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@ Vautrin. Tenez-nous au courant de la sortie de votre livre.
@ Pierre-Henri Reymond : Merci de vos compliments 🙂 – je ne sais s’ils sont mérités, mais cela fait plaisir. Il reste deux chapitres à rédiger de ces “Pensées Sauvages : essai de philosophie rurale” (!). De nombreux thèmes discutés sur ce Site y sont abordés.
J’ai oublié de dire à Vautrin que son livre est, en ce qui me concerne, vendu! Je le remercie aussi pour son commentaire réconfortant.
J’allais oublier! Le fameux grand poisson est mâle quand il avale Jonas, et femelle quand il le recrache! En hébreu! Dans cette langue, le “tu” adressé à un homme, à une désinence féminine.
Christian Vaneste évoque l’effroyable recul de l’intelligence. Qui ne date pas d’hier! Comme l’égalité des chances! Comme à la loterie! Seulement, si les chances sont égales, à mises égales…. zut, ça coince déjà! Les “nantis” ont plus de chances que les démunis, les “défavorisés”. Au passage il faut signaler qu’il est notoire que les nantis sont des favorisés. Un exemple? Mon bien-aimé patron a fondé son entreprise en travaillant presque 20 heures par jour! Aidé de sa magnifique épouse. Il a bénéficié de favoritisme, c’est clair! Bref, quoi qu’il en soit, un seul (rarement plus) empoche le gros lot.
Ils ne veulent pas l’égalité des sexes, ni celle des races, des travailleurs et des cultures, mais leur confusion dans un magma gris et fade pouvant seul correspondre à leur vide intérieur.
Le costume Mao et la coupe au bol pour tous.
Et après ils se disent anti militaristes. 🙂
Pauvres petits crétins d’oligophrènes socialistes ! Ah ! Alors que tout part en quenouille par la faute du socialisme, ils ne trouvent rien de mieux que de vouloir distordre la langue. Voici ce que je leur réponds (c’est un extrait d’un ouvrage que je termine ces jours-ci et qui sera publié prochainement) :
“Nous avons évoqué l’arbitraire de la Langue. Cela signifie qu’il n’y a pas de raison autre que la frontière linguistique pour que nous ayions un cheval plutôt qu’un Pferd. L’étymologie ne règle pas la question, car pourquoi les Romains avaient-ils un căballus plutôt qu’un hippos ? Et pourquoi un hippos serait-il « de fleuve » comme dans hippopotame ? Á aucun de ces vocables, de toute façon, nous n’apporterons un picotin d’avoine, car du point de vue de la Langue, ils sont arbitraires, et du point de vue du Signe ils sont impropres. Remarquons qu’au moment de l’émergence à la Personne, lorsque l’adulescens s’approprie sa langue (qui n’est alors plus « maternelle »), un collégien confronté à une autre langue s’interroge – s’il n’est pas idiot – sur les bizarreries qu’il rencontre : pourquoi les Anglais disent « my uncle’s house » et pas « the house of my uncle » ? Il n’y a pas d’autre explication qui tienne –et surtout pas celle de la philologie qui ne fait que déplacer le problème jusqu’à la mythique langue originelle- que : « ben c’est leur habitude ! »
L’arbitraire peut être nié, par exemple par le paranoïaque pour qui il n’y a pas d’appropriation de Langue : tout le monde est censé parler de la même manière, il n’y a pas de frontière de langue mais une « koïnè » (langue commune). Le schizophrène le pousse au maximum, jusqu’à se fabriquer un idiolecte (langue individuelle) impartageable. Normalement, on navigue entre ces deux extrêmes. Cependant, il se trouve toujours politiquement quelque Guide ou illuminé prétendant régir une langue. Écoutons Armande des Femmes Savantes :
« Nous avons pris chacune une haine mortelle/ Pour un nombre de mots, soit ou verbes, ou noms/Que mutuellement nous nous abandonnons/Contre eux nous préparons de mortelles sentences/Et nous devons ouvrir nos doctes conférences/Par les proscriptions de tous ces mots divers/Dont nous voulons purger et la prose et les vers. » Rien n’est plus actuel ! Nos Femmes Savantes, vraies Précieuses Ridicules, ont hélas l’oreille des politiques et ceux-ci s’empressent de satisfaire aux délires de ces dames en forçant la convention des parlers. Ne s’est-on pas imaginé, en dépit de tout bon sens, que le genre des mots était sexuation ? Mais alors pourquoi un bateau changerait-il de sexe en traversant la Manche ? Et le Soleil en traversant le Rhin deviendrait-il femme (Die Sonne) ? Une femme-soldat montant la garde deviendrait-elle un sentinelle ? Les Suédois ont, paraît-il, pour obéir aux délires génériques, inventé un article neutre (j’espère que personne dans le peuple suédois ne s’en sert !). Ces stupidités sous-tendues par l’ignorance ont pris force de loi sous la primature de M. Lionel Jospin ; on a féminisé les noms de fonctions : la ministre, la juge. C’était ne même pas comprendre que la fonction est indépendante de qui la remplit.
