En annonçant sa candidature à la présidence des Etats-Unis, Hillary Clinton mit fin au suspense le plus faible de toute l'histoire politique américaine.
Choisie cinq fois par le Time pour figurer sur la liste des cent personnes les plus influentes au monde, elle ne fait face à aucune concurrence dans son propre camp. Personne dans le camp démocrate ne semble prêt à en découdre face à elle - ce qui donne un aperçu de sa mainmise sur le parti de gauche. Cependant, la victoire devant les électeurs ne sera pas forcément acquise, Hillary Clinton traînant derrière elle un certain nombre d'affaires gênantes. Revenons sur trois d'entre elles.
Whitewater Development Corporation
Les médias sont prompts à ramener sur la table l'épisode Clinton-Lewinski, mais cette affaire n'en est pas une ; Hillary Clinton était la victime trompée - et en joua avec talent dans les médias - alors que son mari était poursuivi pour avoir menti sous serment. En évoquant l'affaire Lewinski comme un des épisodes négatifs émaillant l'histoire d'Hillary, les médias lui rendent en fait service, mêlant un faux scandale à d'autres, bien vrai ceux-là, pour affaiblir la crédibilité de l'ensemble.
Le plus ancien scandale sérieux porté à notre connaissance est celui de la Whitewater Development Corporation, un projet de développement immobilier dans lequel le couple Clinton s'était associé avec Susan et Jim McDougal dans les années 70. Selon un certain témoignage, Bill Clinton, alors gouverneur de l'Arkansas, aurait fait pression sur un investisseur afin qu'il accorde un prêt illicite (car adossé à des fonds fédéraux) de 300'000 dollars à Susan McDougal.
Des enquêtes mirent en cause plusieurs proches collaborateurs des Clinton, dont Jim Guy Tucker, le successeur de Bill Clinton comme gouverneur de l'Arkansas. Il fut reconnu coupable et emprisonné pour fraude.
Bien qu'une quinzaine de personnes soient concernées et malgré les soupçons planant sur les Clinton, les enquêteurs ne parvinrent pas à les mettre en cause directement. La façon dont ils furent protégés était des plus étranges. Ainsi, Susan McDougal accepta d'aller en prison essentiellement pour avoir refusé de témoigner devant la cour face à des questions sous serment sur l'implication des Clinton. Ils ne furent blanchis que grâce à des silence de ce genre. Les Clinton surent toutefois démontrer leur gratitude quelques années plus tard ; ainsi Bill gracia Susan McDougal dans les tous derniers jours de sa présidence.
Encore voilée de mystère quarante ans plus tard, l'affaire Whitewater est symbolique de l'opacité dans laquelle les Clinton maintiennent leurs affaires.
L'attaque anti-américaine de Benghazi
Le 11 septembre 2012, la représentation américaine à Benghazi, en Libye, fut attaquée par des terroristes islamistes. La responsabilité de la protection du personnel incombait à la secrétaire d'Etat en charge des affaires étrangères d'alors, c'est-à-dire Hillary Clinton. L'assaut, en deux endroits différents et à plusieurs heures d'intervalle, se solda par la mort de l'ambassadeur Christopher Stevens, le chef du renseignement Sean Smith et deux agents de la CIA, tous deux anciens navy SEALs, et d'une dizaine de blessés. La mort d'un ambassadeur à l'étranger était la première depuis plus de trente ans. Un mois plus tôt, il s'était inquiété du faible niveau de protection de la mission américaine dans la ville...
La gestion de la protection de l'ambassade, de l'attaque puis de la crise politique qui s'ensuivit fut un échec à tous les niveaux.
L'attaque commença le 11 septembre à 21h (3h de l'après-midi à Washington). Entre 125 et 150 assaillants, "certains portant les tuniques de style afghan prisées par les militants islamistes", d'autres équipés de masques et de gilets pare-balles, lancèrent l'attaque avec des lance-roquettes, des grenades à main, des AK-47, des fusils d'assaut de l'OTAN, des mortiers et des mitrailleuses lourdes montées sur des pick-ups. L'ambassadeur trouva la mort dans cette première attaque qui montra des défenseurs fort peu préparés, un système d'alerte défaillant, une chaîne de commandement désorganisée et une force de réaction inexistante.
Une seconde attaque eut lieu un peu plus tard, à 4h du matin heure locale, contre une annexe de la CIA située à moins de deux kilomètres de là. De nouveau, les défenseurs durent faire face à des tirs nourris, dont des tirs de mortier. L'un d'eux dévasta le sommet du bâtiment, tuant deux Américains.
De façon stupéfiante, et alors même que la veille le chef d'al-Qaeda Ayman al-Zawahiri annonçait pour l'anniversaire du 11 septembre une vague d'attaque contre les Américains en Libye, la première réaction américaine officielle fut de lier ces événements à une obscure vidéo de bande-annonce d'un film improbable, "l'innocence des musulmans" dont l'existence fut évoquée pour la première fois le jour même de l'assaut. Aussi absurde soit-elle, la manœuvre - relayée par quatre médias - visait sans aucun doute à couvrir les innombrables manquements du fiasco de Benghazi.
