Les hommages arrivent nombreux et cela se comprend aisément étant donné l’ampleur du personnage. Je reprends sur notre site quelques hommages provenant principalement de nos contributeurs en rappelant qu’il était régulièrement présent sur Lesobservaterus.ch avec des articles et des reprises. Il suffit de taper Pierre Weiss pour les retrouver et cela vaut vraiment la peine.

A titre personnel, je veux simplement dire l’immense perte que représente pour moi  le sociologue et l’universitaire car il n’était pas qu’homme politique. Il a d’abord été mon étudiant et ensuite un collègue et un ami que j’ai pu engager  comme professeur dans le Master en Communication, médias et journalisme que j’ai créé à l’Université de Genève. Il était apprécié de très nombreux étudiants notamment parce qu’il enseignait la communication et l’entreprise à la fois comme chercheur et comme praticien du terrain.

Je voulais me limiter à son activité universitaire mais je me rends compte à quel point le scientifique et le politique sont liés notamment en sciences sociales et politiques et encore plus en sociologie dont il était docteur. Dans un hommage mortuaire on ne rappelle en principe que les côtés les plus positifs et enthousiasmants d’une vie. Je constate cependant que si en politique même ses adversaires louent ses qualités il n’en a pas toujours été de même en  milieu universitaire. Pierre Weiss était comme moi libéral et disons-le de droite, deux exceptions, et nous nous épaulions à chaque fois que l’armée mexicaine des étudiants et enseignants de gauche nous en voulaient, parfois jusqu’à demander pour lui le non-renouvellement de sa charge de cours et pour moi des sanctions, voire l’exclusion de l’Université.

Il avait aussi ce combat-là à mener et le fait de le mener à deux a été d’un grand réconfort. Cher Pierre et famille, tout le monde rappelle l’homme politique  mais il y a donc aussi le sociologue qui a consacré une grande partie de sa vie à publier et à enseigner et ses livres dont même un Que sais-je? sur la Mobilité sociale sont toujours lus.

La politique passe les œuvres restent. Pierre, tu continues donc à être présent  parmi nous.

Uli Windisch, 25 avril 2015