Que les études européennes de l’Université de Genève fussent un terreau fertile aux partisans de l’adhésion de la Suisse à l’UE, on le savait depuis longtemps, et nous l’avons d’ailleurs évoqué ici, notamment en dénonçant des castings totalement déséquilibrés dans des débats pré-électoraux. Mais pour ceux qui, peut-être, en auraient encore douté, le communiqué diffusé aujourd’hui, 14h, devrait dissoudre leurs incertitudes : le prochain professeur invité au Global Studies Institute (GSI) de l’UNIGE et à l’Institut des hautes études internationales et du développement (IHEID) s’appelle… José-Manuel Barroso !
Notre alma mater, assurément, a le droit d’engager qui elle veut. Mais disons que pour tenir un discours académique, empreint de l’indispensable dimension critique contenue dans ce mot, l’homme qui a présidé pendant dix ans (2004-2014) la Commission européenne, n’est peut-être pas le plus impartial des esprits. Conférencier, oui : c’est même très bien, à ce titre, d’avoir recours à des acteurs politique engagés. Mais professeur, même « invité », c’est tout de même confirmer avec éclat l’idéologie pro-européenne de l’Université de Genève. Car enfin, si l’on confie une chaire à l’ancien président de la Commission, pourquoi pas en octroyer une autre, en contrepartie, à un esprit ou un acteur combattant tout rapprochement avec l’UE ? Tiens, Blocher « professeur invité » à l’Uni de Genève, vous les voyez déjà, les réactions de haine qu’une telle nomination susciterait ?
Il y aurait donc deux poids, deux mesures : si on engage comme « professeur invité » un acteur politique de premier plan incarnant un certain combat pour l’Europe, c’est bien. Bénédiction, blanc-seing, feu vert. Si, au contraire, toujours dans l’idée de donner un espace de parole à une personnalité politique ayant incarné le camp contraire (lequel, non seulement a lieu d’être, mais rassemble de plus en plus de monde en Suisse et sur le continent), alors là, non. Tollé. Condamnations. Manifs, jusque devant les amphithéâtres. Oh le beau monde. Oh, les braves gens. Oh, la « liberté d’expression ». Oh, la belle indépendance de la parole académique. Heurtée, de plein fouet, par l’océan des préjugés. C’est exactement cela que révèle la nomination de M. Barroso comme « professeur invité » à l’Université de Genève.
Tiens, puisqu’il « professera », il pourrait peut-être consacrer un cours ou un séminaire à expliquer à ses étudiants comment, en 2005, il a entrepris toutes choses pour rendre caduc le vote souverain du peuple français qui, au printemps, avait dit non au Traité européen. Il avait dit non avec le cœur, mais contrairement au Cancre de Prévert, il paraît qu’il avait dit oui avec la tête. Alors, on s’est arrangé pour ignorer son vote. Et on a mis en œuvre le contraire. Vivement l’enseignement de M. Barroso à l’Université de Genève.
Pascal Décaillet, Sur le Vif, 19 février 2015
Cher amis genevois et neuchatelois on vous prend pour des cons! Dans quelle banque seront-ils payé? Les impôts? L’appart de fonction,… Combien coûte cette plaisanterie, de la transparence svp
Les unis doivent mettre en ligne les cours que l’on puisse participer à l’endoctrinement pro-européen. Peillon et Baroso, on propose un bon lavage de cerveau aux étudiants….
Oui, et les irlandais ont dû voter deux fois pour dire oui ; à coup d’euros venus de l’extérieur ( je crois bien que l’Europe à amené pour la deuxième campagne 250 000 euros ).
A propos, les études européennes de l’Université s’intéressent-elles aussi au conférenciers slaves, hongrois par exemple ?
Après le vote du 9.2.2014 des voix s’élevaient pour proclamer l’appartenance de Genève à la France. C’est peut être le moment d’agir.
Si c’est pour enseigner à la cantine comment apprêter la morue, on tolère.
Et une “genferei” de plus, une !
Mais celle-ci est particulièrement … non rien …
Le Portugal est au bord de la faillite, certaines banques portugaises se sont octroyé manu militari les économies de leurs épargnants pour combler les déficits et éviter la banqueroute. Pourtant, et pour plagier M. Farage, « Le gros Barroso » va venir enseigner aux petits Suisses les bienfaits de la finance et de la sagesse démocratique bruxelloises. S’ils avaient un tant soit peu d’honorabilité, certains devraient commencer à nettoyer leurs écuries. Mais attention, le peuple gronde…..
Dans les instances de l’UE c’était le mépris à l’égard de ce prétentieux