Le mensonge dura quelques temps, appuyé par toute la force de persuasion de l'administration Obama et empoisonna même le débat de l'élection présidentielle: l'attaque de Benghazi était une manifestation qui avait "dégénéré". Mais le récit fut de plus en plus difficile à tenir face aux témoignages et à l'étalage d'armes lourdes employées contre les Américains. La thèse finit par s'effondrer complètement, le rapport d'enquête officiel ne laissant planer aucun doute sur le ridicule de la version d'une manifestation anti-américaine improvisée ayant basculé dans la violence.
Sans aller jusqu'à les qualifier de négligences criminelles, les conclusions de la commission d'enquête pointèrent directement l'incompétence de la secrétaire d'Etat Hillary Clinton en termes de leadership et de gestion de crise.
Le scandale des emails
La plus récente affaire en date concerne les emails de la politicienne. Le quotidien Libération donne avec sa complaisance habituelle un aperçu du sujet:
Pendant ses quatre années passées au département d’Etat, lors du premier mandat de Barack Obama, Hillary Clinton n’a jamais disposé d’une adresse électronique du gouvernement fédéral. L’ancienne secrétaire d’Etat (...) utilisait sa boîte personnelle, moins protégée des risques de piratage. Une adresse mail personnelle ne peut être utilisée qu’en cas d’urgence lorsque l’on travaille pour les services de l’Etat fédéral, rappelle le New York Times.
"Moins protégée des piratages?" En effet. C'est d'ailleurs par le biais d'un hacker roumain prenant le contrôle du compte mail d'un proche des Clinton que l'on appris l'existence de l'email particulier d'Hillary - employé dans son rôle de Secrétaire d'Etat.
Hillary avait bien une adresse email gouvernementale mais choisit délibérément de ne pas s'en servir. Pendant quatre ans, elle utilisa expressément un email privé, non encrypté et sans supervision, pour traiter d'affaires d’État officielles. Elle savait exactement ce qu'elle faisait puisque c'était précisément ce qui avait été reproché à des responsables de l’administration Bush en 2007, pris la main dans le sac à utiliser leurs boîtes mail personnelles pour ne pas avoir à livrer des échanges compromettants. A l'époque, Hillary était sénatrice, mais dans l'opposition.
Une fois dans le rôle de Secrétaire d'Etat, elle céda elle-même à la facilité d'un mail "officieux", bien pratique pour entretenir une correspondance parallèle sans rendre de compte à personne. Quelle excellente façon d'éviter d'avoir à divulguer quoi que ce soit à une éventuelle commission d'enquête!
Il est assez ironique de rappeler qu'en 2012 un ambassadeur fut sévèrement réprimandé et ensuite licencié pour avoir utilisé un email privé dans des affaires professionnelles. Histoire de lever le doute sur une éventuelle naïveté, Hillary Clinton signa elle-même, en 2011, un message enjoignant tous les ambassadeurs à ne pas utiliser des adresses privées dans le cadre de leurs activités professionnelles...
Prise la main dans le sac, Hillary prétendit que tout cela était en fait très transparent et livra des milliers de pages d'échanges comme preuve de sa bonne foi. Les enquêteurs eurent donc un aperçu de ce qu'Hillary voulait bien leur livrer, mais évidemment pas de ce qu'elle avait omis. Ensuite, par le plus grand des hasards, le serveur mail des Clinton clintonemail.com fut purement et simplement... Formaté.
Nous ne saurons peut-être jamais les secrets que Mme Clinton a décidé d'effacer, mais elle n'est pas sortie d'affaire pour autant. Écrits dans le cadre de son travail de Secrétaire d’État, ces messages étaient propriété du gouvernement américain ; elle est donc susceptible d'être accusée de destruction de biens de l’État. En outre, selon la date du formatage "accidentel" du serveur mail, elle pourrait également être poursuivie pour destruction de preuves. Enfin, tout son comportement est une violation flagrante des lois fédérales américaines sur l'archivage et la transparence.
L'affaire suit son cours.
Faire table rase du passé, un exercice difficile
D'une certaine façon, les auspices sont favorables à la candidature d'Hillary. D'une part, les médias acquis à sa cause veilleront à la présenter sous le jour le plus favorable possible, tout en dénigrant sans vergogne les candidats républicains. D'autre part, une proportion importante des électeurs démocrates votent en faveur d'un système et non d'une personne ; ils soutiendront simplement le candidat officiel qu'on leur désignera.
Cependant, Hillary Clinton ne pourra pas profiter de l'engouement qui avait porté Barack Obama avant son premier mandat. Présente dans le panier de crabes politique depuis l'université, première dame sous Bill Clinton, sénatrice de l'Etat de New-York sous la présidence Bush fils, secrétaire d'Etat dans le gouvernement d'Obama, elle est l'incarnation parfaite de la politicienne professionnelle, voguant au sein des arcanes du pouvoir comme un poisson dans l'eau, allant se cacher sous un rocher si les courants sont défavorables.
