La décision "historique" est enfin arrivée: l'Iran rejoint à nouveau le concert des nations fréquentables, grâce à la signature d'un traité longuement négocié entre les Occidentaux et le régime des mollahs - traité qui a en plus l'avantage de permettre, à terme, à l'Iran de posséder l'arme nucléaire.
Relisant mon billet précédent sur le sujet écrit il y a près de deux ans, je ne peux que m'attrister de l'absence de progrès réels sur le dossier alors que l'Iran fabrique toujours sa bombe. De guerre lasse, les masques sont tombés: les négociateurs occidentaux ont tout simplement renoncé à interdire à l'Iran d'avoir l'arme atomique.
Comment en est-on arrivé là? Et comment peut-on arriver à présenter ce fiasco comme un succès?
L’électricité nucléaire civile à tout prix...
Pour comprendre le dossier il faut commencer par démonter un mensonge fondamental dont découlent tous les autres. Par chance, il est tellement énorme que la tâche est aisée.
Pour différentes raisons un certain nombre de commentateurs, journalistes, politiciens, diplomates mêmes, affirment que l'Iran ne chercherait pas à se doter de l'arme atomique comme on l'accuse, mais seulement à disposer de centrales électriques fonctionnant à l'énergie nucléaire civile. En un mot, ils adhèrent complètement à la propagande officielle iranienne. Heureusement, comme la plupart des propagandes officielles (et encore davantage lorsqu'elles ont pour origine un régime totalitaire peu soucieux de vraisemblance) ces affirmations ne tiennent pas debout cinq minutes. Pour tout dire, même l'Iranien de la rue n'y croit pas.
Détail révélateur, sur l'échiquier politique la plupart de ces gens sont classés à gauche. Même leur crédibilité feinte ne colle pas: ils s'opposent à l'énergie nucléaire chez eux en soutenant mordicus qu'elle n'est "pas assez sûre", mais tiennent absolument à ce qu'un régime totalitaire du tiers-monde installé sur une zone sismique notoire puisse en disposer! Pareille largeur d'esprit laisse pantois...
Mais revenons au texte pour rappeler un fait: selon le Traité de Non-Prolifération nucléaire, tous les pays signataires ont un droit "inaliénable" à l'énergie nucléaire à des fins pacifiques - article 4. Des dizaines de régimes de part le monde ont ou font construire des centrales nucléaires civiles. Il est possible de traiter les barres d'uranium enrichi fournies à ces pays pour qu'elles soient à jamais inexploitables pour la production d'une bombe. Ces pays accueillent les inspecteurs de l'AIEA en bon ordre et sont d'une totale transparence sur leurs installations nucléaires, ce qui leur permet en échange de bénéficier du soutien et du respect de la communauté internationale et, bien sûr, de courant électrique.
Cela n'intéresse pas l'Iran.
Depuis vingt ans, l'Iran a préféré construire des sites d'enrichissement secrets planqués dans des bunkers si profondément enfouis dans les montagnes qu'il faudrait probablement des ogives nucléaires (quelle ironie) pour en venir à bout. L'Iran a extrait du minerai d'uranium de mines secrètes. L'Iran a procédé à l'enrichissement de gaz d'uranium avec des milliers de centrifugeuses en toute illégalité vis-à-vis des traités de non-prolifération. L'Iran s'est constitué des stocks d'uranium enrichi à un taux et un volume sans le moindre rapport avec une utilisation civile ou médicale. Et une fois tout ce cirque découvert, plutôt que de renoncer, l'Iran a préféré supporter des sanctions commerciales internationales nuisant à sa population et continuer à tergiverser pendant des années pour cacher l'étendue de l'avancement de son programme...
Le tout étant bien sûr dans le but de produire du courant pour la population. Quelle persévérance!
De deux choses l'une: soit quelqu'un est assez naïf pour croire sincèrement à cette fable et doit cesser séance tenante toute activité intellectuelle impliquant de séparer le vrai du faux ; soit il n'y croit pas vraiment mais fait semblant, et devient dès lors consciemment complice du régime et de son programme. Pourquoi certains franchissent-ils ce pas? En creusant un peu on découvre assez facilement de multiples explications personnelles ou idéologiques: intérêts commerciaux, motivation religieuse, "rééquilibrage" des forces de la région, certitude de ne pas être concerné, souhait de voir Israël détruit, etc. Le cynisme se mêle à l'ignorance ou à l'antisémitisme le plus crasse.
