L’ancien président islamiste, Mohamed Morsi, a été condamné à mort, samedi 16 mai, en compagnie d’un centaine de co-accusés, pour des évasions massives de prisonniers, des incitations aux meurtres, pour espionnage au profit de puissances étrangères et violences en lien avec des responsables du Hamas, du Hezbollah libanais, et donc de l’Iran, durant le Printemps arabe égyptien en 2011. Lors de l’insurrection, des manifestants avaient attaqué des commissariats en raison des abus de la police. Aujourd’hui les Frères musulmans condamnés sont désignés comme ayant été les vrais responsables des abus policiers. Ils sont également accusés de s’être échappés de prison. Les autres accusés sont comme Morsi, d’éminents dirigeants des « Frères musulmans »
L’avis du Mufti d’Egypte, spécialiste de la loi musulmane, est attendu avant que les condamnations soient confirmées ou infirmées, sans que son avis ne soit contraignant.
Les grandes consciences
Les grandes consciences qui n’ont rien trouvé à redire à l’exécution sommaire de Kadhafi en Libye, au simulacre de procès qui a fait pendre Saddam Hussein, s’émeuvent de ce procès qu’ils jugent expéditifs, illégal, dénué de preuves et de plus tenu à huis clos.
La presse et les avocats des familles se plaignent également de n’avoir pas pu assister au procès, alors qu’il a été retransmis en direct sur les chaines de télévision nationales.
Par comparaison le procès du président yougoslave, Slobodan Milocevic, qui s’était tenu à La Haye devant le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), avait été retransmis en direct en Serbie dans un premier temps, mais comme cette retransmission servait de tribune de popularité à l’accusé, la retransmission avait été stoppée, jusqu’à sa mort providentielle survenue en prison… Les condamnés peuvent encore faire appel de leur condamnation.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, très remonté, a réagi vivement à l’annonce de ces condamnations à mort, dénonçant un retour à l' »Égypte antique ». Il a aussi accusé l’Occident de « fermer les yeux » sur le coup d’Etat de 2013 qui a évincé M. Morsi du pouvoir. Il a effectivement été évincé par le général Al Sissi, qui a cependant été élu à une très forte majorité peu de temps après. Les occidentaux préfèrent sans doute faire profil bas pour le moment, mais soyons certains qu’ils ne lâcheront pas le morceau.
Les Puissances étrangères en embuscade
On comprend bien que ce qui provoque la colère dans ce procès c’est surtout l’accusation d’ « espionnage au profit de puissances étrangères ». La colère du premier ministre turc, Erdogan, désigne par défaut son pays comme étant l’une de ces puissances étrangères, d’autant plus qu’il soutient en sous-main l’Etat Islamique et les autres composantes djihadistes, alors que depuis sa prise de pouvoir Al-Sissi s’est au contraire toujours montré un adversaire déterminé de l’islamisme… On pourrait aussi penser, parmi « les puissances étrangères » aux USA spécialistes des révolutions en pays étrangers, de l’agitation islamiste et des mises en place d’hommes de paille au sommet des états ainsi déstabilisés…
« Justice et Liberté », le parti des Frères musulmans, qui est interdit depuis décembre 2013 en Egypte, a dénoncé dans un communiqué cette condamnation :
« Cette journée restera dans les mémoires comme l’une des plus sombres de l’histoire de l’Egypte. Ces dernières charges sont une autre tentative de faire disparaître de manière permanente la démocratie et le processus démocratique en Egypte. »
En effet, tout le monde avait bien compris que ce régime islamiste allait apporter avec lui le bonheur démocratique à l’occidental…
Le Printemps arabe égyptien
Ce fut par des coups de Klaxons, des explosions de joie, des feux d’artifice, des battements de tambours, des pétarades, et des sifflets, qu’avait été accueillie l’annonce à la télévision, par l’actuel président égyptien alors ministre de la Défense, le maréchal Abdel Fattah Al Sissi, de la mise à l’écart de Morsi.
Le président Morsi était parvenu au pouvoir suite au Printemps Arabe et à la destitution de Hosni Moubarak.
Des printemps arabes à la spontanéité très discutable, avaient fleuri étrangement en 2011, tout le long de la rive Sud de la Méditerranée et jusqu’aux rives de la Mer Rouge, surfant sur les mécontentements des populations: Tunisie, Lybie, Syrie, Egypte, Yemen, Iran, autant de nations arabes au régime non spécifiquement sunnite. Ces Printemps arabes salués avec affectation par les pays occidentaux, et aussi par la Turquie notamment, devaient amener la démocratie à l’occidental à ces peuples opprimés par de sauvages dictatures.
Hormis la Tunisie et l’Iran, les autres pays ont sombré dans le chaos islamiste. Le Président Morsi en Egypte était certainement le candidat attendu par les pays qui se sont réjouis de cette révolution, puisqu’ainsi que le répète à l’envi les informations sur toutes les chaines, il a été « le premier président élu démocratiquement » en Egypte. En fait de démocratie son régime était en train d’instaurer l’ islamisme et la charia.
L’Egypte n’a été sauvée du chaos islamiste issu du Printemps arabe que par l’intervention du général Abdel Fattah al-Sissi, jouant le rôle, inattendu, de l’homme providentiel. D’où les doutes émis par les grandes consciences démocratiques sur son « régime ».
Extrait de: Source et auteur
Tous ces hurleurs au loup ont-ils oublié l’assassinat du Président El Sadate par les Frères musulmans (suite aux accords de Camp David)?
Ont-ils oublié également la confiscation du mouvement démocratique par les Frères musulmans suite à l’éviction de Moubarak?
L’Egypte a un long et turbulent passé avec cette confrérie et pourtant leur a donné toutes les chances avec l’élection de Morsi. Celui-ci a plongé l’Egypte dans un marasque financier d’une part et d’autre part voulait instaurer incessamment la charia. Morsi avait des relations plus que douteuses avec des mouvements fondamentalistes sinon terroristes!
La tactique reconnue de cette Confrérie est systématiquement la prise du pouvoir suprême en Egypte. Apparemment pacifiques, ils peuvent devenir très violents si les événements leur sont défavorables.
L’Egypte, par son gouvernement actuel fait office de stabilisateur dans un Moyen-Orient déstabilisé.
L’hydre ne peut être vaincue qu’en lui coupant toutes les têtes. Ils ont bonne mine, les crétins occidentaux qui hurlent contre l’Égypte. Ils subissent les méfaits de la doctrine infernale des frères musulmans, mais font grâce à ces bandits. L’excès de fausse culture conduit à ces extrémités !
La simple idée que tout irait mieux si ailleurs qu’en Occident on adoptait un régime politique “à l’Occidentale” est le fruit de cerveaux malades et amène le chaos sur la terre.
Il est dans l’intérêt de l’équilibre du monde et de sa diversité naturelle que chaque peuple puisse développer et maintenir son propre système de valeurs.