Le 14 juin ne sera pas uniquement l'occasion de s'exprimer sur des enjeux fédéraux mais aussi sur des décisions plus locales, comme une élection complémentaire à la Municipalité de Renens suite à la démission de M. Jean-Pierre Rouyet pour cause de maladie.
A un an des élections communales dans le canton de Vaud, ce scrutin a valeur de test. Dans la commune la plus à gauche du canton voire peut-être de Suisse, verrons-nous souffler le vent du changement ou, au contraire, assisterons-nous à une confirmation de la puissance locale de l'extrême-gauche?
Par le hasard des circonstances, cette modeste élection complémentaire revêt une importance symbolique sur plusieurs aspects. La gauche étant unie dans le statu-quo derrière le candidat des "Foumis Rouges", l'UDC Renens se lança seule dans la course ; on assiste donc à un duel des plus limpides entre la gauche communiste et la droite conservatrice. Un siège, deux candidats, il n'y aura pas de second tour, aucun calcul, aucune négociation de couloir.
A gauche, Didier Divorne, pur produit de l'establishment politique local: conseiller communal, député au Grand Conseil vaudois, syndicaliste aux CFF. Son élection à la municipalité s'inscrit presque comme un passage obligé d'une carrière politique professionnelle qui l'amènera sans doute bien plus loin que Renens, s'il franchit l'obstacle.
A droite, Gérard Duperrex, pilier de l'UDC et de la vie associative locale, président du conseil communal l'an dernier, dont l'expérience politique dans le canton de Vaud et le cheminement tout autour du globe mériteraient un livre... Et pour Renens, le candidat d'une rupture avec le modèle d'affaire choisi par la gauche pour la ville depuis plus d'une décennie.
Bétonnage ou respect du cadre de vie? Subventions ou équilibre financier? Animation de rues ou sécurité? On pourrait discuter longtemps des positions des uns et des autres mais une image valant mieux qu'un long discours, voilà le dos du flyer de campagne de M. Divorne, selon lequel "chaque voix compte"...
Qu'on se rassure, Renens restera à gauche de toute façon. Si M. Duperrex l'emporte, la composition de l'équipe municipale sera de 1 Fourmi Rouge, 2 PS, 1 Vert, 2 PLR et 1 UDC, soit encore une majorité de gauche.
Non, l'intérêt du flyer est en bas de page: un appel à voter pour M. Divorne en 23 langues différentes, et je doute que M. Divorne soit lui-même en mesure de les identifier toutes. Je crois qu'il n'y a pas de meilleure illustration de ce pourquoi chacun se bat et de l'électorat qu'il courtise ; en la matière, la gauche de Renens poursuit ses objectifs immigrationnistes et multiculturalistes. A l'occasion de cette élection complémentaire, elle espère bien un retour d'ascenseur.
A Renens où on collectionne les nationalités comme d'autres les Pokémons, pareille attitude fait partie du paysage ; les intérêts étrangers s'invitent régulièrement en politique et donnent un assez bon aperçu des manœuvres qui auront lieu lors des élections dans la Suisse de demain - dans pas très longtemps au rythme actuel.
Avant qu'on ne me fasse un mauvais procès, je rappelle que l'UDC Renens comportait 30% d'élus non-suisses au conseil communal en début de législature, de très loin le groupe politique le plus ouvert sur l'étranger de toutes les formations représentées au conseil - et ce sans compter les Suisses naturalisés comme votre serviteur. Mais voilà, il y a deux façons d'aborder les étrangers: comme un réservoir de voix disponibles qu'on achète à coup de cadeaux, ou comme un préalable à l'acquisition de la nationalité au terme d'une intégration réussie (les éléments criminogènes devant eux être impitoyablement renvoyés).
Renens doit-elle rester pour l'éternité un zoo paléo-communiste? Nous verrons le 14 juin la position des Renanais en la matière.
Stéphane Montabert - Sur le web et sur Lesobservateurs.ch, 3 juin 2015
Il y a aussi une élection complémentaire pour la municipalité de Vevey.