PHILIPPE BARRAUD

Propagande : comment en effet qualifier autrement le feu roulant de persuasion musclée dont nous faisons l’objet en matière d’immigration ? Entre le service public, qui met les bouchées doubles, les politiciens de gauche et les lobbies droit-de-l’hommistes, la propagande s’étale sans contrepartie.
Tout commence par le vocabulaire: la bien-pensance a réussi à imposer le mot migrants, bien moins connoté négativement que les mots immigrants et immigrés.Un migrant, c’est quelqu’un qui ne fait que passer; il est ici aujourd’hui, mais demain, il sera ailleurs. Donc, aucun problème ! Sauf que c’est faux. Les dizaines de milliers de Somaliens, d’Érythréens, de Soudanais qui débarquent en Europe n’ont pas précisément pour projet de retourner dans leur pays ! Ce sont des immigrants et rien d’autre.
La propagande se distingue ensuite par l’occultation du problème principal, en tout cas aux yeux de la population: la religion, et donc l’islam. Il est interdit d’en parler, comme si cet aspect des choses était négligeables. On nous saoule de reportages larmoyants à Milan ou à Vintimille, qui prétendent nous montrer combien ces jeunes célibataires qui débarquent sont gentils, diplômés et intégrables. Mais jamais on ne leur demande quel est leur rapport à la religion, qui pourtant compte beaucoup pour la plupart d’entre eux.
Au reste, cette propagande ne sévit pas qu’en Suisse: en Hongrie, où les immigrés ne sont pas les bienvenus, c’est l’ONU elle-même qui organise des campagnes d’affichage et de propagande, contre le gouvernement !
Marc Bonnant, qui a le sens de la formule, disait le 16 juin sur La Première que la tradition judéo-chrétienne de l’Europe se mourait sur les grèves de Lampedusa, sans que l’on sache si c’est une sorte de suicide par lassitude d’avoir trop vécu, ou sous les premiers effets d’une conquête lente et méthodique par l’islam, que Me Bonnant a décrit comme une religion triomphante, prosélyte et conquérante… Propos impossibles sur le service public, bien sûr, qui ont conduit l’animatrice effarée à couper la parole au blasphémateur, en lui lançant, si besoin était, qu’il «s’exprimait sous sa propre responsabilité» ! Balancer cette formule de lavette à un Marc Bonnant, cela mériterait trois Champignac d’un coup…
En facilitant la traversée de la Méditerranée, l’Union européenne a créé, comme prévu, un énorme appel d’air, qui a parallèlement fait exploser les revenus des passeurs. Merci pour eux. Mais comme elle ne va pas au bout du raisonnement, elle débarque les immigrants sains et saufs en Italie, mais leur interdit d’aller plus loin. Les navires français ou anglais, par exemple, engagés dans l’opération, s’empressent de remettre les passagers à l’Italie, et se gardent bien de les débarquer dans leurs ports respectifs !
Réceptacle involontaire de ce flux qui croît de manière exponentielle, l’Italie – comme la Grèce – est littéralement sacrifiée par l’UE. C’est ainsi que Bruxelles attire les immigrants, tout en leur refusant l’accès au continent. Un sommet d’absurdité.
La seule éventuelle solution consisterait à tarir l’émigration à la source, dans les pays pourris et corrompus que fuient ces masses d’individus. Ce serait donc la responsabilité de l’ONU. Autrement dit, rien ne sera fait pour, par exemple, amener le tyran de l’Erythrée devant la Coup pénale internationale. Rien ne sera fait, car la Russie mettra, comme d’habitude, son veto à toute idée d’ingérence dans un autre pays – sachant que seule la… Russie a le droit de le faire, et qu’elle couvre systématiquement les dictateurs.
De toute façon, aucun pays au monde, même pas les Etats-Unis, n’est prêt à seulement envisager l’idée d’aller ramener l’ordre en Libye, en Somalie, en Erythrée, au Soudan ou ailleurs. Et cela, alors même que cette incurie impose de terribles souffrances à des populations immenses, tout en consolidant les positions de l’Etat islamique, qui nous a déclaré la guerre.
Voilà pourquoi, sur le long terme, Marc Bonnant a raison: la Vieille Europe mourra sur les grèves de Lampedusa, sans combattre. On aurait pu rêver une mort plus glorieuse !

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