Ne pouvant trancher chaque situation individuelle, nous choisirons de défausser l'opinion de quiconque défendra la thèse du nucléaire civil iranien, qu'il ou elle choisisse sciemment d'être complice ou soit juste un(e) imbécile.
Reste à discuter du fond, c'est-à-dire des efforts iraniens pour acquérir l'arme atomique.
Un processus diplomatique biaisé
Les Iraniens mentent en affirmant ne pas vouloir l'arme atomique. Les Occidentaux font poliment semblant de les croire. De cette hypocrisie criminelle découlent deux choses:
- Les négociateurs iraniens ne sont pas des interlocuteurs dignes de confiance dans des négociations diplomatiques. Concrètement, cela signifie qu'ils ne respecteront probablement pas la lettre et certainement pas l'esprit des traités signés. Nous en avons une preuve récente: le régime iranien actuel a délibérément violé le Traité de Non-Prolifération Nucléaire dont il était pourtant signataire. A partir de là, comment lui faire confiance?
- Ils ne négocient que pour obtenir des concessions de la part de l'autre partie, en échange de garanties soit invérifiables, soit incomplètes, soit trop tardives pour les détourner de leur objectif final.
Dans ce contexte, les tractations diplomatiques s'apparentent à un souper avec le diable ; impossible d'en sortir vainqueur.
Comme l'avait écrit Ronald Reagan, contre un régime tyrannique les mots ne sont que du vent et les traités seulement du papier. Seule la menace d'une intervention militaire peut vraiment effrayer un tyran. L'ancien président écrivait ces mots à une époque différente mais ils gardent leur justesse à travers le temps. Nous en avons eu la preuve récemment - rien de moins que dans le dossier nucléaire iranien lui-même.
En 2003, le programme d'enrichissement nucléaire iranien est brutalement interrompu. La raison? La présence de dizaines de milliers de G.I. dans un pays voisin de l'Iran, tout près de la frontière, venus renverser Saddam Hussein... A l'époque, l'Occident présentait un front uni et se donnait les moyens de sa politique. Le risque d'être découvert et peut-être en guerre fit réfléchir à deux fois même les mollahs les plus extrémistes.
Malheureusement, une fois que George W. Bush laissa en 2008 son siège de président au futur Prix Nobel de la Paix, la donne changea. Les Américains se retirèrent d'Irak et envoyèrent de plus en plus de signaux contradictoires quant à leurs objectifs et à leur volonté combative. Sous la bienveillante administration Obama les affaires nucléaires iraniennes purent reprendre de plus belle.
"L'Accord"
Après 22 mois de négociations, le groupe des 5+1 (USA, Chine, Royaume-Uni, France, Russie et Allemagne) signa avec l'Iran un document de plus de 100 pages. En échange d'une levée des sanctions économiques contre le pays, celui-ci s'engage à réduire l'essentiel de son stock de centrifugeuses servant à l'enrichissement, à fermer la porte de la filière de fabrication d'une bombe au plutonium, et à laisser des experts de la communauté internationale surveiller les installations par vidéo, posant des scellés et s'assurant que l'Iran respecte ses engagements.
Pour une lecture dithyrambique des termes de l'accord, on lira ce qu'en pense l'expert en non-prolifération Joe Cirincione, bien que faisant preuve d'un soupçon de réalisme à la fin de sa prose:
Reste qu'avec cet accord, l'Iran conserve des capacités significatives. Il serait préférable de raser l'ensemble de son complexe nucléaire et de saler la terre pour que rien ne repousse. Mais nous ne sommes pas Rome, et l'Iran n'est pas Carthage. L'accord qui vient d'être conclu est la meilleure option possible. (...) L'histoire n'est pas terminée pour autant. La signature de cet accord est une victoire majeure, une étape d'importance – mais ce n'est qu'une étape.