Nous voyons ainsi fleurir de véritables solécismes : l’écrivaine (celle, sans doute, qui produit des écrits vains), la défenseure, la professeure et ainsi de suite. Depuis peu, des idiotes exigent même que soit modifiée la règle d’accord avec le masculin : le garçon et la fille ne seraient plus beaux mais belles. Naturellement, les fameux « hérauts » des « médias », serviles en diable, s’empressent d’emboiter le pas aux Précieuses Ridicules et autres Femmes Savantes. Personnellement, je résisterai jusqu’à mon dernier souffle contre ces bizarreries, non par conservatisme, mais parce qu’elles sont strictement imposée d’en haut, par des Guides et illuminés, alors qu’une langue ne se modifie que par une convention « à la base » : comme Malherbe, la Langue préfère aux galimatias de Pindare le parler des crocheteurs du Port aux Foins. N’allons pas, toutefois, jusqu’aux territoires perdus de la République où l’on ne parle que du sabir.
Bien entendu, en niant rageusement l’arbitraire de la Langue, ces personnages usent et abusent de cet arbitraire qu’ils reprochent à l’Ancien Régime ! Ici encore, j’espère que le Peuple, malgré le pathos des médias, ne les suivra pas et se moquera de leurs sottes prétentions. Maintenant, pour de très basses raisons idéologiques/politiques, comme Armande, Guides et illuminés proscrivent certains mots, les remplacent par d’autres dont ils distordent le sens. Plutôt que « langue de bois », j’ai inventé le mot xyloglossie qui fait plus savant (on commence à l’employer, mais j’en revendique la paternité : 2004 ).
Bien sûr, comme nous l’avons vu, les mots changent souvent de sens – ou plutôt il se crée des homonymes. Par exemple formidable, qui à l’origine équivalait à « qui fait peur » est devenu synonyme de merveilleux, admirable et ainsi de suite, la synonymie étant une opération rhétorique très ordinaire, par l’usage découlant de l’interlocution. Il y a donc deux mots homonymes, formidable = terrifiant, tombé en désuétude, et formidable = merveilleux. Mais les Guides et illuminés forcent l’homonymie en décrétant « racistes » ou « injurieux » des vocables qui en soi sont parfaitement innocents. On évite par exemple de parler d’immigrés, on préfèrera minorités visibles. Tout le monde sait qu’un jeune ou un individu est destiné à cacher l’origine ethnique d’un malfaiteur. Qu’un malade mental ayant commis un assassinat pour raisons religieuse est un djihadiste. Et ainsi de suite. En fait, nul n’est dupe, sauf les plus demeurés, de la xyloglossie ; ce qui contraint les Guides et illuminés à changer constamment de vocables. Par exemple le communautarisme est récemment devenu, pour un certain Premier Ministre, apartheid social. Dans cet exemple, on voit poindre l’habituelle tactique consistant à culpabiliser le citoyen qui entend rester maître chez lui. Heureusement, les citoyens ont inventé en réponse à ces abus un mot-valise : le padamalgam. La dérision est une belle arme.
Inutile, donc, d’essayer de normaliser la Langue : elle évolue toute seule, dès le moment où il existe de l’interlocution. Les interlocuteurs négocient les mots ; guides et illuminés cherchent à imposer, sans négociation aucune selon leur habitude. Mais ils ne dupent que les plus sots. “