en héros tout court. Il faut bien peu de choses, désormais, pour construire des statues. Un peu d’antiracisme, exprimé avec suffisamment de virulence et quelques mots bien sentis suffisent pour connaître son quart d’heure de gloire.
Rassurez-vous : le racisme est une chose bien abjecte qu’autant que vous, et probablement même plus, en tout cas avec davantage de sincérité, nous combattons au quotidien.
Seulement voilà : le racisme ne peut se définir autrement que comme l’appréciation négative portée sur autrui en raison de sa couleur de peau ou de son origine ethnique. Cela signifie que toute position autre que politiquement correcte sur l’immigration, les valeurs ou la nationalité ne ressort pas du racisme mais fait partie du débat démocratique que vous prenez soin de cadenasser. La conséquence est que vous allez finir par nourrir la bête immonde que vous souhaitez abattre.
Non, Monsieur Vlassenbroek, les Belges, connus pour leur tolérance et leur accueil, ne sont, dans leur immense majorité, pas racistes. Ils sont juste excédés. Excédés de voir que certains quartiers sont devenus des zones de non-droit. Excédés d’apprendre que même le sirop de Liège est devenu halal. Excédés de constater que la société multiculturelle que vous chérissez a produit l’attentat au musée juif, les tensions ethniques, Charlie Hebdo, l’insécurité… Excédés par les accommodements raisonnables qui les poussent à toujours plus de concessions. Excédés de constater que l’on ne parle jamais du seul racisme émergent, celui qui touche les blancs. Excédés de lire, sous votre plume inféodée au politiquement correct, qu’en matière d’immigration, il n’y a « finalement rien d’extraordinairement exceptionnel à la situation actuelle ». Vraiment, rien d’exceptionnel ? Y croyez-vous seulement un instant ?
Les Belges ont des amis dont les prénoms sont issus de l’immigration. Vous avez bien lu, oui, ce « fameux copain étranger des racistes » au sujet duquel vous glosez tant dans vos thébaïdes, mais qui est la preuve de la tolérance des nôtres et de leur capacité à accepter l’ « autre ». Et vous, pouvez-vous accepter une idée se situant aux antipodes de votre prêchi-prêcha ?
Selon un sondage récent, 61 % des Belges trouvent que l’immigration est trop importante et 58 % d’entre eux estiment qu’elle n’a guère influencé positivement notre pays. Ces chiffres doivent vous donner la nausée : on ne saurait presque que vous conseiller de vous installer au coeur d’une contrée où l’air est plus respirable. A vous lire, Cuba semble être votre paradis sur terre. La réalité est que vous trouverez pourtant peu de terres, dans le monde, aussi hospitalières que les nôtres. Dans bien des cas, ailleurs qu’en Occident, les actes racistes ne se limitent d’ailleurs pas à quelques dérapages, certes malheureux, sur Facebook.
Du haut de votre supériorité morale depuis laquelle vous contemplez vos semblables, pardonnez les petites gens -le peuple : ah, ce vilain mot- d’exprimer leur courroux avec, parfois, cette indélicatesse qui fait tant de mal à vos yeux et qui éreinte vos chastes oreilles.
Bien à vous,
Gregory Vanden Bruel
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