Québec — Enseignants incités à gonfler les notes ?

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Le syndicat des enseignants de Laval accuse la Commission scolaire de Laval — et par ricochet le ministère de l’Éducation, jugé complice de la manœuvre — d’inciter les enseignants à hausser artificiellement les notes des élèves pour leur faire obtenir la note magique de 60 % et ainsi éliminer 12 classes spécialisées au primaire, à la rentrée. Cela a également l’avantage d’améliorer les statistiques et de moins décourager, dans un premier temps, les élèves et de les voir décrocher.

Il y a quelques jours, la Commission scolaire de Laval a envoyé un communiqué pour indiquer que le taux de réussite connaissait une telle augmentation au primaire que le nombre de ses classes spécialisées allait diminuer, et ce, sans que cela ait quoi que ce soit à voir avec les coupes de 13 millions à pratiquer.

Pour le syndicat de l’enseignement de la région de Laval, c’est de la poudre aux yeux. La réalité, dit Frédéric Sauvé, premier vice-président du syndicat, c’est que le recours au « bulletin modifié » est anormalement élargi pour faire en sorte que l’élève réussisse à tout prix, du moins en théorie.

« À l’origine, les bulletins modifiés s’adressaient aux seuls enfants handicapés dont on savait bien qu’ils ne pouvaient pas répondre aux exigences du programme. Le problème, c’est qu’on étend maintenant ces bulletins aux exigences abaissées à des enfants qui ont un retard scolaire et qui, autrefois, auraient simplement échoué ou redoublé ou qui auraient été dirigés vers une classe spécialisée. »

Ces enfants qui reçoivent un « bulletin modifié » passent d’une année à l’autre suivant des attentes à la baisse. Les enseignants les retrouveront par exemple dans leur classe régulière en 5e année du primaire, alors que leur niveau correspond à la 3e année.

« Il y a une dérive, on se dirige [Note du carnet : encore ?] vers un nivellement par le bas », dénonce M. Sauvé.

Des parents croient à tort que tout va bien, que leurs enfants réussissent. Ils passent d’une année à l’autre, disparaissent des statistiques sur les élèves en difficulté d’apprentissage. Mais quand arrivent les examens du Ministère, des années plus tard, impossible de faire l’autruche : « Les élèves ne les réussissent pas », dit Manon Lafrance, conseillère syndicale.

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