La promesse du Hope and Change de Barack Obama avait beau être creuse, elle amenait les foules à se mobiliser ; Hillary représente tout le contraire de ce message. Elle illustre à merveille les élites de Washington corrompues et éloignées des réalités, repoussant les gens normaux. Coupée du commun des mortels, voguant de congrès en sommets internationaux, considérant les allées du pouvoir comme son jardin, Hillary Clinton ne fait pas partie du sérail - elle incarne le sérail.
Les "affaires" suffiront-elles à ternir son éclat? Cela dépend de la curiosité des électeurs à aller au-delà des médias mainstream et de leur hagiographie permanente. Mais, surtout aux Etats-Unis, qu'on ne prenne pas à la légère la menace des sites alternatifs sur Internet ; ce sont eux, par exemple, qui contraignirent le président en exercice Barack Obama à éclaircir la controverse de son lieu de naissance.
Le premier adversaire d'Hillary ne viendra pas du camp républicain mais de son propre passé. Les médias parviendront-ils à le faire oublier pour la présenter comme une candidate toute neuve? Son succès repose sur le maintien de cette illusion.
Stéphane Montabert - Sur le web et sur Lesobservateurs.ch
21 avril 2015
@Pierre H:
Extrait de WIKIPEDIA concernant le « copain » de votre femme :
« …Il commanda notamment l’opération Allied Force durant la guerre du Kosovo en tant que Commandant du Grand quartier général des puissances alliées en Europe de l’OTAN de 1997 à 2000.
Il se lança dans la course à l’investiture démocrate le 17 septembre 2003. Il se retira le 11 février 2004 après avoir gagné l’investiture en Oklahoma et apporta son soutien à John Kerry qui fut investi par le parti en juillet 2004. Clark est actuellement à la tête d’un comité d’action politique nommé WesPAC, créé après les primaires perdues1. Ce comité fait office de think tank et apporta son soutien aux candidats démocrates aux élections de mi-mandat en 20062. Clark était considéré comme candidat potentiel à l’élection présidentielle américaine de 2008, mais décida d’appuyer Hillary Clinton le 15 septembre 20073, puis Barack Obama lorsque celle-ci fut écartée de la course4. Clark est actuellement coprésident de Growth Energy, un lobby promouvant l’utilisation de l’éthanol5… »
Le général Clark est loin d’être en odeur de sainteté et encore moins une référence d’intégrité ou de morale.
Clark est le « maître à penser» de Zbigniew Brzezinski comme Soral est le «maître à penser» de Dieudonné ».
Mais bien sûr, il fallait y penser, si Daesh existe … c’est pour arranger les Israéliens!
(Le général Clark révèle que Daesh est un projet israélien http://www.voltairenet.org/article186819.html )
Tous ces théoriciens complotistes sont d’une arrogance et d’un simplisme qui ne servent qu’à propager des idées reçues, telles que la haine du Juif, la haine d’Israël; alors qu’il s’agirait de faire réfléchir sur l’islam et ses dangers.
C’est pour quand, la théorie que le nazisme est un produit des juifs ?
(les USA ont commis des erreurs stratégiques graves en Irak, erreurs qui ont renforcé Al-Bagdadi et l’EI et amenant la catastrophe actuelle).
(voir le livre de Samuel LAURENT, L’Etat Islamique, p.126-127).
P.S. : actuellement, Clark œuvre, contre la Russie, en Ukraine…
“Après un métis, une femme ?” Ben oui, c’est dans la logique de la bien-pensance : on fait place aux “minorités opprimées” (on se demande bien comment) pour qu’elles oppriment une majorité décérébrée.
Cela dit, l’arrivée de cette vieille harpie hystérique au cerveau de pois-chiche au Cabinet Ovale marquerait la fin de l’Occident. Bien dans la ligne de la politique obamienne, d’ailleurs.
Ce qui me chagrine, c’est que les Américains (le peuple), qui furent dynamiques jusqu’à la fin du siècle passé, sont devenus des moutons comme les Européens. Ils savent pour la plupart qu’Obama a été une fraude et plus de 50% pensent que le 11 septembre fût un acte sous fausse bannière, et pourtant, ils ne bronchent pas. C’est vrai que le général Wesley Clark avait dit à ma femme lors d’une réception que tant que les Américains pouvaient mettre du ketchup sur leur steak, ils ne bronchaient pas. Comme au temps des Romains, du pain et des jeux !
Après un métis, une femme ? Pour continuer la politique du métis qui va dans le sens du nouvel ordre mondial ? Comment les électeurs peuvent-ils ne pas voir ça ! A ce point là, je ne crois plus aux élections. Ce n’est plus que du théâtre pour la forme. Les présidents sont choisis. Je suis convaincu qu’aux dernières élections, c’est Mitt Romney qui avait gagné. Quelques magouilles dans les Etats clés, et hop, c’est Obama qui passe… ABE
Les americains auront donc finalement le choix entre Clinton et Bush (à coups de centaines de millions de dollars). Et on ose appeler cela de la démocratie; quelle gigantesque escroquerie !