Une étape vers un abandon total de la filière nucléaire iranienne, de son point de vue. M. Cirincione est certainement quelqu'un de très honorable, mais peut-être aussi un peu naïf. Il suffit de voir les réactions côté iranien pour comprendre que le même texte n'est pas vraiment compris de la même façon - laissant échapper un discours très différent sur le même accord:
Téhéran - L'Iran, qui a accepté de brider son programme nucléaire dans le cadre de l'accord avec les grandes puissances, n'abandonne pas ses ambitions et va poursuivre ses recherches pour décupler ses capacités d'enrichissement au terme des dix ans de pause prévus. (...)
L'accord historique conclu à Vienne mardi permet à Téhéran de reprendre ses travaux de recherche et de développement sur les futures centrifugeuses IR-6- et IR-8, beaucoup plus performantes que les vieilles IR-1 dont il dispose pour enrichir l'uranium. (...) Ali Akbar Salehi, patron de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), a déjà prévenu qu'après l'entrée en vigueur de l'accord, l'Iran commencerait rapidement les recherches sur les centrifugeuses IR-8. Selon les termes de l'accord, l'Iran pourra commencer la production des machines IR-6 (dix fois plus puissantes que les IR-1) et IR-8 (20 fois plus puissantes) au bout de huit ans.
Le traité permettra donc à l'Iran de procéder à la modernisation de son stock de centrifugeuses IR-1 ("un peu des vieilles Citroën des années 1930" précise une source iranienne) en échange de modèles bien plus performants. L'objectif avoué est d'atteindre une capacité d'enrichissement équivalente avec un plus petit nombre de machines. Le traité évalue les limites en terme de nombre de centrifugeuses et pas selon la puissance individuelle de chacune...
De plus, comme le soulignent les Iraniens, l'accord signé n'engage les Iraniens que pour une période de dix ans: après, ils auront les mains libres. Comme d'habitude les négociateurs occidentaux ont juste cherché à gagner du temps plutôt qu'à résoudre le problème, quitte à l'aggraver.
Une nouvelle donne géopolitique
L'évolution future du moyen-orient est totalement indéchiffrable. Pour ne parler que des factions locales, l'Iran chiite et l'Arabie Saoudite luttent par pays interposés pendant que la Turquie se rêve en grande puissance, l’État Islamique n'étant qu'un pion de plus dans ce jeu de pouvoir.
Il y a néanmoins d'indiscutables vainqueurs. Citant Nicolas Gauthier:
Pour Téhéran, le succès est à la fois intérieur et extérieur. Dans la première configuration, levée d’embargo oblige, il retrouve tous ses avoirs financiers gelés à l’étranger et offre aux investisseurs internationaux un juteux marché de plus de 80 millions de consommateurs potentiels. Dans la seconde, l’antique Perse retrouve un rôle de premier plan et plus rien, en Orient, ne pourra se faire sans elle ou son éternelle rivale turque.(...)
Après, la Chine et la Russie, traditionnels alliés de l’Iran, qui boivent du petit-lait. Deux immenses nations plus qu’émergentes qui n’ont rien à perdre et tout à gagner dans l’affaire. Deux antiques civilisations dont la géopolitique ne se résume pas qu’aux « droits de l’homme », moulin à prières dont on voit les cruelles limites depuis quelques décennies.
La régularisation de la situation iranienne n'a pas que du mauvais. Si le slogan "Mort à l'Amérique!" reste d'actualité, l'ouverture économique retrouvée permettra peut-être l'accroissement d'une classe moyenne plus soucieuse de confort que de guerre totale. Le pays, idéologiquement opposé à l’État Islamique, se révèlera peut-être un nouvel adversaire de taille contre le dernier avatar extrémiste de la région.
Malheureusement, l'essentiel dans cette affaire reste singulièrement mauvais: l'Iran pourra officiellement atteindre une capacité nucléaire dans dix ans. On parle "d'effet de seuil" pour un pays capable de produire la bombe sans devenir pour autant une puissance nucléaire. L'Iran se contentera-t-il d'utiliser sa capacité nucléaire comme une simple menace? Ne va-t-on pas assister à une course aux armements chez les Saoudiens, les Qataris, à un "rééquilibrage" des forces à travers le don de quelques ogives du grand frère pakistanais à une faction ou une autre?
