Je suis étonné de l’étonnement des observateurs devant le résultat des législatives au Royaume Uni. Je ne croyais pas du tout que les travaillistes puissent gagner. Donc ce sont les conservateurs qui allaient gagner, et ils allaient forcément avoir une très large majorité d’élus en raison de la poussée de l’Ukip. C’est arithmétique. L’Ukip étant devenu le troisième parti, il empêche le deuxième d’avoir autant de députés qu’il devrait avoir avec un système électoral différent. Avec le système britannique, quand il y a deux grands partis dans l’opposition, le parti majoritaire est assuré de remporter une éclatante victoire.
Une telle configuration montre l’inconvénient majeur du système électoral à un tour, qui a pourtant sa logique : le PNE, avec deux fois moins de voix que l’Ukip, a 56 fois plus de députés…
Le PNE, c’est le parti national écossais, qui ne présentait de candidats que dans les circonscriptions écossaises. Sa réussite est encore plus spectaculaire que celle des conservateurs, puisqu’il remporte 56 des 59 circonscriptions écossaises, alors qu’il n’avait que 6 sortants.
Quant à l’Ukip, avec 3,36 millions de voix, soit 12,6% des suffrages, il multiplie son score de 2010 par 4,2. Mais il n’a qu’un élu : Douglas Carswell, le premier député conservateur qui était passé à l’Ukip et s’était fait réélire sous étiquette Ukip. Le deuxième quant à lui n’a pas été réélu, et Nigel Farage n’a pas réussi à se faire élire chez lui dans le Kent. Les prophètes ne sont pas honorés chez eux…
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