Selon un sondage Ifop pour Atlantico, pour deux tiers des Français (65%) les termes "républiuqe" et "valeurs républicaines" ne parlent plus vraiment car ils ont été trop utilisés et ont perdu de leur force et de leur signification. Jérôme Fourquet de l'Ifop apporte quelques explications :
"Il n’y a qu’un tiers des Français (...) qui se déclare encore sensibles à ces termes quand les politique les emploient, et qui possède une fibre républicaine très développée (...) Dans les deux grandes familles politiques aujourd’hui, il y a environ une personne sur deux qui est assez peu sensible à l’usage de ces termes par les politique, et inversement une autre moitié qui garde toujours la fibre républicaine bien chevillée au corps. C’est intéressant parce que l’UMP comme le PS emploient ces termes, or chacun dans leur camp ne touche que la moitié des sympathisants (...)
70% [d'insensibilité] au Front national : là on est sur un vrai écart. Au FN, cela peut s’expliquer par le fait que dans cet électorat, quand on entend parler de « République », c’est souvent pour dénigrer ou disqualifier le parti dont on se sent proche, avec par exemple le fameux « front républicain » qui est régulièrement mis en pratique contre le FN dans les élections, ou bien la non-invitation de Marine Le Pen à la « marche républicaine du 11 janvier » car elle est considérée comme hors du cercle républicain. On pourrait multiplier les exemples, notamment avec les déclarations de Valls, du déni de brevet de républicanisme accordé au Front. Cela peut expliquer pourquoi une large majorité d’électeurs frontistes, quand ils entendent ce terme, se montrent insensibles (...)
Commenatires de Vincent Tournier, maître de conférence de science politique à l’Institut d’études politiques de Grenoble :
"Ce résultat s’explique d’abord par le manque de crédibilité de la parole politique. Les électeurs sont devenus très méfiants. Il faut donc s’attendre à ce qu’ils soient encore plus sceptiques lorsque les responsables politiques font appel aux grands principes.
Mais il faut aussi tenir compte du fait que, au fil du temps, le terme de République a perdu de sa substance. Que signifie-t-il aujourd’hui ? Qui est en mesure de dire aujourd’hui à quoi correspondent les valeurs républicaines ? Les notions sont assez floues. Cela tient notamment au fait qu’il n’y a plus de conflit sur la nature républicaine des institutions. La République est devenue une notion consensuelle : tout le monde ou presque est républicain, que ce soit à gauche ou à droite."
Extrait de: Source et auteur
Il ne sert à rien d’inciter inlassablement à croire en des valeurs républicaines qui n’existent pas ou qui ne sont pas perçus comme de vrais valeurs.
Des valeurs ne se dictent pas, elles se ressentent ou non.
@Vautrin : Tout à fait d’accord.
La France a surtout besoin de démocratie, d’une vraie représentation proportionnelle et d’un droit du peuple complet et indiscutable au référendum.
Rien que de très normal. D’une part, la République fait partie des meubles, elle a même naufragé le pays de 1919 à 1940, elle continue à le faire, et elle ne peut pas davantage apparaître, en tant que régime, comme capable d’améliorer le sort des Français. Quant aux valeurs, on ne voit pas en quoi elles différeraient de celles des monarchies parlementaires ou des Confédérations. De fait, la République ne peut se targuer d’aucune valeur spécifique, et encore moins d’être un régime démocratique au sens vrai du terme