Redevance: revue de presse

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Les éditos de la presse romande commentent lundi le petit oui à la révision de la loi sur la redevance. Les journaux appellent à un débat de fond.

Le très court oui du peuple dimanche à la révision de loi sur la redevance radio/TV domine sans partage les éditos de la presse romande. Les journaux appellent à un débat de fond sur une redéfinition du service public et demandent à la SSR de se remettre en question.

"Le vrai débat va commencer dans une grande confusion", titre 24 Heures dans son édito. Pour le journal vaudois, la victoire est si ténue (50,08% de oui, soit moins de 4000 voix) que des discussions s'ouvriront "dans un climat chauffé à blanc, peu propice à la sérénité que requiert un sujet si important". L'"avertissement" du peuple doit aussi inciter la SSR à un dialogue réel sur sa mission.

La Tribune de Genève évoque de son côté "une remise en cause inconfortable" pour le géant de l'audiovisuel. Le score serré de dimanche montre, dans une partie de la population, "l'existence d'une forte méfiance envers un 'mammouth' gagné, aux yeux de ses contempteurs, par la bureaucratie et l’embonpoint".

La Société suisse de radiodiffusion et télévision (SSR) "ne pourra pas faire l'économie d'un sérieux travail d'introspection sur son fonctionnement et sa gouvernance", ajoute le Quotidien jurassien, qui presse le Conseil fédéral de tirer les conclusions de "cette réforme acceptée du bout des lèvres".

Comme de nombreux confrères, Le Courrier veut que les radios et télévisions privées ainsi que les journaux soient inclus dans les discussions à venir, dans un contexte de concurrence accrue sur la toile. On doit y intégrer "la rétribution d'autres médias, tout aussi indispensables que la SSR à la cohésion nationale et la formation de l'opinion publique", souligne-t-il.

Un nouveau vote

La SSR "doit se réformer, réduire ses structures hypertrophiées", elle doit "s'adapter aux attentes de son public et tenir compte des évolutions technologiques ainsi que du paysage médiatique", résument L'Express et L'Impartial.

Les journaux neuchâtelois qualifient le vote de dimanche de "premier tour de chauffe" pour le camp du non, qui n'a pas dit son dernier mot. Ils évoquent "une campagne où le peuple devra cette fois se prononcer sur une baisse drastique de la redevance", destinée à réduire les moyens attribués à la SSR.

Un point de vue partagé par Le Temps. "Le vote apparaît comme un feu orange pour la SSR", ajoute le quotidien. "Pensant la partie gagnée d’avance en Suisse romande, elle n’a jamais eu le bon narratif durant la campagne", critique-t-il, citant en exemple l'annonce d'un nouveau bâtiment sur le campus de l’EPFL alors que la tour de la RTS à Genève venait d’être rénovée.

Attaques hors sujet

"Fallait-il rouvrir le débat sur le service public avant de proposer un nouveau mode de perception de la redevance?", questionne pour sa part La Liberté. "Comme dans toute bagarre, on s'est jeté au visage des arguments fort éloignés de la dispute initiale", illustre le journal.

Comme ses confrères lémanique et fribourgeois, Le Matin souligne la virulence de la campagne des opposants, qui a été "d'une violence totalement exagérée". Le quotidien orange fustige les incessantes attaques de l'UDC et d'une partie de la presse sur le service public et sa mission, qui "n'étaient pas directement le sujet", tout en appelant la SSR à se mettre au travail.

"On doit se mettre autour d’une table pour un vrai débat sur le service public", admet par ailleurs dans les colonnes du journal Raymond Loretan, président de la SSR. Il promet lundi d'"entrer de manière active dans ce débat" s'il est élu en automne.

Situation spéciale en Valais, canton dont les ressortissants sont seuls Romands à avoir refusé la révision de la loi. "Le Nouvelliste" attribue cette "surprise" valaisanne à l'"influence des grandes associations économiques (comme l'usam) ou syndicales" face à une section du PDC peu actif sur cette thématique durant la campagne.

Trouver un deal

Dans la presse alémanique, on réclame notamment l'action du gouvernement et du Parlement. Les élus "vont enfin pouvoir élaborer un concept de politique médiatique digne de ce nom", souligne la Berner Zeitung. Selon les journaux d'outre-Sarine aussi, il consistera notamment à poser des limites fermes à la SSR.

Celle-ci "devra bientôt évoluer face à des vents contraires encore plus violents", assure pour sa part la Neue Zürcher Zeitung, évoquant entre autres la fin de sa concession en 2017 et l'important débat de fond à venir. Der Bund met de son côté en exergue les exigences liées à la toile: "une part importante du travail sera de définir un nouveau deal sur Internet entre SSR et médias privés".