Le régime iranien s'est subitement rendu sympathique aux yeux des Occidentaux parce que ceux-ci n'avaient plus l'envie de s'y opposer et se voyaient bien faire quelques affaires juteuses au passage. Mais à domicile les mollahs et leur police religieuse continuent à traquer les dissidents, à surveiller et à infiltrer le moindre groupe d'étudiants, et à nier le droit à l'existence d'Israël, seule démocratie authentique à des milliers de kilomètres à la ronde.
C'est évidemment pour Israël que la pilule est la plus difficile à avaler. Les alliés traditionnels des Américains n'ont cessé d'être menés en bateau sous l'administration Obama: retrait précipité d'Irak laissant sombrer le pays dans le chaos, soutient aux rebelles syriens en donnant des armes finissant entre les mains de l’État Islamique contre lequel les USA luttent à fleurets mouchetés... Et maintenant un accord diplomatique laissant la ouverte la porte de la bombe nucléaire à un pays qui clame régulièrement sa volonté de détruire l’État hébreu.
Israël laissera-t-il planer la menace iranienne sur sa survie? C'est toute la question, d'autant plus que les Iraniens laisseront de plus en plus planer le doute quant à leurs capacités nucléaires réelles... Comment attendre sans être sûr qu'il ne soit pas trop tard?
L'Iran avait un intérêt particulier à finaliser cet accord. Si rien n'avait été signé à Vienne, seule l'option militaire serait restée sur la table, une possibilité dont les Iraniens ne voulaient pas. Or, la levée des sanctions offre au régime de Téhéran une marge de manœuvre renouvelée. Si d'aventure ils sont pris un jour la main dans le sac, ils n'auront dans un premier temps à souffrir que du retour des sanctions économiques. Il faudra encore d'innombrables tergiversations avant que l'intervention militaire, la seule chose que ne craigne le régime, ne revienne dans les discussions.
Dans la course à l'armement nucléaire, cette petite avance pourrait suffire à faire la différence, permettant au régime d'achever la construction de sa première bombe atomique et d'atteindre enfin son inviolabilité territoriale.
Grâce à la lâcheté de nos gouvernements, la boîte de Pandore s'ouvrira bientôt.
Stéphane Montabert - Sur le web et sur Lesobservateurs.ch, le 18 juillet 2015
Speech by Rudy Giuliani at Paris gathering of Iranians for democratice Change, June 27, 2014
http://www.clarionproject.org/facts-about-iranian-regime
“Voyez-vous, les armes nucléaires américaines, françaises, israéliennes, n’ont jamais empêché quiconque de dormir sur leurs deux oreilles.”
Allez dire ça aux Japonais.
Vous balayez bien vite l’argument du “rééquilibrage des forces de la région”. Quel est le problème d’établir une parité nucléaire dans la région ?
Car si vous prenez en compte la notion de “destruction mutuelle assurée”, cela rejoint votre argumentaire. Vous dites qu’un régime de “tyrans” ne comprend que la menace militaire. Or, si comme vous le prétendez, l’Iran acquiert la bombe, le pays est à ce moment-là directement menacé par l’arsenal d’israël…
« Posté par Pierre-Henri Reymond le 21 juillet 2015 à 10h13 […] Ceci dit, les bombes indiennes et pakistanaises vous empêchent-elles de dormir? »
Oui Mr Reymond, les bombes pakistanaises tout particulièrement devraient « nous empêcher de dormir » car elles sont entre les mains d’un pays musulmans qui a déjà, va encore selon toute probabilité, répandre le savoir faire « nucléaire » dans le monde (pays musulmans, Corée du Nord, etc … « états voyous » compris).
Comme “le culte de la mort” est inhérent à l’islam, … les chevaliers de l’apocalypse sont légion chez eux (EI, boko haram, …) et ils cherchent toujours à appliquer leurs croyances (charia complète).
Monsieur Montabert, ne voulant pas allonger en commentant point par point votre réponse, je ne mentionne que ce qui me semble prioritaire.
