PHILIPPE BARRAUD
En Europe, les peuples ne veulent pas d’OGM. Mais les peuples, dans l’UE, n’ont rien à dire. Aux ordres de Monsanto et de l’agro-business, la Commission européenne vient d’autoriser dix nouvelles espèces OGM, décision à effet immédiat, pour dix ans, et sans recours possible.
Cette décision scandaleuse s’inscrit dans la perspective de l’accord transatlantique TAFTA, qui permettra à la grande industrie nord-américaine de faire les lois en Europe, d’y imposer ses normes et ses produits. Manifestement, la Commission a choisi son camp: ce sera l’économie néo-libérale et ses excès, plutôt que l’intérêt, économique mais aussi sanitaire, des populations du Vieux Continent.
S’il fallait une nouvelle preuve que ce machin qu’est l’UE est foncièrement non-démocratique, voire anti-démocratique, nous l’avons. Et dire que de beaux esprits et de gros milliardaires, en Suisse, veulent nous entraîner dans cette galère!
On nous dit qu’à l’intérieur de l’Union, les Etats peuvent refuser les OGM autorisés par la Commission. En réalité, c’est de la poudre aux yeux: face au dogme de la libre-circulation des marchandises, les viandes et les produits alimentaires élaborés à parti d’OGM finiront dans l’assiette des consommateurs, qu’ils soient français, allemands, polonais ou… suisses!
Il est à craindre qu’en Suisse, le lobby de l’agrochimie harcelle le Conseil fédéral pour qu’il suive la Commission européenne. Avec le ministre de l’économie que nous avons, les plus grandes craintes sont justifiées. Il faudra donc être d’une extrême vigilance, et encourager les lobbies de l’environnement et de la santé à, eux aussi, travailler le gouvernement au corps et, si nécessaire, mettre les choses au point par voie d’initiative populaire.
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