 

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6 commentaires

  1. Posté par KANDEL le

    Sondage proposé par LeMatin.ch:

    QU’ATTENDEZ-VOUS DE LA RADIO TÉLÉVISION SUISSE ROMANDE ?

    (Réponses possibles)

    *Qu’elle reste telle qu’elle est actuellement
    *Qu’elle favorise l’actualité suisse et régionale
    *Qu’elle soit imbattable en sports
    *Qu’elle propose des films et des séries en exclusivité
    *Qu’elle soutienne les productions suisses

    Bien sûr, on est à mille lieues des attentes sérieuses que le citoyen suisse devrait être en droit de réclamer d’un service public.
    Malheureusement, les attentes sérieuses sont de l’ordre du rêve tant le mal est profond.
    Du temps de la Stasi, les citoyens de la RDA ne pouvaient que rêver à des médias libres, avec la TSR c’est le même topo.
    En effet, les vrais problèmes de la TSR sont les suivants :
    – journalistes moutonniers, socialistes pour beaucoup,
    – pratique de la désinformation,
    – manipulation massive de la population dû au politiquement correct omniprésent,
    – succursale de propagande pour l’idéologie de gauche,
    – financement obligé par des contribuables qui n’ont pas un mot à dire,
    – employés pléthoriques et beaucoup trop bien payés (6000 employés et un patron gagnant plus de 560’000 Frs par année !!!).

    D’autre part, la couverture du Matin claironnait:
    « REDEVANCE MOINS CHÈRE GRÂCE AUX … ROMANDS».

    En fait, grâce aux romands nous avons un nouvel impôt que le CF va allègrement augmenter sans que le peuple n’ait son mot à dire.
    Les parasites de la TSR vont continuer à percevoir des salaires éhontés tout en mettant une chape de plomb sur toute manifestation sortant de la bienpensance.

  2. Posté par Dulex Philippe (Philippe) le

    Le citoyen âgé que je suis, n’est pas étonné du résultat avec des sociétés cantonales (radio-TV) inféodée par la gauche caviar. Il faudra une sérieuse épuration pour avoir une information de qualité et sans blablabla.

  3. Posté par Pierre-Henri Reymond le

    Vous aurez compris que je ne regrette pas d’avoir dit non, mais de n’avoir pas examiné les argumentations!

  4. Posté par Pierre-Henri Reymond le

    Que de bla-bla! Pas un, même Pascal Decaillet, ne met le doigt sur l’essentiel! Pas un!
    A la suite d’un événement sérieux j’ai renoncé à Télévision et radio pendant cinq ans. On m’a fait confiance et je n’ai pas trahi cette confiance. Ca tombait bien car peu après j’ai épousé un maman de deux enfants. Elle a cessé de travailler quand la première est venue. Un autre a suivi.
    Ce ne serait plus possible aujourd’hui, ou alors il faudrait quémander? C’est intolérable. Mais ce n’est rien à côté de ce qui est infligé aux patrons! C’est incroyable! C’est malhonnête, vil, honteux. Elles sont belles, leurs valeurs! Une blague raconte qu’il y a eu un problème en Hongrie, avec les timbres à l’effigie de Staline. Ils se décollaient. On s’est alors aperçus que les gens crachaient du mauvais côté. Je n’irai pas jusqu’à en faire autant, mais les têtes des Conseiller fédéraux ne m’inspire plus que mépris! Pour ne parler que d’eux. Car il y aussi deux de la même sorte de celui qui s’est vanté d’avoir participé à « la nuit des long couteaux », l’éviction de Blocher. Dont mon patron m’a dit un jour que « c’est le seul homme politique qui tienne debout en Suisse ».
    Oui! L’information est un droit obligatoire! Je l’ai dit! Et ça ne fait que commencer!
    Qui a concocté ce projet? Qui ose en assumer personnellement la paternité? Qu’il se montre.
    J’ai lu « Mein Kampf », et loin de moi d’en faire l’apologie. Mais quand Hitler s’exprime à propos des politiciens et des partis, je n’ai pu qu’approuver! Ils imposent parfois leurs erreurs et ne sont plus là pour les assumer! Je n’ai pas lu toutes leurs argumentations car, dès la première ligne j’ai dit NON! Je le regrette. Il se peut que je déraille, mais je me pardonne car je suffoque. Je m’étrangle de mes imprécations!
    Economiser 60 Francs par années, 1 café par mois chez Starbucks, ce n’est rien! Ce n’est rien quand on inflige une nouvelle taxe! Mais les benêts s’empressent d’accepter quand on les leur offre.

  5. Posté par Philippe le

    Résultat à 4000 voix près, ça me rappelle quelque chose…va-t-on aussi devoir revoter étant donné le résultat plus que serré?

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