Voici ce que j’ai écrit:
« …Mais on néglige la plus importante, notre commune humanité, et ce que cela implique. »
Et ce que vous lisez, puis répétez en l’écrivant :
« – si vous êtes, comme vous l’affirmez, animé d’une quelconque affection pour notre humanité commune, et tous les peuples qui la composent. »
Est-il besoin d’explication? Ceci dit, les bombes indiennes et pakistanaises vous empêchent-elles de dormir?
M. Reymond, je ne sais pas si elle est de vous mais vous semblez faire vôtre cette phrase: “Le préjugé contre les Iraniens y est affirmé: ce sont des menteurs et des tricheurs! Ils vont faire leur bombe.”
Malheureusement, cette affirmation est fausse. Il n’y a là nul préjugé – juste une évaluation du contexte et de sa probable évolution. Tout ceci est étayé par des faits connus, publics, officiels, recoupés, dont dispose tout individu doté d’un soupçon de curiosité. Je vous invite à parcourir les liens de l’article et à y ajouter vos propres recherches. C’est là toute la différence, voyez-vous, entre un “préjugé” et un “jugement”.
On peut discuter longuement des mérites des peuples, des religions, des pays et de leurs régimes respectifs, et je vous concède volontiers que ni Israël ni les Etats-Unis ne sauraient incarner une quelconque perfection, bien que je ne fasse pas comme d’autre profession de les haïr. Quant à les ramener au même niveau que l’Iran des mollahs, alors là, oui, je fais une distinction, et je ne suis pas le seul.
Ne faites-vous donc aucune distinction? Israël, les USA, l’Iran, la Suisse, le Yémen – tout pareil?
Voyez-vous, les armes nucléaires américaines, françaises, israéliennes, n’ont jamais empêché quiconque de dormir sur leurs deux oreilles. C’est là toute la différence avec une bombe iranienne – si vous êtes, comme vous l’affirmez, animé d’une quelconque affection pour notre humanité commune, et tous les peuples qui la composent.
Je ne peux pas vous l’expliquer plus simplement.
Cordialement, Stéphane Montabert
Monsieur Montabert, signalant M. Baettig et ses fans, met le doigt sur un détail qui me titille depuis quelque temps. Il y a aussi Montabert, Garotté, Bat Yeor et leurs fans. Me trompe-je? En ceci je constate de part et d’autre des partis pris, surtout d’autre part. N’est-ce pas naturel? humain?
Beaucoup de qualités et vertus, sinon toutes, sont prêtées à Israël. Je veux bien.
Mais on néglige la plus importante, notre commune humanité, et ce que cela implique. C’est regrettable, mais c’est ainsi.
Voici un commentaire publié sur Boulevard Voltaire:
Hier soir je lis l’article de Stéphane Montabert, intitulé « vive l’Iran nucléaire », publié par lesObservateurs.ch Le préjugé contre les Iraniens y est affirmé: ce sont des menteurs et des tricheurs! Ils vont faire leur bombe.
Ce matin, au saut du lit, reviennent à ma mémoire (entre autres) un discours de Soljenitsyne, les dix documentaires d’Oliver Stone, « Une autre histoire des USA ». Dont droiture, intégrité, honnêteté et fidélité à la parole donnée sortent bafouées, par les US! Alors donc, qu’attendre de droit des fourbes?
Les Iraniens sont-ils dupes?
J’ai l’impression que M. Baettig et ses fans détestent tellement les Etats-Unis et Israël qu’ils seraient prêt à laisser les mollahs acquérir une arme nucléaire juste pour le plaisir de les voir vitrifier Tel-Aviv. Ils ne sont jamais à court d’explications pour justifier la trajectoire actuelle.
Ensuite, larme de crocodile à l’œil, ils viendront s’excuser de s’être trompé – tout en insistant bien sur le fait que bon, quelque part, c’est aussi un peu de la faute des Américains et des juifs tout ce qui leur arrive, n’est-ce pas.
Le plus difficile sera sans doute de parvenir à ne pas sourire.
J’aimerais simplement rappeler que dans la prose du discours officiel iranien figurent, depuis belle lurette, quelques amabilités : le grand Satan à l’égard des USA, le petit Satan pour Israël. Ce dernier, véritable cancer (ou autres maladies sympathiques) devrait être rayé de la carte. Menace théorique, stylistique, bien sûr, pour les intellectuels occidentaux qui comprennent tellement bien l’islam… On oublie juste un petit détail – annoncé avec ferveur devant l’Onu par l’ancien président Mahmoud A. : il y a l’attente fiévreuse de la manifestation du 12e imam, le Mahdi. Leurs textes disent que c’est dans un chaos monumental qu’il va apparaître… En Arabie-Saoudite, on connaît ces textes, mais on n’aime pas du tout, mais pas du tout, que l’Iran s’en charge…
Cela devrait peut-être nous rappeler que l’Europe éclairée, il n’y a pas si longtemps que cela, n’a pas non plus pris au sérieux un autre illuminé investi d’une mission supérieure qui, comme par hasard, voulait aussi éliminer les Juifs… Jusqu’à ce qu’il mette en pratique sa version de la solution finale ! D’ailleurs, l’année passée, à Berlin on a entendu « Juden ins Gas ! » et à Paris « Mort aux Juifs ! »… Pas grave, n’est-ce pas ?
M. Baettig, je vous donne raison et approuve votre commentaire. Ainsi en était-il des ADM en Irak, des atteintes aux droits de l’homme en Syrie, des révolutions populaires des pays du Maghreb, et ainsi de suite. L’Iran ayant été un peu plus malin, et surtout ayant une population perse plus difficile à manipuler, cela a été moins aisé et les USA, guerroyant de par le monde n’ont visiblement plus les moyens d’ouvrir une nouvelle brèche. Pour le moment. Mais aussi, le pétrole iranien inondant le monde participera à l’étranglement économique voulu par les étatsuniens dans leur guerre économique contre la Russie. L’ennemi du moment. Une fois le cas russe réglé, s’il l’est un jour, l’Iran y aura droit. Ainsi sont les américains, 211 d’existence et 4 ans de paix. Qui dit mieux?
Il semble qu’Obama devrait recevoir le Prix du meilleur islamisateur de la planète. Et ça serait bien la première fois au monde que ça pourrait correspondre à la Paix!
Au départ abattre un certain ayatollah sans autre forme de procès aurait été un grand pas vers un meilleur monde…mais la France continue plus que jamais sa tradition de vivier à terroristes.
« Posté par D. Baettig le 19 juillet 2015 à 12h54 […] Tout ceci est pur délire et fantasmes. »
Mr Baettig, c’est votre commentaire, manquant totalement de rigueur et de sérieux que je qualifierais par vos termes que j’ai reproduit ci-dessus.
Les puissances occidentales anglo-saxonnes et ses clients n’ont jamais accepté la nationalisation de leurs compagnies transnationales lors de la révolution islamique. Depuis elles mènent une guerre sans merci contre un Etat indépendant qui propage aussi un modèle de révolution spirituelle, économique et anti-impérialiste. L’Eta d’Israël, à la pointe militaro-médiatique des néoconservateurs belliqueux ment sans vergogne en annonçant depuis des décennies que la bombe iranienne est prête demain. Tout ceci est pur délire et fantasmes. Obama a manifestement choisi de préférer la guerre économique aux opérations militaires. Il va être sous pression car les lobbies néoconservateurs riches en influence se déchaînent déjà pour poursuivre la diabolisation absurde de l’Iran et soutenir les sponsors non-démocratiques de Isis ( Arabie Saoudite, Qatar, Turquie et ses obligés français).
Cependant, rassurez-vous, … le Président Obama a reçu le Prix Nobel de la Paix (sic) !
Tout va très bien Madame la Marquise.
Et ça recommence:
Octobre 1938, Churchill au Premier ministre Neville Chamberlain, après la conférence de Munich : “Vous aviez le choix entre la guerre et le déshonneur ; vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre.”
Un excellent résumé de cet avatar munichois.
« …des sites d’enrichissement secrets planqués dans des bunkers si profondément enfouis dans les montagnes.
L’Iran a extrait du minerai d’uranium de mines secrètes. »
SECRET semble, je dis bien semble, être un mot propre à déclencher un réflexe pavlovien. Ne trouvez-vous pas? Mais ça marche à tous les coups. D’ailleurs je vous le dis, sous le sceau du secret, Obama a le corps couvert de plumes! Surtout ne le répétez à personne…